Soutenance HDR Philippe Boula de Mareuil le 1er Juin : Accents et styles

jacqueline vaissiere jacqueline.vaissiere at UNIV-PARIS3.FR
Fri May 11 21:09:44 UTC 2012


*Philippe Boula de Mareuil*
soutiendra son thèse d'habilitation à diriger des recherches (HDR) en
sciences du langage à l’université Sorbonne-Nouvelle (Paris 3). La thèse
est intitulée :



*Accents et styles*

Une étude à base de perception et d’analyses acoustiques

à travers le traitement automatique de la parole.



La soutenance aura lieu le vendredi *1er juin* *à 14 heures*,

Maison de la recherche (salle extérieure), 4 rue des Irlandais, 75005
Paris,



Le jury sera composé de :



Martine Adda-Decker,

Nigel Armstrong,

Jacques Durand (rapporteur),

Noël Nguyen,

François Pellegrino (rapporteur),

Jacqueline Vaissière (directrice).



*Résumé* :



Outre le changement diachronique, la littérature sociolinguistique
distingue quatre dimensions dans lesquelles peut se déployer la variation :
diatopique (régionale), diastratique (socioculturelle), diaphasique
(« stylistique », intra-locuteur) et diamésique (de médium oral/écrit).
Cette réalité est assez bien recouverte par des termes appartenant au
vocabulaire courant : ceux d’*accents* et de *styles* de parole. Articulé
autour de ces deux problématiques, ce travail combine des approches à base
de tests de perception et d’analyses acoustiques pour rendre compte de la
variation en lien notamment avec l’origine géographique et linguistique des
locuteurs (les accents), ainsi qu’avec la situation de communication (les
styles). Il a bénéficié d’importantes quantités de données que les
instruments de mesure dérivés du traitement automatique de la parole
permettent de brasser, pour quantifier certaines tendances.



Ce travail cherche d’abord à modéliser les processus d’identification et de
caractérisation d’accents régionaux et étrangers en français. Des
expériences perceptives ont été menées et des analyses acoustiques ont été
effectuées, au moyen d’un alignement automatique en phonèmes pouvant
inclure des variantes de prononciation correspondant à des accents du Midi,
de Belgique, d’Afrique de l’Ouest, du Maghreb, à des accents allemand,
anglais et portugais, parmi d’autres. Au total, plus de 100 heures de
parole en français avec accent régional ou étranger ont été analysées.
Certains des traits de prononciation les plus discriminants, comme la
réalisation des voyelles nasales en français méridional ou la réalisation
du schwa, postériorisé et fermé, en français prononcé avec un accent
portugais, ont ainsi pu être hiérarchisés par des techniques
d’apprentissage automatique.



La parole véhiculant à la fois des informations phonémiques et prosodiques,
nous nous sommes concentré sur le rôle de la prosodie dans la perception
d’un accent étranger (espagnol, italien, polonais, parmi d’autres), de
l’accent dit « de banlieue » et du style journalistique, dont nous avons
étudié l’évolution depuis les années 1940 à travers des archives de
bulletins d’informations. Pour ce faire, différentes techniques de recopie
et de modification/resynthèse de prosodie ont été utilisées. La
contribution de la prosodie a ainsi été mise en évidence, en particulier
pour l’accent de banlieue (avec une chute abrupte de fréquence fondamentale
avant une frontière prosodique) et le style journalistique des années
1940–1950 (avec une tendance à l’accentuation initiale plus marquée que
dans les décennies ultérieures).



La parole spontanée telle qu’on peut la rencontrer dans des dialogues ou
des interviews a été étudiée, à travers un corpus de 35 heures de dialogues
finalisés (comparé à un corpus de 100 heures de lecture du journal *Le Monde
*) et un corpus d’une dizaine d’émissions de *L’heure de vérité*. Par
rapport à la lecture oralisée, la parole spontanée montre en particulier
davantage de schwas et de liaisons (au moins 12 % de différence). Par
ailleurs, elle est caractérisée par la présence d’un certain nombre de
disfluences (hésitations, répétitions et faux départs) et de marqueurs
discursifs (totalisant au moins 8 % des mots) ainsi que de chevauchements
de parole (en moyenne 3–4 par minute ) qu’on ne retrouve pas dans la langue
écrite.



La modélisation de la variation et de sa perception est d’une grande
importance pour comprendre comment le langage peut évoluer. En guise de
conclusion et perspectives, des orientations pour des travaux futurs sont
proposées, notamment pour mieux prendre en compte le fait social et pour
articuler accents, styles et parole expressive.



Vous êtes cordialement invités à cette soutenance ainsi qu’au pot qui
suivra.



Philippe Boula de Mareüil


-- 

Prof. Jacqueline Vaissière
Membre Senior, Institut Universitaire de France
Laboratoire de Phonétique et de Phonologie (LPP), UMR7018 (
http://lpp.univ-paris3.fr)
Laboratoire d'excellence Empirical Foundations of Linguistics (EFL),
Sorbonne Paris Cité
Université Sorbonne Nouvelle et CNRS
ILPGA, 19 rue des Bernardins, 75005 Paris
tel: 06 15 93 94 71 (01 43 26 57 17: gestionnaire du laboratoire)

http://www.personnels.univ-paris3.fr/users/vaissier/pub/ARTICLES/index.htm




-- 

Prof. Jacqueline Vaissière
Membre Senior, Institut Universitaire de France
Laboratoire de Phonétique et de Phonologie (LPP), UMR7018 (
http://lpp.univ-paris3.fr)
Laboratoire d'excellence Empirical Foundations of Linguistics (EFL),
Sorbonne Paris Cité
Université Sorbonne Nouvelle et CNRS
ILPGA, 19 rue des Bernardins, 75005 Paris
tel: 06 15 93 94 71 (01 43 26 57 17: gestionnaire du laboratoire)

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