Appel: Journees de Rochebrune 2006

Thierry Hamon thierry.hamon at LIPN.UNIV-PARIS13.FR
Fri Jul 1 14:04:40 UTC 2005


Date: Wed, 29 Jun 2005 16:59:57 +0200
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13eme Journées de Rochebrune
Rencontres interdisciplinaires sur les systèmes complexes naturels et
artificiels
http://rochebrune.iutc3.unicaen.fr/Rochebrune2006

Du 22/1/06 au 27/1/06,
Rochebrune, Megève, France

Traces, Enigmes, Problèmes : Emergence et construction du sens

L'énigme, suppose que, partant de données a priori obscures, celui qui
s'y trouve confronté peut la résoudre au terme d'une série
d'opérations destinées à « donner, construire, faire émerger » un
sens.

Ce qui est posé comme énigme, soit par l'émetteur soit par le
récepteur d'un message, possède toujours deux faces, dont l'une est
exposée et l'autre supposée « voilée ». La face voilée sollicite un
travail de déchiffrement consistant à inventorier des éléments,
naturels ou artificiels, que l'on pose devant soi. Le sens naîtra de
notre « capacité à faire des liens », ce qui correspond à un
comportement cognitif dit intelligent. D'une manière analogue, tout
problème scientifique issu de la réalité provient d'une mise en forme
intersubjective d'observations et de projets. Le problème ne se pose
pas complet dans son énoncé, mais procède d'un ensemble de traces
signifiantes et de modèles partiels, qui sont les premiers pas de la
résolution, pas qui seront complétés par la recherche de nouveaux
signes et par la mise en cohérence des modèles partiels. Le
raisonnement abductif puis inductif sert à la fois d'amorce, de
révision et d'explication, qui fonctionnent de façon évolutive dans la
production d'un savoir. Dans une perspective de « cognition située »,
formuler une explication entraîne la production de traces écrites
censées éclairer des pratiques intellectuelles. Dès lors, si l'on
considère que les questions de connaissance (y compris « savante ») se
posent relativement à un champ énigmatique, la construction du savoir
s'amorce par un travail de repérage, de décodage, qui sollicite une
activité cognitive complexe de modélisation incrémentale. Cette
dernière pose la question de la rétroaction, de la trace de l'activité
engendrée par le processus modélisateur même. Ainsi, toutes les
disciplines visant à faire émerger, ou à construire une interprétation
à partir d'un ensemble de données incomplètes ou dégradées sont
concernées par la problématique de l'énigme et de la trace. De la même
façon, toutes les démarches systémiques, qui vérifient les traces des
rétroactions sur un ensemble finalisé et les interprètent dans le but
de maintenir l'ensemble dans sa trajectoire, relèvent aussi de ce
domaine.

Rapports aux différents champs disciplinaires :

On proposera ci-dessous quelques exemples, non limitatifs, des
disciplines qui peuvent être questionnées par la problématique des
journées de Rochebrune 2006 :

- En droit et en sociologie du droit se pose le problème du code, de
  ses interprétations, de l'esprit et de la lettre. Mais aussi et
  surtout, de ce qui relève de l'instruction, de la quête de la «
  vérité » définie par la recherche d'explications cohérentes portant
  sur un ensemble de traces devenant des indices. A l'inverse se
  trouve posé le problème du secret.

- Pour les sciences de l'ingénieur, du génie civil, les ergonomes et
  les spécialistes du design, la question se pose exactement à
  l'inverse du jeu de l'obscurité : comment rendre un objet, un
  logiciel, une voiture, utilisables de façon « intuitive », sans
  qu'ils paraissent à l'acquéreur totalement énigmatiques, dans leur
  apparence et leur fonctionnement.

- La question est la même dans les espaces géographiques et urbains où
  la signalétique doit permettre de décoder sans difficultés les
  signes nécessaires aux repérages.

- En informatique on identifie les problèmes suivants :
  codage/encodage, fichiers de log et entêtes de mails et/ou routage,
  annotations et surannotation de documents, interprétation des
  actions d'utilisateurs, profilage, cryptographie, cryptanalyse. Dans
  le domaine des multi-agents, les raisonnements pour la révision de
  connaissances relèvent d'émergences toujours partielles à partir de
  captures de traces dans l'environnement ou dans les messages
  échangés.

- En mathématiques : la théorie des nombres ouvre sur les tentatives
  de rendre fiables les codes et les chiffres. En arrière plan se
  trouve également convoqué tout un domaine de jeux et d'énigmes
  mathématiques.  On peut ajouter ici la question de l'émergence des
  symboles utilisés, leur apparition, leur persistance. Comment un
  signe s'impose plutôt qu'un autre ?

- En théories des jeux, on rencontre le problème des connaissances
  partagées, des paradoxes de la rationalité complète (en relation
  avec les mathématiques et la logique), du processus d'apprentissage,
  de prise de décision, d'adaptation et d'émergence de croyances
  sociales en information incomplète et rationalité affaiblie.

- En économie : problème de la coordination et de l'interaction ;
  traces d'activité individuelles dans les mouvements de masses et
  d'opinions, prix, flux de biens et services. L'homo cogitans
  construit et ajuste les croyances qui conditionnent ses
  délibérations à partir des traces de l'action des autres. Eléments
  qui rejoignent, dans le monde de la finance, l'interprétation des
  signaux émis par les « marchés », les observateurs et les
  experts. En gestion, reconstruction du sens de l'activité par des
  systèmes d'information et des indicateurs synthétiques. En
  management, interprétation des attitudes et des comportements, en
  relation avec les formes d'organisation.

- La question de la trace et de l'énigme concerne également et au
  premier chef les disciplines en rapport avec la sémiotique, les
  théories de la communication, l'histoire, l'archéologie.

- En linguistique, herméneutique, narratologie et paléographie on
  analyse ou on propose des parcours interprétatifs selon les
  contexte, les relations fond/forme, les intentions communicatives
  déchiffrables (ou non), en fonction des choix de mise en
  page. L'histoire du déchiffrement c'est aussi celle des écritures
  anciennes. Elles ne cherchaient pas a priori à être indéchiffrables
  mais, pour bon nombre d'entre elles, nous en avons perdu les clefs.

- La trace comme amorce hypothétique est prégnante dans les sciences
  de la terre et de l'Univers, où la construction des hypothèses
  explicatives repose essentiellement sur la transformation des traces
  en indices de processus anciens, ou en signes de transformations à
  venir.

- En physique, par exemple, on cherche à faire le lien entre les
  théories physiques et les signes du temps.

- Les sciences de la « santé » sont essentiellement fondées, comme la
  médecine, sur l'interprétation de traces en symptômes (sémiologie
  médicale), de symptômes en causes, ce qui conduit à choisir des
  remèdes ...

- En psychanalyse, la question de l'énigme est corrélative de celle du
  rêve et de la connaissance de sa propre psyché, avec, en
  arrière-plan, la question de savoir qui est habilité à interprèter
  quoi et comment. - Les sciences humaines, réflexives s'il en est,
  étudient également les activités cognitives dites « populaires »
  folklore, traditions, jeux d'énigmes, transmission cryptées des
  savoirs.

Enfin, en dehors de l'investigation scientifique, il ne faut pas
omettre ce qui est la « trace » ultime de l'homme face à un univers
énigmatique.  Depuis la première empreinte de doigts imprégnés de
peinture sur la paroi d'une grotte jusqu'aux expressions les plus
élaborées, l'art (pictural, musical, architectural, poétique, etc.)
n'est-il pas la forme sublimée de la trace produite, de la trace comme
un défi au temps et à l'évanescence ?

L'objectif des Journées de Rochebrune :
Depuis 1992, l'objectif des Journées De Rochebrune est d'offrir un
espace d'échanges et de débats interdisciplinaires à tous ceux qui
travaillent sur les systèmes complexes naturels ou artificiels. Il est
demandé aux participants un effort tout particulier de vulgarisation
dans la présentation de leurs travaux afin que le débat soit fructueux
entre les champs disciplinaires.

Comité d'organisation :
- Serge Mauger - Président du C.O. (GREYC CNRS, Université de Caen, Caen)
- Pierre Beust - co-organisateur (GREYC CNRS, Université de Caen, Caen)
- Roger Cozien - co-organisateur (Gendarmerie Nationale)

avec la contribution de :
- Dominique Badariotti (Laboratoire SET, UPPA, Pau) - organisateur 2004
- Danièle Bourcier (Cersa, CNRS, Paris)
- Jerzy Karczmarczuk (GREYC CNRS, Université de Caen, Caen) - 

Responsable d'édition
- Serge Stinckwich (GREYC CNRS, Université de Caen, Caen)- Organisateur 
2005

Comité de programme :
- Frédérick Amblard (Informatique)
- Dominique Badariotti (Géographie & Urbanisme)
- Pierre Beust (Informatique & Linguistique)
- Daniele Bourcier (Droit & Sciences Politiques)
- Paul Bourgine (Ecole Polytechnique, Paris)
- Roger Cozien (Criminalistique & art)
- Pierre de Coninck (Design)
- Guillaume Deffuant (Sciences Cognitives)
- Jean-Louis Desalles (Sciences Cognitives)
- Francis Jauréguiberry (Sociologie)
- Serge Mauger (Linguistique)
- Jean-Pierre Muller (Informatique & Multi-agent)
- Jocelyne Nanard (IHM & Ergonomie)
- Anne Nicolle (Informatique)
- Denis Phan (Economie)
- Violaine Prince - Présidente du C.P. (Informatique)
- Sylviane Schwer (Langages formels)
- Olivier Soubeyran (Aménagement du territoire & Histoire)

Soumission d'une communication :
Intention de communication : 1 page,
Préciser : titre, auteur(s), organisme d'affiliation, adresses
Insérer un résumé et les mots clefs.
Communication définitive : 4 à 12 pages, ne pas dépasser 12 pages.

Dates à retenir :
Déclaration des intentions de communication : 15 septembre 2005
Confirmation des communications et réception des articles : 15 octobre 2005
Notification d'acceptation: 15 novembre 2005
Remise des versions finales: 10 décembre 2005
Journées de Rochebrune : du 22/1/06 au 27/1/06.
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