Appel: Colloque, La quantification et ses domaines

Thierry Hamon thierry.hamon at LIPN.UNIV-PARIS13.FR
Fri Jan 13 14:20:48 UTC 2006


Date: Fri, 13 Jan 2006 09:30:47 +0100
From: Catherine Schnedecker <cschnede at club-internet.fr>
Message-ID: <BFED232E.22D9%cschnede at club-internet.fr>



Université Marc Bloch, Strasbourg 2
19-21 octobre 2006

Colloque international

La quantification et ses domaines

Si la quantification et ses différents modes d'expression ont déjà
fait l'objet d'une très abondante littérature, il n'en reste pas moins
de nombreuses pistes à explorer, dans des domaines diversifiés de la
linguistique française, typologique ou contrastive, envisagés aux
différents niveaux de l'analyse linguistique et discursive.

Au niveau de la sémantique lexicale, bon nombre de marqueurs restent
encore en marge des analyses, dans les domaines de la :

- morphologie : les formants pluri-, multi-, poly- ; bi-, tri-, mono-,
  etc.

- syntaxe et sémantique des :

    o déterminants/pronoms (ou locutions déterminatives et
pronominales) : aucun/pas un /nul ; une dizaine, centaine ; (bon)
nombre de, quantité de, plein de N vs un plein N de, ...

    o adjectifs : seul, unique, singulier, pluriel, multiple,
nombreux, triple, quadruple, innombrable, infini, etc.

    o noms : quantité, pluralité, grandeur, nombre, intensité,
majorité/minorité, masse, multitude, les N collectifs du type de
singleton, duo, quatuor ou désignant une quantité « structurée »
(pile, série) ou « non structurée » (tas, amas, etc.) ainsi que les N
de dimension (longueur, largeur, volume, poids, etc.)

    o adverbes (ou locutions adverbiales) de quantification générique
(généralement, habituellement, fréquemment, tout le temps), de
fréquence (parfois, quelquefois, de temps en temps) ou autres (en
nombre, en masse, en foule, dans l'ensemble, globalement...)

    o verbes ou locutions verbales : compter dénombrer, quantifier,
recenser, multiplier/démultiplier, diviser, dénombrer, mesurer, etc.

    Quelles sont les contraintes qui pèsent sur ces formes ? Quelles
sont celles qui expriment strictement la quantité? Quelles formes
permettent l'expression de la quantification exacte vs approximative
(douze étudiants vs une douzaine d'étudiants) ? Quels rapports
entretiennent les marqueurs proches : nombre de N vs de nombreux N ;
une majorité de/en majorité/majoritairement ?

Au niveau des concepts et notions, subsistent la délicate question de
la séparation entre quantité et intensité et celle, corollaire, du
passage de la première à la seconde (et inversement) cf. p.e. une
centaine de manifestants vs des centaines et des centaines de
manifestants, surnombre vs surqualification, un grand
(mur+con+courage) etc. ? Avec, également, un retour nécessaire sur la
notion de gradation que l'on assimile généralement à celle d'intensité
et donc sur les adverbes de gradation de type très qui oscillent entre
intensité et quantité.

Au niveau des structures, les pistes à explorer sont nombreuses :

- l'émergence d'interprétations « plurielles » à partir de
combinaisons ne présentant aucune marque de pluralité (cf. Paul a
sauté jusqu'au soir)

- une réanalyse de la conversion massif/comptable (et réciproquement)
notamment via la modification adjective : cf. un vin blanc vs un vin
délicieux) ;

- la question des équivalences entre différentes structures : Marie a
multiplié les gaffes aujourd'hui/Marie a fait plusieurs gaffes
aujourd'hui/Marie a fait souvent des gaffes aujourd'hui ; Cinq invités
en/de plus vs En plus des cinq invités...

- le rôle de la coordination dans l'expression de la quantité et des
marqueurs autres que et qui la génèrent (comme+ainsi que+...).

Si l'objectif principal du colloque est d'étendre l'inventaire des
marqueurs de la quantification et de décrire fonctionnement de formes
moins courues que les « indéfinis » célèbres tout, chaque, quelques,
plusieurs, ou le partitif du etc., l'analyse de formes plus « inédites
» devrait favoriser des retours fructueux sur ces indéfinis.

Au niveau de la méthode d'analyse, la démarche privilégiée par les
théories de sémantique formelle, qui a considérablement fait
progresser notre connaissance des marqueurs de la quantification,
opère sur des énoncés fabriqués inscrits dans un contexte minimaliste,
méthode qui a fait ses preuves. Une approche complémentaire
consisterait à analyser l'emploi des différents marqueurs sur la base
de corpus dans une perspective à la fois quantitative (fréquence
d'emploi relative de divers marqueurs suivant les époques historiques,
suivant l'opposition entre l'oral et l'écrit et suivant des genres
textuels donnés) et qualitative (contraintes d'emploi aux niveau
syntaxique et sémantico-référentiel).

Au niveau historique, enfin, la constitution et l'évolution des
différentes familles de quantificateurs a fait l'objet de diverses
études (cf. notamment M. Haspelmath, 1997). Il reste toutefois à en
tracer finement les étapes sur la base de données empiriques précises
et à les confronter aux modèles élaborés dans le cadre de la théorie
de la grammaticalisation Le colloque accueille toutes les
contributions, portant sur le français ou sur d'autres langues,
s'inscrivant dans ces domaines.

La durée des exposés est de 35 mn (discussion comprise)
La publication des actes est prévue.

Calendrier

Proposition de communication : à envoyer pour le 15 mars 2006

Les propositions sont à envoyer à : collquan at umb.u-strasbg.fr

- Le nom, le prénom, l'affiliation et le titre de la communication
seront sur une page à part

- Sur une 1 page max. figureront le titre, l'argumentaire, les
exemples et les références bibliographiques.

Notification d'acceptation : 1er mai 2006

Renseignements complémentaires (programme, lieu, hébergement, etc.)

Septembre 2006

Comité d'organisation :
Responsables : G. Kleiber & C. Schnedecker
Composante SCOLIA (LILPA-EA1339)

Comité scientifique :

J.-C. Anscombre (CNRS, LLI, Paris), J. Auwera (Anvers), W. De Mulder
(Anvers), P. Cappeau (Poitiers), B. Combettes (Nancy II), F. De
Oliveira (Porto), N. Flaux (Arras), M. Goyens (Leuven), G. Kleiber
(Strasbourg II), D. Leeman (Paris 10), L. Mélis (Leuven), C. Muller
(Bordeaux), D. Paillard (CNRS), J.-C. Pellat (Strasbourg II), R. Sock
(Strasbourg II), C.  Schnedecker (Strasbourg II), I. Tamba (EHESS,
Paris), I. Tsamadou-Jacoberger (Strasbourg II), M. Van Peteghem (Lille
III), S. Vogeleer (Bruxelles), M.  Wilmet (Bruxelles).

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