Conf: Cycle de conferences OFNEC, 6-8 octobre 2014, Caen

Thierry Hamon hamon at LIMSI.FR
Wed Oct 1 20:04:05 UTC 2014


Date: Sat, 27 Sep 2014 17:02:23 +0200 (CEST)
From: Odile Blanvillain <odile.blanvillain at unicaen.fr>
Message-ID: <482880815.2776444.1411830143235.JavaMail.zimbra at unicaen.fr>


L'OFNEC (Office franco-norvégien d'échanges et de coopération) organise
un cycle de conférences, du 6 au 8 octobre, ouvert à tous (programme
détaillé ci-dessous). 

Le 6 octobre : Conférence de Jonas Granfeldt (université de Lund -
Suède) : " De l’acquisition des langues étrangères à l'évaluation
formative en FLE - le logiciel Direkt Profil en application " 

Le 7 octobre : Conférence de Chantal Lyche (université d'Oslo - Norvège)
: " Acquisition des voyelles moyennes en FLE: transfert positif et
transfert négatif " 

Le 8 octobre : Conférence de Sophie Wauquier (université de Paris 8) : "
Acquisition de la phonologie en L1 et L2 : deux voies vraiment
différentes ?" 

Maison des langues et de l’international
salle Li 160
conférences gratuites et ouvertes à tous
contact : ofnec at unicaen.fr

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lundi 6 octobre 2014
Jonas GRANFELDT
professeur | université de Lund
«De l’acquisition des langues étrangères à l’évaluation formative en FLE
- le logiciel Direkt Profil en application»

Durant ces dernières décennies, les recherches sur l’acquisition des
langues étrangères (RAL) ont permis non seulement de décrire les étapes
du développement linguistique de l’apprenant en langue étrangère, mais
aussi d’affiner la compréhension des facteurs et des processus qui
influencent l’appropriation d’une langue étrangère (voir Bartning &
Schlyter, 2004 pour le français) . Or, malgré l’importance potentielle
de ces acquis pour la didactique des langues (DDL), plusieurs auteurs
constatent un manque de dialogue entre les RAL et la DDL (Coste, 1992 ;
Véronique, 2000; Trévisiol-Okamura & Komr-Thilloy, 2011).

Après avoir discuté les sources possibles de cette absence relative de
contact entre deux domaines pourtant très proches, notre présentation
propose de montrer un exemple concret où, grâce entre autres aux
avancements récents en Traitement Automatique des Langues (TAL), nous
avons le droit de penser que les RAL et la DDL pourraient dans un avenir
proche s’influencer mutuellement, à savoir l’évaluation formative des
compétences linguistiques des apprenants.

L’objectif central de notre présentation sera de discuter les résultats
de quelques études exploratoires dans lesquelles un logiciel pour
l’analyse automatique du français langue étrangère (FLE), Direkt Profil
(Granfeldt et al., 2005) a permis de relier les RAL et la DDL (Granfeldt
& Ågren, 2014, sous presse; Prodeau & Véronique, 2012).

Le but de Direkt Profil est double : 1) produire automatiquement un
profil grammatical des constructions, correctes ou non, utilisées dans
un texte d’apprenant, et 2) lui attribuer le stade de développement
reflété dans le texte. La conception du logiciel se base sur un modèle
d’itinéraires d’acquisition et de stades de développement traçant les
progrès successifs de l’apprenant débutant au locuteur très avancé de
FLE et il est disponible sur Internet à l’adresse
http://profil.sol.lu.se (libre accès).


mardi 7 octobre 2014
Chantal LYCHE
professeur | université d’Oslo
«Acquisition des voyelles moyennes en FLE : transfert positif et
transfert négatif»

L’acquisition des différences d’aperture entre les deux séries de
voyelles moyennes du français pose problème aux apprenants dont la L1 ne
connait pas ces contrastes. En norvégien par exemple, les deux séries
existent mais la dispersion acoustique entre les variantes est faible et
le choix des variantes dépend de la longueur vocalique et non pas de la
structure de la syllabe. Une étude de corpus entreprise dans le cadre du
projet Interphonologie du Français contemporain (IPFC
http://cblle.tufs.ac.jp/ipfc/) permet de comparer la perception et la
production des apprenants. Nous verrons que toutes les paires ne sont
pas acquises de façon identique, ce qui sera attribué à l’influence
bénéfique de l’anglais, L2 de tous les étudiants. Nous verrons comment
le Role Function Model (Hammarberg 2001) nous permet de rendre compte
des différents types de transferts. Une étude de corpus offre des
perspectives didactiques qui peuvent s’avérer fructueuses, en
encourageant par exemple les transferts positifs de la L2.


mercredi 8 octobre 2014
Sophie WAUQUIER
professeur, SFL | UMR 7023 université Paris 8 / CNRS
«Acquisition de la phonologie en L1 et L2 : deux voies vraiment
différentes ?»

La rapidité et l’aisance du développement linguistique en L1, dans la
plupart des environnements socio-culturels et ce, quelles que soient la
langue cible ou les conditions externes d’acquisition, montrent que les
bébés acquièrent sans apprentissage explicite la ou les premières
langues auxquelles ils sont exposés. Les bébés manifestent en effet dès
la naissance des capacités de discrimination et de traitement de la
parole qui contribuent très efficacement à l’acquisition rapide de la
phonologie de leur langue maternelle, sur la base, notamment, d’un
calcul statistique complexe s’appuyant sur la distribution
d’informations redondantes et saillantes. La sensibilité exclusive aux
contrastes distinctifs de la L1 qu’ils développent en moins d’un an,
ainsi que la surdité phonologique à l’égard des autres langues qui en
découle, contrastent avec les difficultés rencontrées par les apprenants
de L2. Souvent beaucoup plus âgés et dotés d’aptitudes cognitives
beaucoup plus matures que celles des bébés, ils ont au contraire souvent
besoin d’un apprentissage explicite parfois long et intense, pour
aboutir le plus souvent à un résultat beaucoup moins bon.

Cette différence est traditionnellement considérée comme un argument
fort en faveur de l’hypothèse dite « hypothèse de la période critique
». Celle-ci soutient l’idée que cet apprentissage implicite précoce
reposant sur le traitement statistique de l’input, à une période où la
plasticité cérébrale est très importante, configure définitivement le
cerveau à partir de la L1 et limite plus ou moins sévèrement l’accès à
la phonologie d’une autre langue au-delà de la puberté. Or les travaux
actuels sur l’acquisition des L2 ainsi que les recherches dites life
span ont amené à reconsidérer sérieusement l’hypothèse de la période
critique pour l’acquisition des L2 et à en nuancer l’expression.

Dans cet exposé, j’exposerai le débat, y compris dans ses dimensions un
peu polémiques, je ferai la synthèse des nouveaux arguments et données
qui amènent à interroger cette hypothèse encore largement partagée et
montrerai comment les données comparées d’acquisition de la liaison en
français, en L1 et L2 peuvent nourrir ce débat.


MLi - bât. i
Salle Li 160
Contact :
Gaëlle CADOR
ofnec at unicaen.fr

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