conf Lavie/Egré

Lea Nash leanash at WANADOO.FR
Tue Jan 24 10:26:56 UTC 2006


L'UMR 7023 (SFL)
a le plaisir d'annoncer deux exposés
Date : lundi 30 janvier 2006
Lieu : locaux SFL, 15 rue Catulienne, 93 Saint-Denis, salle 205
Heure :  9:30-11:00(RL), 11:00-12:30 (PE)
Métro : Basilique de Saint-Denis
RER : Saint-Denis
9:30-11:00

René-Joseph Lavie
UMR7114 (MODYCO) U. Paris 10 et CNRS

"When we reach the point when the linguist has as good a theoretical 
grasp on Universal Grammar as the [bilingual] language learner has an 
unconscious one, grammar competition will be as easily recognizable to 
the former as it already is to the latter". Kroch (1994:184), cité par 
Lightfoot (1999:92).


11:00-12:30

Paul Égré
Institut Jean-Nicod, CNRS, Paris
Enchâssement des questions et factivité

RESUME 1 (RJL)

En fait de "concurrence de grammaires", je montrerai des raisons de 
croire qu'en adoptant un modèle du savoir linquistique basé sur des 
exemplaires, et refusant de ce fait la notion de grammaire et celle 
langue (de I-language spécifiquement), le problème ne se pose peut-être 
pas ainsi: le modèle en question se comporte aussi bien dans le cas 
bilingue que dans le cas monolingue, sans y changer une virgule. Dans la 
mesure où ce modèle dit quelque chose sur le second (le locuteur 
bilingue), le premier (le linguiste) doit-il encore courir après "une 
bonne apréhension théorique de la grammaire universelle" ?
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RESUME 2 (PE)

En français le verbe savoir admet à la fois les compléments déclaratifs 
et les compléments interrogatifs. En revanche, un verbe comme croire 
n’admet que les compléments déclaratifs, et un verbe comme se demander 
n’admet que les compléments interrogatifs, comme l’indique le contraste 
entre les énoncés (1)-(3) :

(1) Pierre sait que Marie est venue / si Marie est venue

(2 Pierre croit que Marie est venue / *si Marie est venue

(3) Pierre se demande *que Marie est venue / si Marie est venue

Ces contrastes sont robustes d’une langue à l’autre, et une partie 
importante de la littérature sur les questions a été consacrée au 
contraste entre les verbes du type savoir et les verbes du type se 
demander : dans l’analyse intensionnelle des questions de Groenendijk et 
Stokhof (1982), en particulier, savoir sélectionne l’extension d’une 
question (i.e. une proposition, de type (s,t)), par opposition à se 
demander, qui sélectionne l’intension d’une question (i.e. un concept 
propositionnel, de type (s,(s,t))). Cependant, Groenendijk et Stokhof 
n’expliquent pas pourquoi croire, qui comme savoir sélectionne des 
compléments de type propositionnel, n’admet pas de la même façon les 
compléments interrogatifs. L’objet de ce travail est de rendre compte de 
ce contraste, et plus généralement de tenter d’expliquer la sélection 
des compléments interrogatifs par les verbes qui admettent également les 
compléments déclaratifs, sur la base des propriétés lexicales de ces 
verbes. Ainsi, il semble qu’il y ait une corrélation entre le caractère 
factif de savoir, qui admet les questions, et le caractère non-factif de 
croire, qui  n’autorise pas ce type de complément. Cette observation a 
été faite par plusieurs auteurs (Hintikka 1975, Ginzburg 1995), mais le 
lien entre factivité et sémantique des questions n’a pas fait l’objet 
d’un examen propre. L’hypothèse que j’examinerai, que j’appelle 
l’hypothèse de factivité, est que les seuls verbes qui admettent à la 
fois les compléments déclaratifs et les compléments interrogatifs sont 
les verbes factifs comme savoir. Plus précisément, j’examinerai 
l’hypothèse selon laquelle seuls les verbes véridiques (i.e. qui 
obéissent au schéma Vp → p, mais sans nécessairement présupposer le 
complément p) admettent à la fois les compléments déclaratifs et 
interrogatifs. Cette hypothèse invite à examiner de près le comportement 
spécifique de certains verbes, comme dire, qui admet les questions sans 
toutefois être factif (véridique), ou réciproquement comme regretter 
(Lahiri 2002), qui est considéré comme factif mais qui n’admet pas les 
questions. J’examinerai, par ailleurs, dans quelle mesure une théorie 
purement sémantique fondée sur le caractère factif ou non-factif des 
verbes peut suffire à rendre compte des données, en comparant cette 
approche à l’approche pragmatique proposée plus récemment par Saebø 
(2005) en théorie de l’optimalité.

Égré P. (2005), “Question-Embedding and Factivity”, Journées de 
Sémantique et de Modélisation 2005, Paris.
Groenendijk J. et Stokhof M. (1982), “Semantic analysis of 
whether-complements”, Linguistics and Philosophy 5.
Ginzburg J.  (1995), “Resolving Questions 1 & 2”, Linguistics and 
Philosophy, 18.
Hintikka J. (1975), “Different Constructions in Terms of the Basic 
Epistemological Verbs”, in The Intentions of Intensionality, Dordrecht : 
Kluwer, pp. 1-25.
Lahiri U. (2002), Questions and Answers in Embedded Contexts, Oxford 
Studies in Theoretical Linguistics, Oxford.
Saebø K. J. (2005), “A Whether Forecast”, handout of the talk given at 
the Sixth International Tbilissi Symposium on Language, Logic and 
Computation.

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