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Laurence Horn laurence.horn at YALE.EDU
Tue Jan 8 08:15:03 UTC 2002


Forwarded by a colleague.  Hope the accents make their way through.

(By the way, thanks to everyone who contributed to the Anchor Steam
Beer thread, which reminded me to sample the local product during the
meetings.)

larry

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  L'attaque sur les tours jumelles est à l'origine de la plupart des
néologismes aux Etats-Unis

9-11 : néologisme américain de l'année

Depuis quelques années, la France avait son "9-3", la façon "sauvageonne" de
désigner le département de Seine-Saint-Denis, le 93. Désormais, les
Etats-Unis ont leur "9-11". Cette transcription numérique de la date (les
Anglo-Saxons indiquent d'abord le mois, ensuite le jour) des
attaques-suicides sur New York et Washington est passée dans le langage
courant outre-Alantique et vient de surcroît d'être élue mot de
l'année 2001.

Chaque début d'année, une assemblée d'éminents linguistes, l'American
Dialect Society, élit le néologisme le plus marquant de l'année écoulée. Des
expressions qui se périment aussi vite qu'elles se sont répandues ou qui, au
contraire, restent gravées dans les mémoires. Tandis que "Y2K"
("year/2/kilos", soit l'an 2000) inventé pour désigner le nouveau millénaire
en 1999, a toujours les faveurs des Américains, et se décline depuis en
"Y2K1" et "Y2K2", on devine que le mot de l'année 1991, "bushlips" (soit les
lèvres de Bush père), qui s'employait à propos d'une rhétorique politique
malhonnête, n'a au contraire plus vraiment cours depuis les attaques.

L'immense majorité des expressions retenues pour 2001 découlent directement
du 11 septembre. En lice, on trouve notamment "hyperterrorism",
définissant un terrorisme de destruction massive, "theoterrorism", en
référence aux attaques contre des civils pour des motifs religieux, ou
encore "ground zero", une expression qui qualifiait l'espace situé sous
l'explosion d'une bombe nucléaire, mais qui a été réinvestie dans le drame
pour nommer l'emplacement de ce qui fut le World Trade Center.

Dans les néologismes encore plus récents, on trouve "daisy cutter", soit
"faucheuse de marguerites", en référence à une bombe américaine
particulièrement puissante utilisée en Afghanistan et élu "plus grand
euphémisme" de l'année par le jury. "Shoe-icide bomber", qui joue sur la
proximité phonétique avec "suicide bomber" (kamikaze), renvoie bien sûr à
>Richard Reid, le passager du vol Paris-Miami qui avait réussi à s'introduire
à bord avec des chaussures remplies d'explosifs. Le terme a été élu
néologisme "le plus créatif" de l'année.

Dans la veine sexuelle, on trouve l'amusant "Armageddon sex" et sa variante
"Apocalypse sex" pour évoquer les rapprochements affectifs
et sexuels suscités par la catastrophe new-yorkaise, et, enfin, le peu connu
"osamaniacs" qui désigne les femmes attirées sexuellement par Oussama Ben
Laden.

On retiendra de toutes ces créations linguistiques un adjectif assez
étonnant : "10-septembre". A employer à propos de quelqu'un d'un peu
égocentrique, dont les préoccupations sont superficielles et qui en oublie
l'essentiel, comme par exemple que les hommes sont bien peu de chose. "Il
perd son temps avec ces histoires sans importance... C'est tellement
10-septembre de sa part !" Evidemment, ça sonne mieux en anglais.

Emmanuelle Jardonnet

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