Soutenance d'HDR

beatrice fracchiolla bearfrac at YAHOO.COM
Fri Nov 29 13:54:40 UTC 2013


Chères et chers collègues, 

Chères et chers ami.e.s,

J'ai le plaisir de vous convier à la soutenance de mon habilitation à diriger des recherches en sciences du langage, qui aura lieu le lundi 9 décembre 2013 à 14h, à l'université Paul Valéry-Montpellier 3 
Bâtiment C, salle 308 (3ème étage, accès par l'escalier extérieur), route de Mende. 

Le document de synthèse a pour titre : Altérité énonciative et performativité des discours, pour une linguistique relationnelle

Le résumé ci-après en fournit une présentation synthétique.

Le jury sera composé de 
- Nathalie Auger, Professeur à l'université Paul Valéry-Montpellier 3 
- Philippe Blanchet, Professeur à l'université de Rennes 2
- Catherine Détrie, (garante de l'HDR) Professeur à l'université Paul Valéry-Montpellier 3 
- Claudine Moïse, Professeur à l'université de Grenoble 3, Stendhal
- Laurence Rosier, Professeur à l'université libre de Bruxelles
- Diane Vincent, Professeur à l'université de Laval, Québec

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Résumé du document de synthèse :  Altérité énonciative et
performativité des discours. Pour une linguistique relationnelle.

Partant de mes principaux
terrains et champs d'analyse (la violence verbale, la question du
genre, la question didactique), je propose une réflexion sur la
place et l'articulation des personnes en discours, à partir des
théories de l'énonciation (Benveniste 1966,
1974 ; Maingueneau 1981, 1995 ; Kerbrat Orecchioni 1980). Je, au centre de l'énonciation, réduit généralement Tu à un « miroir-de-Je » et rejette la troisième
personne à la périphérie de la déixis. 
Mon questionnement de
l’énonciation et des interactions entre les personnes, non pas
dans une dimension strictement grammaticale, mais en fonction des
relations qu'elles permettent de développer et de tisser socialement
entre les individus (Goffmann 1959/trad. fr. 1973, Kerbrat-Orecchioni
1992), m’ont amenée à m'intéresser à la dimension performative
des discours. L’angle d’approche privilégié n’est donc pas la
manière dont les personnes construisent ensemble une énonciation
et/ou des discours, mais l’effet de l’énonciation et des
discours sur les personnes : je pars de l’idée que tout
discours et, plus généralement, toute énonciation agissent
nécessairement sur les sujets/les individus. 
Ce travail, qui se situe dans la
lignée d’un certain nombre de réflexions menées dans différentes
disciplines des sciences humaines, est ancré en sociolinguistique et
en analyse du discours. Il se propose de réfléchir différemment à
la place des personnes dans l'énonciation, cela, à partir de celle
d'abord interlocutive et discursive qui
est la leur, par laquelle chaque énonciation ne saurait exister que
par la voie ouverte par d'autres qui l'ont précédée et portée par
d'autres voix. 
Les notions de dialogisme (Bakhtine,1929/1977), d'intertextualité et
d'interdiscursivité (Pêcheux 1975 ; Maingueneau 1997 ;
Heller 2002), d'intersubjectivité (Détrie 2002), de face (Goffman 1959/ 1973, 1967/1974) et d'ethos (Amossy 1999) sont
ainsi naturellement convoquées là où il est globalement question
d'interactions verbales. Tu est revisité dans la perspective
de l'interlocution. Quant à la troisième personne, elle est
envisagée plutôt comme la « tierce » personne, dans la
mesure où, en tant que représentante d'un sujet animé, la tierce
personne est celle qui permet la triangulation de la parole et la
sortie de la relation duelle – et possiblement conflictuelle, car
binaire – entre Je et Tu. En cela, la tierce
personne est à la fois témoin, séparatrice, médiatrice.
Sur les bases de cette
réflexion, je propose également de considérer que la dimension
binaire inhérente à l'assignation de sexe puisse porter en
elle-même une dimension conflictuelle, que seules des réflexions
contemporaines et poussées – voire radicales – sur la notion de
genre peuvent permettre d'extrapoler (notion de gender creative, de personne asexuée ou encore refus d'assignation
de sexe à la naissance au profit d'une reconnaissance de la
personne). J'examine enfin comment cette notion de tierce personne
médiatrice s'articule également à la dimension didactique des
interactions à travers les notions de compétence de communication
(Hymes1971/1984) et d'interculturel (Abdallah-Pretceille 1996, 2004).
Chemin faisant, j'en arrive finalement à définir un Je relationnel, qui est aussi un Je social, en réseaux de sens
et lieu où se croisent des discours. D'une certaine manière, Je est un carrefour dont il est le seul également à pouvoir régler la
circulation. Cette réflexion pose de la sorte constamment la double
question de l’altérité énonciative et de la performativité des
discours. 

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La soutenance sera suivie d'un pot, 
Au plaisir de vous y retrouver, 

Bien cordialement,
 
Béatrice Fracchiolla, Maîtresse de conférences à l'université de Paris 8, UFR 8/Comfle - Laboratoire SFL - UMR 7023
bfracchiolla at univ-paris8.fr

UMR 7023 - SFL & MSH Paris Nord 
http://beatricefracchiolla.com
http://violenceverbale.hypotheses.org
MSH : 01-55-93-93-37 
Paris 8 : 01-49-40-66-58
bfracchiolla at univ-paris8.fr
bfracchiolla at mshparisnord.fr
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