Conf: Colloque rhetorique et traduction, 26-27 janvier 2012, Universite d'Orleans

Thierry Hamon thierry.hamon at UNIV-PARIS13.FR
Fri May 20 20:14:40 UTC 2011


Date: Wed, 18 May 2011 10:29:25 +0100 (BST)
From: Cadiot Pierre <pcadiot at yahoo.fr>
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Colloque international
Rhétorique et traduction

Organisé par 

SEPTET, Société d'Etudes des Pratiques et Théories en Traduction
et
LLL, Laboratoire Ligérien de Linguistique

Université d'Orléans
26-27 janvier 2012 
5 rue du Carbone (Bât IRD)

Comité organisateur  
Pierre Cadiot (Université d'Orléans) 
Florence Lautel-Ribstein (Université d'Artois)
Antonia Cristinoi (Université d'Orléans) 
Gabriel Bergounioux (Université d'Orléans).

Pour les Latins, le terme de Traductio désignait une figure de
rhétorique. On mesure ainsi la pertinence d'une rencontre portant sur
les liens entre traduction et rhétorique.
Aujourd'hui, la rhétorique, tout comme la traduction, rapproche des
champs disciplinaires variés : linguistique, littérature,
anthropologie culturelle, philosophie du langage, etc.
Les différents axes de travail suivants pourront être explorés :

1. La traduction et la nature de la rhétorique

La rhétorique peut-elle être encore aujourd'hui conçue comme un ajout,
un supplément d'âme et de présentation, voire même un masque (plutôt
qu'un visage) ? Autrement dit, la rhétorique cessant progressivement
de se confondre comme dans l'Antiquité gréco-romaine avec l'art de
dire, mais aussi de penser, peut-elle être confondue avec un ensemble
de procédés, qui sans être strictement ornementaux, l'engage néanmoins
dans le sens d'une esthétique seconde, comme c'est le cas chez un
Fontanier par exemple ? Le traducteur doit-il alors considérer qu'un «
contenu » invariant est ainsi maquillé ? Par voie de conséquence, la
rhétorique peut-elle se confondre avec un aspect de l'art du
traducteur qui serait de faciliter (mais aussi éventuellement
d'agrémenter) la lecture ? Les dimensions clairement « rhétoriques »
du texte-source (par exemple les questions précisément dites «
rhétoriques », liées à la seule gestation du texte) doivent-elles être
gommées dans le travail du traducteur ? 

La rhétorique du traducteur a-t-elle une dimension « critique » ?
Est-elle censée véhiculer (aussi) le point de vue singulier du
traducteur ? Quelle est la part de la rhétorique dans le fait
qu'historiquement les traductions ont si souvent fait l'objet
d'adaptations marquées par la censure, l'idéologie, la volonté
pédagogique, etc ? Quels sont les liens avec l'argumentation ? Le
texte, la « lettre », doivent-ils dans l'acte de traduire s'effacer
derrière des intentions, représentationnelles, polémiques et autres ?
La rhétorique est-elle une « technique », ou un art « tactique ? Le
traducteur doit-il être rusé ?

Doit-on à rebours s'attacher à relever, comme le fait un Dumarsais,
des liens étroits entre grammaire et rhétorique (nonobstant le trivium
médiéval) ? La rhétorique, au contraire de l'idée commune,
plonge-t-elle ses racines au cœur même de la langue ? Quelles
seraient les conséquences d'une réponse positive pour la traduction ?


2. La traduction entre champs rhétorique, poétique et émotionnel

Quels sont les liens entre rhétorique en tant que visée d'action,
proche de la pragmatique moderne et poétique en tant qu'imitation
d'action (mimesis) ? La traduction doit-elle être conçue comme une
action, rendre le texte-source toujours plus efficace, ou doit-elle
déployer et explorer les sources de sa propre poéticité ?

la rhétorique est-elle délibérément « cibliste » ? Est-elle
idiosyncrasique, un art différent dans chaque langue
particulière... ou relève-t-elle au contraire de techniques
tendanciellement universelles ?

La distinction entre rhétorique et poétique ne serait-elle pas une
conséquence d'une vision réductrice de ce qu'était la rhétorique des
origines, celle d'Aristote, comme semblent en attester certaines des
plus récentes traductions de son texte fondateur et qui montrent
l'indissociabilité non seulement des propriétés sémantiques et
esthétiques du langage, mais aussi de ses propriétés esthétiques et
poétiques ?

On pourra s'interroger sur l'instabilité du statut de l'émotion et de
ses inscriptions passionnelles dans le champ rhétorique. Qu'à
l'occasion d'un événement émotionnel, on convoque le concept de thymie
en sémiotique, ou tout autre concept affine, comment cette «
subconscience » où se déploient les instances affectivo-émotives
est-elle saisie dans l'acte traductif ?


3. Rhétorique et traduction dans leurs dimensions philosophiques et
sémiologiques

D'une part : 

la rhétorique ne serait-elle pas au fond de nature philosophique ?
Peut-on y voir l'art même de former des concepts en les délivrant ?

la rhétorique se confond-elle avec la pragmatique moderne
(wittgensteinienne, austinienne ...) ?

D'autre part :

Quels liens avec la sémiologie et/ou la sémantique discursive et
textuelle ? Comment la traduction doit-elle prendre en compte des
effets comme l'idiomaticité, le cliché, le stéréotype,
l'emblèmatisation, les « métaphores conceptuelles », etc. Les
questions évidemment décisives de l'analogie, de la polysémie, de
l'implicite, de l'inférence, comme mécanismes de production des textes
sont-elles rhétoriques et relèvent-elles à ce titre d'un chapitre
autonome de l'art du bien traduire ?

Et finalement : 

Quels liens entre rhétorique, traduction et phénoménologie ? Le «
contenu » peut-il être distingué de son apparaître, de ses modalités
de donation ? L'essence figurale du langage renvoie à l'expérience
immédiate, au « corps vécu » . La traduction est sans arrêt confrontée
à cette alternance de présentation (figurale, motivée,
phénoménologique) et la gestation de contenus de représentation. Tout
accès au réel est partiel, de l'ordre de l'esquisse, mais il s'impose
avec la force du tout : ce que la tradition figure en termes - trop
analytiques - de métaphore, métonymie, synecdoque, etc. renvoie à
cette réalité en quelque sorte anthropologique. Mais très différemment
d'une langue à l'autre. Comment la traduction doit-elle affronter ce
problème ?

Calendrier

1 juin 2011 : envoi d'un résumé de deux pages environ et d'une courte
bio-bibliographie à Florence Lautel-Ribstein :
florence.lautel at univ-artois.fr

30 juin 2011 : notification de la décision du Comité scientifique

1 mars 2012 : envoi des articles (max. 45, 000 caractères espaces
 compris) à Camille Fort camillefort at yahoo.fr

Les textes des communications seront publiés dans la revue SEPTET, Des
mots aux actes (ou le cas échéant soumis à la revue R.S.P.)


Comité scientifique  
Antonia Cristinoi (Université d'Orléans)
Annie Cointre (Université de Metz)
Véronique Duché (Université de Melbourne)
Camille Fort (Université de Picardie)
Jean-René Ladmiral (Université de Paris Ouest-Nanterre et ISIT)
Michèle Lorgnet (Université de Bologne)
François Nemo (Université d'Orléans)
Yen-Mai Tran-Gervat (Université de Paris III).

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