17.1620, Confs: Semantics/Toulouse, France

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Mon May 29 05:24:14 UTC 2006


LINGUIST List: Vol-17-1620. Mon May 29 2006. ISSN: 1068 - 4875.

Subject: 17.1620, Confs: Semantics/Toulouse, France

Moderators: Anthony Aristar, Wayne State U <aristar at linguistlist.org>
            Helen Aristar-Dry, Eastern Michigan U <hdry at linguistlist.org>
 
Reviews (reviews at linguistlist.org) 
        Sheila Dooley, U of Arizona  
        Terry Langendoen, U of Arizona  

Homepage: http://linguistlist.org/

The LINGUIST List is funded by Eastern Michigan University, Wayne
State University, and donations from subscribers and publishers.

Editor for this issue: Kevin Burrows <kevin at linguistlist.org>
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1)
Date: 25-May-2006
From: Christophe Gerard < christof.gerard at free.fr >
Subject: Journée Formes Semantiques 

	
-------------------------Message 1 ---------------------------------- 
Date: Mon, 29 May 2006 01:23:00
From: Christophe Gerard < christof.gerard at free.fr >
Subject: Journée Formes Semantiques 
 



Journée Formes Semantiques 

Date: 15-Jun-2006 - 15-Jun-2006 
Location: Toulouse, France 
Contact: Christophe Gerard 
Contact Email: christof.gerard at free.fr 
Meeting URL: http://formessemantiques.over-blog.com/ 

Linguistic Field(s): Semantics 

Meeting Description: 

FORMES SEMANTIQUES

Journée d'études du CPST, avec le soutien de l'IRPALL
15 juin 2006, Université Toulouse II, Maison de la recherche, salle D. 31

Que ce soit en philosophie, en épistémologie, dans les sciences de la nature ou de la culture, la notion de forme a fait dans la période récente l'objet d'un intérêt grandissant, au point que l'on a pu évoquer l'émergence (ou la résurgence) d'un paradigme formiste ou morphologique (Gayon, Wunenburger, 1992). Bien que la diversité des valeurs associées à cette notion (structure, type, Gestalt, etc.) justifie que l'unité d'une telle « épistémé » soit toujours en discussion, l'attention paraît se porter aujourd'hui vers une conception phénoménologique de la forme plutôt que strictement logique et formelle, ce dont témoigne notamment la relance dans les sciences cognitives de modes de théorisation légués par la Gestalttheorie (Rosenthal, Visetti, 1999). 

La théorie des formes sémantiques de Pierre Cadiot et Yves-Marie Visetti (Cadiot, Visetti, 2001) et la conception morphosémantique du texte de François Rastier (Rastier, 2001, 2003) sont emblématiques de cette tendance en sémantique linguistique. Bien qu'elles situent l'essentiel de leurs analyses à des paliers distincts, ces théories partagent en effet certaines affinités de problématisation, par exemple un intérêt notable pour le thème perceptif en envisageant l'interprétation sur le modèle d'une activité de perception de fonds et de formes également sémantiques. Au titre des thèmes ou axes directeurs qui fédèrent ces théories sémantiques, mentionnons au moins : une prise de distance à l'égard du compositionnalisme et de ses variétés logico-grammaticales en linguistique ; la reconnaissance d'une détermination réciproque du local et du global, qui appelle une théorisation du rôle instituant du contexte, et invite à ressaisir une unité comme le résultat d'une stabilisation de parcours interprétatifs ; corrélativement, une attention portée à la temporalisation et à l'aspectualisation des parcours interprétatifs. Enfin, un rôle fondamental pour le concept de champ (thématique, perceptif, interprétatif) au sein duquel situer ces dynamiques de constitution.

Au contact du matériau linguistique, la problématique des formes sémantiques a ainsi soutenu l'élaboration de concepts (isotopie, paratopie, motif, profil, thème, etc.) permettant de renouveler le traitement de questions classiques (polysémie, sens figurés, métaphore, intertextualité, traduction, etc.), voire d'en identifier de nouvelles (individuation du sens en contexte, approche de la textualité en termes de diffusion et sommation de formes, etc.). Outre ces apports descriptifs et explicatifs, un tel cadre invite également à une reprise des discussions sur les relations entre linguistiques de la langue et de la parole, sémantiques lexicale et textuelle dans la perspective d'une sémantique unifiée.

Cette journée entend tout à la fois revenir sur des questions théoriques et illustrer les capacités descriptives de ce cadre en émergence.

Bibliographie indicative : 

CADIOT P., VISETTI Y.-M., (2001), Pour une théorie des formes sémantiques, Motifs, Profils, Thèmes, Paris, PUF.
GAYON J., WUNENBURGER J.-J. (Dir.)., Les figures de la forme, Paris, L'Harmattan.
RASTIER F., (2001), Arts et sciences du texte, Paris, PUF.
RASTIER F., (2003), « Formes sémantiques et textualité », in D. Legallois (Dir.), Cahiers du CRISCO, Unité(s) du texte, Université de Caen, 12, pp. 99-114.
ROSENTHAL V., VISETTI Y.-M., (1999), « Sens et temps de la Gestalt », in Intellectica, 28, pp. 147-227. 

RÉSUMÉS DES INTERVENTIONS

Pierre Cadiot, L'adjectif de couleur, qualité sensorielle et intentionnalité 
(travail en cours avec Joseph Sanchez).

Les traitements dictionnairiques dissocient les valeurs sensorielles (dites par exemple « concrètes ») des valeurs psychologiques ou symboliques, présentées comme figurées. De nombreux emplois montrent que ce dédoublement n'est pas tenable : la qualité sensorielle est indissociable d'un complexe intentionnel, dont elle n'est qu'une manifestation au niveau visuel. Nous nous appuierons ici sur une analyse de M. Merleau-Ponty (1945 : 245) : 

Ainsi, avant d'être un spectacle objectif, la qualité se laisse reconnaître par un type de comportement qui la vise dans son essence, et c'est pourquoi dès que mon corps adopte l'attitude du bleu, j'obtiens une quasi-présence du bleu. Il ne faut donc pas se demander comment et pourquoi le rouge signifie l'effort ou la violence, le vert, le repos et la paix, il faut réapprendre à vivre ces couleurs comme les vit notre corps, c'est-à-dire comme des concrétions de paix ou de violence. Quand nous disons que le rouge augmente l'amplitude de nos réactions, il ne faut pas l'entendre comme s'il s'agissait là de deux faits distincts : une sensation de rouge et des réactions motrices, - il faut comprendre que le rouge, par sa texture, que notre regard suit et épouse, est déjà l'amplification de notre être moteur.

Christophe Gérard, Anticipations sémantiques et fonctionnement métaphorique

Dans les textes littéraires notamment, la constitution interprétative du sens s'accompagne de phénomènes d'anticipation, tant dans le parcours d'un passage isolé qu'entre les passages d'un intertexte. La thématique instable qui caractérise la poésie de Jacques Dupin est ici l'occasion d'approcher des anticipations de formes sémantiques au sujet du fonctionnement métaphorique de ces textes. On cherchera en particulier à savoir dans quelle mesure le concept de motif, défini comme phase la plus instable du sens lexical, peut-être considéré comme un principe de thématisation.

Sylvain Loiseau, Abstraction sémantique et abstraction philosophique

Dans cette communication on s'intéressera à la construction des thèmes dans le discours philosophique autour de la question de l'abstraction sémantique. Les thèmes du discours philosophique peuvent en effet se décrire autour d'une double dynamique : une abstraction sémantique, sur laquelle fait fond l'abstraction conceptuelle, associée à un mode particulier d'impression référentielle.
Dans un corpus constitué des principaux textes de Gilles Deleuze, on montrera que les thèmes philosophiques sont caractérisés par des phénomènes de décontextualisation qui les abstraient de tous sèmes génériques.
Les lexicalisations des thèmes philosophiques permettent également de décrire dans ce corpus un régime particulier d'impression référentielle basé sur une rigidité désignative représentée. La productivité néologique, les figements phraséologiques et les variations contextuelles seront les points d'observations privilégiés de ces phénomènes.

Régis Missire, Perception sémantique et modèle de l'interprétation

L'idée que les processus d'assignation de sens à des productions linguistiques gagnent à se comprendre sur le modèle d'une activité perceptive soutient l'hypothèse de la perception sémantique, pour laquelle l'interprétation s'apparente davantage à la reconnaissance de fonds et de formes qu'au calcul. Dans une perspective gestaltiste, l'une des premières tâches consiste alors à évaluer les modalités selon lesquelles les principes connus d'organisation du champ perceptif (bonne continuation, similarité, prégnance, etc.) peuvent intervenir comme modèles descriptifs de phénomènes linguistiques : cette question n'est pas simple car la généralité de ces principes d'organisation autorise, à la rencontre des faits langagiers, une pluralité d'interprétation. 
On cherchera à avancer sur cette question, notamment en revenant sur la valeur heuristique des principes de bonne continuation et de complétion (modale et amodale), en montrant comment ils peuvent supporter l'analyse de divers phénomènes sémantiques (isotopie et paratopie,  anaphore, solidarités lexicales).

François Rastier, Formes sémantiques et textualité

Les unités textuelles, notamment les unités sémantiques comme les thèmes ou les acteurs, ne correspondent pas à l'image d'unités discrètes léguée par la tradition logico-grammaticale. Elles se manifestent non par des mots, mais par des passages relatifs à des pratiques génétiques et herméneutiques : elles sont des moments stabilisés de ces pratiques. En accord avec la théorie de la perception sémantique, les unités sont des formes qui se profilent sur des fonds de manière évolutive : elles font l'objet de mouvements de diffusion (transformation de formes en fonds) comme de mouvements de sommation (transformation de fonds en formes). Cet exposé entend contribuer à une théorie générale de ces transformations.

Yves Marie Visetti, Motifs et proverbes

On présentera quelques éléments d'une recherche sur les proverbes menée en collaboration avec P. Cadiot (Motifs et proverbes. Essai de sémantique proverbiale, à paraître, P.U.F., 2006).
Forme sentencieuse plutôt figée, à ce titre susceptible d'être intégrée au lexique entendu largement (en continuité par exemple avec les locutions ou expressions idiomatiques), le proverbe métaphorique est en même temps un micro-genre de la parole, dont la variabilité constitutive (au plan interprétatif) ne peut se dériver de noyaux formulaires fixes, ni d'une typologie de situations. Un modèle différent en est proposé, centré sur un concept de motif proverbial, placé à l'articulation de différentes phases du sens.

Les concepts textuels de topos et de motif sont ainsi réexaminés, en continuité avec celui de motif morphémique-lexical introduit antérieurement (2000, 2001). Des propositions sont faites pour le développement d'un modèle prédicatif de la généricité figurale, qui s'intègre au cadre d'une théorie des formes sémantiques. On pourra également poser la question des liens du proverbe avec un éventuel lexique commun ; et au delà, celle d'une définition des normes et des niveaux de la reprise linguistique.

PROGRAMME : 

09h00-09h15 : accueil et présentation de la journée
09h15-10h15 : Yves-Marie Visetti - Motifs et proverbes
10h15-11h15 : Pierre Cadiot - L'adjectif de couleur, qualité sensorielle et intentionnalité

pause

11h30-12h30 : Christophe Gérard - Anticipations sémantiques et régime métaphorique

Repas

14h00-15h00 : Sylvain Loiseau - Abstraction sémantique et abstraction philosophique
15h00-16h00 : Régis Missire - Perception sémantique et modèle de l'interprétation
pause
16h15-17h15 : François Rastier - Formes sémantiques et textualité
17h15-18h15 : table ronde-discussion coordonnée par Michel Ballabriga

Repas de clôture

ENTRÉE LIBRE
Jeudi 15 juin 2006, 9h-18h, Maison de la recherche, Salle D.31
Université Toulouse II
5 allées Antonio Machado
31058 Toulouse Cedex 9

Journée organisée par Christophe Gérard et Régis Missire (CPST, Université Toulouse II).





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