Chamada para artigos Linguisticas e Colonialismos

Bruna Franchetto bfranchetto at YAHOO.COM.BR
Tue Mar 1 14:59:02 UTC 2011


Appel à participation pour un numéro thématique « Linguistiques et
> colonialismes », Glottopol n° 19 . Revue de sociolinguistique en ligne.
> http://www.univ-rouen.fr/dyalang/glottopol/*
> 
> Cécile Van den Avenne
> 
> Maître de conférence, Ecole Normale Supérieure de Lyon
> 
> *Date limite de soumission des contributions : 30 novembre 2011*
> 
> [/english below/]
> 
> Dans son ouvrage récent, /Linguistics in a Colonial World/,
> l'anthropologue J.//Errington souligne que toutes les situations
> coloniales, quelles qu’elles soient, ont engendré des textes à dimension
> (méta)linguistique, qui représentent désormais une part importante des
> archives coloniales. Ces textes, ajoute Errington, proposent une sorte
> de défi au lecteur contemporain du fait de leur opacité, qui résulte de
> l’effacement de leurs conditions matérielles de production : en effet,
> le travail qui consiste à décrire des langues nécessite un engagement
> soutenu dans des interactions complexes, mais les textes qui en sont le
> résultat se tiennent généralement loin des réalités vécues. On peut
> ainsi ajouter qu'il y adès lors un enjeu à lire ces textes en leur
> redonnant leur épaisseur, pour comprendre les conditions dans lesquelles
> ils ont été produits et les interactions qui les sous-tendent.
> 
> Si les travaux sur la linguistique coloniale, ou sur les liens entre
> linguistique et colonialisme, sont bien représentés dans le domaine
> anglo-saxon et en langue anglaise[1], il est notable que, depuis
> l'ouvrage de L.J. Calvet, /Linguistique et colonialisme/, publié en 1974
> (plusieurs fois réédité), et inscrit dans une démarche critique, que
> souligne bien son sous-titre « /petit traité de glottophagie /» (qui
> fait qu'il a pu devenir une sorte de « bréviaire » pour reprendre le mot
> de Calvet lui-même à la fois pour des militants des langues régionales
> en France et pour des militants des langues nationales dans les pays
> anciennement colonisés de la francophonie), peu voire aucun travaux
> n'ont été menés en France ou en langue française sur les liens entre
> linguistique et colonialisme[2]. Par ailleurs, si l'on excepte le
> domaine spécifique de la « linguistique missionnaire » (notamment autour
> des travaux d'Otto Zwartjes et de l'Ospromil, Oslo Project on Missionary
> Linguistics), les travaux publiés sont essentiellement le fait
> d'anthropologues et non de (socio)linguistes, et l'on peut faire la
> remarque que, contrairement à ce qui se passe en anthropologie
> culturelle, l'historiogaphie linguistique est restée très muette sur ces
> liens entre science linguistique et colonialisme.
> 
> Ce numéro thématique de Glottopol « Linguistiques et colonialismes »
> voudrait ainsi combler ce qui pourrait sembler un manque dans le paysage
> scientifique français (et interroger par là même la raison de ce manque)
> et donner à lire un ensemble de travaux, de linguistes, mais aussi
> d'anthropologues ou d'historiens, sur des corpus de linguistique
> coloniale,à savoir des textes de description linguistique produits en
> contexte colonial, sur des langues non-européennes, quelle que soit
> l'aire géographique ou la période étudiée.
> 
> Deux axes sont principalement envisagés :
> 
> -un axe qui s'intéresse aux /pratiques communicationnelles /à l'époque
> coloniale (celles des voyageurs, des militaires, des fonctionnaires, des
> missionnaires,... utilisant des interprètes, apprenant des rudiments de
> langues locales, etc.), et aux ressources linguistiques utilisées :
> quelles langues sont utilisées dans les interactions avec les
> populations locales, quel est le rôle dévolus à certainsintermédiaires
> (interprètes, lettrés locaux,...) ? L'attention aux sources et la
> réflexion sur le type de sources historiques permettant de reconstruire
> ces pratiques sera privilégiée. Une extension à la période d'exploration
> européenne antérieure à la colonisation territoriale est envisagée.
> 
> -un axe qui s'intéresse à la /linguistique coloniale / c'est-à-dire une
> entreprise de description de langues non européennes qui se fait dans un
> contexte historique et politique particulier, selon des modèles
> exogènes, impliquant un certain nombre de choix en terme de
> scripturalisation (choix de graphie, de codes phonographiques) et de
> grammatisation (pour reprendre le terme utilisé par Sylvain Auroux, à
> savoir le processus massif de description de l'ensemble des langues du
> monde à partir d'une seule tradition initiale, la tradition
> gréco-latine). On s'intéressera ainsi aux modèles descriptifs utilisés,
> aux choix graphiques, mais aussi, à la façon dont s'est faite la
> constitution d'un corpus : quels « informateurs » sont utilisés pour la
> production de savoir linguistique et selon quelles modalités ; comment
> est utilisé la traduction, etc. ? On s'intéressera aussi à la manière
> dont a pu se faire le partage du travail entre descripteurs de terrain
> et chercheurs métropolitains, aux liens entre descriptions et
> élaborations théoriques.
> 
> Pour favoriser le dialogue entre chercheurs travaillant sur des aires
> culturelles et linguistique différentes, les contributions en anglais,
> espagnol et portugais seront aussi les bienvenues.
> 
> *Deadline for contributions : November 30^th 2011.*
> 
> *As anthropologist Joseph Errington stated it in his recent book**,
> /Linguistics in a Colonial World/, contexts of colonial contact have
> always generated texts about languages, and those texts now represent a
> significant part of the colonial archives. “/These texts/”, he goes on,
> “/are a trial to read/” due to their opacity, a consequence of the
> erasure of their material conditions of production. “/The work of
> describing languages may require close engagement with complex
> intimacies of talk, but it results in texts which stand further from
> life's hard edges/”. *
> 
> *Studies on colonial linguistic or on the links between linguistic work
> and colonialism are well represented in Anglophone contexts^*^[3] * . In
> the Francophone context however, few or no studies have been conducted
> or published on that subject since L.-J. Calvet’s immensely popular
> /Linguistique et colonialisme/, published in 1974 and taking a critical
> approach clearly underlined by its sub-title “/petit traité de
> glottophagie/” [/A Small Treatise on “Glottophagy”/]^*^[4] * . Also,
> with the exception of the specific domain of missionary linguistics (cf.
> in particular works directed by Otto Zwartjes, who founded the Ospromil
> – Oslo Project on Missionary Linguistics – in 2002), research on this
> subject is mainly undertaken by anthropologists and not by
> (socio)linguists. One may remark that, unlike what occurs in cultural
> anthropology, linguistic historiography has remained silent on these
> connections between linguistic science and colonialism. *
> 
> *This thematic issue of /Glottopol /on Linguistics and Colonialisms
> would like therefore to fill what may be seen as a gap in the French
> scientific landscape (the issue will thus address the reasons for this
> gap), by bringing together a variety of contributions from linguists,
> anthropologists and historians, on colonial linguistic corpora, i.e.
> linguistic texts written in contexts of colonial contacts, about
> non-European languages. *
> 
> *Two main directions are considered :*
> 
> *-**/communicative practices/**/during colonial times/ (practices of
> travellers, soldiers, civil servants, missionaries, using interpreters,
> learning the basics of local languages, etc.), and linguistic resources
> employed in such contexts : which languages were used for interactions
> with local populations, what was the role of middle-men. Considerations
> about historic sources allowing the reconstruction of those practices
> will be privileged. *
> 
> *-**/colonial linguistics/**, that is an enterprise aiming for the
> description of non-European languages pursued in a specific political
> and historical context, using exogenous models, implying choices
> concerning the /graphisation/ (choice of graphic code, textual
> formatting) and the /grammatisation/ (the term is borrowed from Sylvain
> Auroux, who uses it to describe the process of describing languages all
> over the world based on an unique grammatical tradition, the greco-latin
> grammatical tradition). Attention will be given to the descriptive
> models used, the graphic choices, and to the way corpora was brought
> together : what kind of people were used as informants, how was
> translation used. Also, attention will be paid as to how fieldwork and
> theoretical elaborations are articulated.*
> 
> *The editors welcome contributions in French, Portuguese, Spanish and
> English . . *
> 
> *Eléments de bibliographie / Bibliographic elements*
> 
> *AUROUX S. (1992) /Histoire des théories linguistiques/, t.2, Paris,
> Mardaga.*
> 
> *CALVET L.J. (2002 [1974]) /Linguistique et colonialisme/, Paris, Payot.*
> 
> *ERRINGTONJ.(2008) /Linguistics in a colonial world: a story of
> language, meaning, and power/, Oxford, Blackwell.*
> 
> *FABIAN J. (1986) /Language and Colonial Power : The Appropriation of
> Swahili in the Former Belgian Congo 1880-1938/, Cambridge, Cambridge
> University Press.*
> 
> *IRVINE J.T. (2008) « Subjected words : African linguistics and the
> colonial encounter », /Language and communication/, 28, p.323-343.*
> 
> *MIGNOLO W. (1995) /The darker side of the Renaissance : literacy,
> territoriality, and colonization/, Ann Arbor, University of Michigan Press.*
> 
> *RAISON-JOURDE F. (1977) « L'échange inégale de la langue : la
> pénétration des techniques linguistiques dans une civilisation de l'oral
> (Imerina, XIXème siècle », /in Annales/, 32(4), pp.639-669.*
> 
> *ZWARTJES, Otto et HOVDHAUGEN, Even (dir.) (2004) /Missionary
> Linguistics / Lingüística misionera/, Selected papers from the First
> International Conference on Missionary Linguistics, Oslo, 13-16 March
> 2003. University of Oslo, Amsterdam/Philadelphia, John Benjamins
> (Studies in the History of the Language Sciences 106).*
> 
> 
> ------------------------------------------------------------------------
> 
> [1]On peut ainsi citer les travaux précurseurs de Johannes Fabian sur
> l'Afrique de l'Est, mais également ceux de Judith Irvine sur l'Afrique
> de l'Ouest, ou ceux de Walter Mignolo sur l'Amérique latine.
> 
> [2]Si l'on excepte l'article publié en 1977 par l'historienne F.
> Raison-Jourde sur le travail de linguistique fait par les missionnaires
> sur la langue malgache au XIXème siècle.
> 
> [3]Such as the works of Johannes Fabian in Eastern Africa, Judith Irvine
> in Western Africa or Walter Mignolo in South America.
> 
> [4]With the exception of the article edited by F. Raison-Jourde in 1977
> about missionary linguistic works on malagasy language undertaken during
> the XIXth centery.
> 



      
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