Conf: Journees Philo-linguistique, Universite de Picardie, 6-7 avril 2006

Thierry Hamon thierry.hamon at LIPN.UNIV-PARIS13.FR
Fri Mar 24 17:13:10 UTC 2006


Date: Fri, 24 Mar 2006 12:12:01 -0000
From: "Carine.DUTEIL" <Carine.DUTEIL at wanadoo.fr>
Message-ID: <000101c64f3c$621408b0$fd0e3151 at acerh4y0r38kpd>


 
UNIVERSITÉ DE PICARDIE JULES VERNE
ECOLE DOCTORALE EN SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES

CURAPP UMR 6054, EHSBM EA 3302
PROGRAMME ACI :  SAVOIRS CONSTITUTION/TRANSMISSION/USAGES
 

Journées d'étude philosophie et linguistique, les 6 et 7 avril 2006 à
l'Université d'Amiens

 
FORMES SÉMANTIQUES, PRAXIS LINGUISTIQUE, INTERPRÉTATION :
LE RÔLE DU CONTEXTE DANS L'ÉTABLISSEMENT DU SENS


Jeudi 6 avril 
Faculté de droit et science politique, placette Lafleur, Amiens
Salle 313
 
Formes sémantiques et interprétation
 
14h15 : Introduction :  Sandra Laugier (UPJV, CURAPP)
 
14h15-15h15 : Carine Duteil & Mathieu Valette (ATILF)
« Formes sémantiques et traitement automatique »
 
15h15-16h15 : Francois Rastier (CNRS, Paris)
« Parcours interprétatifs, du contexte à l¹intertexte »
 
pause  
 
16h30-17h30 : Yves-Marie Visetti  (CNRS/CREA)
« Motifs et topoï dans une  théorie des formes sémantiques »
 
17h30-18h30 : Discussion
 
Dîner

 
Vendredi 7 avril 
 
Faculté de philosophie, sciences humaines et sociales, Campus, chemin du Thil
Salle E110
 
Praxis linguistique et construction du sens
 
9h-10h : Bruno Ambroise (USAR/CNRS -  EHSBM)
« La construction contextuelle du sens : critique de la détermination
intentionnelle des actes de parole »
 
10h-11h : Georges-Elia Sarfati (U. Clermont  Ferrand)
« Sens commun, discours, normes : perspectives actuelles de la pragmatique»
 
pause  
 
11h15-12h15 : Sémir Badir  (FNRS/Université de Liège) et Claudine
Normand (Université Paris X)
« Petite aventure sémiologique et ce qui s'ensuivit »
 
pause déjeuner
 
14h-15h Paul Siblot (Université Montpellier III)
« Du contexte dans la production du sens : le "donné" et le construit »
  
15h-16h : Discussion générale animée par Jeannine Richard-Zappella (UPJV)


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Présentation des journées :

Journées d'étude philosophie et linguistique, les 6 et 7 avril 2006
Ecole doctorale en sciences humaines et sociales, Université de Picardie
Jules Verne


Deux journées à l'interface de la linguistique et de la philosophie du
langage sont organisées dans le cadre de l'Ecole Doctorale SHS de
l'Université de Picardie Jules Verne à Amiens.
 
Des perspectives inédites s'ouvrent en effet en linguistique
(socio-linguistique, théorie des formes sémantiques, théories
interprétatives, nouvelles recherches pragmatiques) qui obligent la
philosophie du langage à complexifier un regard qui avait jusque-là
tendance, sous l'influence de la première analyse anglo-saxonne, à
uniformiser ses objets sous une forme logicisante et souvent
réductrice.  Nous nous proposons de croiser ces nouveaux regards de
manière à ouvrir le champ de la philosophie du langage et à l'obliger
à prendre en compte toute la complexité de son objet premier : le
langage. Ces journées de recherche et de débats comprendront ainsi des
contributions de plusieurs éminents représentants de ces nouveaux
courants théoriques. Centrées sur la question de l'interprétation et
de la contextualisation, elles visent à croiser ces nouvelles
perspectives pour mieux comprendre comment le sens est toujours plus
le résultat d'une interaction linguistique (et toujours sociale) qu'un
donné sur lequel chacun doit s'accorder.
 
Par exemple, la question de l'interprétation est au centre de la
réflexion de François Rastier. L'auteur privilégie le palier du texte
et étudie le sens textuel dans une praxéologie des discours et des
genres. Il conçoit les textes et les autres performances sémiotiques
comme des cours d'action productive et interprétative ; et s'attache à
restituer l'aspect dynamique de la production et de l'interprétation
des textes en décrivant en premier lieu, les dynamiques des fonds et
des formes sémantiques.
 
C'est également dans cette perspective dynamique que s'inscrit la
Théorie des Formes Sémantiques proposée par Yves-Marie Visetti et
Pierre Cadiot.  Partant du principe que la contextualité, et la
possibilité de l¹inédit, sont constitutives de toute reprise
linguistique, la théorie décrit le déploiement des formes sémantiques
sur le mode d¹une microgenèse, co-articulant plusieurs phases, ou
régimes de sens. Centrée sur les phases génériques et instables
actives à divers paliers d¹intégration ('motifs'), la description vise
à répondre aux besoins d¹une linguistique textuelle et interprétative,
au-delà de l¹étude d¹un lexique entendu largement.
 
L¹intérêt pour nous de ces approches est aussi qu¹elles peuvent
rejoindre, dans leur mise en cause de la stabilité du sens et de «
l¹illusion descriptive », d¹autres traditions de la philosophie du
langage, et notamment la philosophie du langage ordinaire. On peut
ainsi aborder la question de l'interprétation dans une perspective
pragmatique, fondée sur l¹usage, la praxis linguistique et le sens
commun.

Avançant la notion de pragmatique topique, George-Elia Sarfati
s¹intéresse, par exemple, aux normes discursives et à la question du
sens commun. Il développe une théorie linguistique et sémiotique de la
doxa et cherche notamment à rendre compte de la diversité des
structures topiques dans l¹organisation des discours. A partir de la
tradition philosophique, il articule un concept linguistique de sens
commun susceptible de problématiser cet objet dans le cadre d'une
théorie générale du sens.

Le courant praxématique, représenté par Paul Siblot, accorde de son côté une
place essentielle à la notion de praxis. L'usage langagier, défini comme
praxis linguistique, vise à produire du sens en même temps qu'à influer sur
le comportement des interlocuteurs. Dans cette vision dynamique du sens,
nomination et dénomination sont distinguées, permettant ainsi de dissocier
"processus de signification" et "résultat". En nommant (acte de nomination),
l'énonciateur exprime une intentionnalité référentielle et se positionne
face aux autres... Production de sens et réglages discursifs opèrent ainsi
sur fond de conflit interprétatif.

D'autres disciplines, comme la socio-linguistique ou l'analyse des
actes de parole, reconnaissent l'importance centrale du contexte
(social ou autre) dans la détermination de ce qui est fait et dit au
moyen de la langue.

Questionnant les rapports entre texte et interprétation, Sémir Badir
cherchera par exemple, à partir d¹une histoire racontée par Claudine
Normand, à déterminer quelle est la limite ab quo à partir de laquelle
il y a interprétation.

C'est à l'examen des richesses et des croisements de ces approches que
seront consacrées ces deux journées d'études, qui aboutiront
certainement à la mise en évidence du caractère souvent imprévisible
et inédit des contenus instanciés en contexte.

Contacts :
 Carine.DUTEIL at wanadoo.fr
 sandra.laugier at noos.fr


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