s=?utf-8?Q?=C3=A9minaire_?=comparatise INALCO, 11 mars, Bernard Caron

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Wed Feb 26 00:49:49 UTC 2014


Séminaire doctoral et de recherche

INALCO - IUF – LLACAN

 

Linguistique comparative historique au XXIe siècle :

enjeux théoriques et méthodologiques

 

Responsable:  <javascript:writemail('vjf.cnrs.fr','pozdniakov','',1);> Konstantin Pozdniakov , INALCO, LLACAN, chaire IUF de linguistique historique et comparée

 

Lieu du séminaire: Pôle des Langues et Civilisations, 65 rue des Grands Moulins, Paris 13°, salle 5.28


Chers collègues,

Vous êtes cordialement invités à participer à notre séminaire qui aura lieu le 11 mars, mardi, de 16h00 à 19h00. 

Bernard CARON
UMR 8135 (Llacan). CNRS-Inalco

“Le nombre dans les langues Sud-Bauchi occidentales”

Les ‘langues’ tchadiques du groupe Sud-Bauchi Occidental (South-Bauchi West, désormais SBW) forment un continuum linguistique qui s’étend sur environ 100 km au sud de l’état de Bauchi au Nigéria. Parmi elles, le zaar est relativement mieux connu et est souvent utilisé pour caractériser l’ensemble du groupe. Cette étude du nombre dans les langues SBW m’amène à tester la division généalogique des langues SBW en deux groupes : le groupe Nord (geji et polci) et le groupe sud (zeem, dass et saya). Le SBW commun ne possède pas de genre ou de classe grammaticales et, généralement, peu de nombres possèdent un pluriel morpho-lexical. Il ne présente pas de duel et ne distinque pas entre les premières personnes plurielles inclusive et exclusive. Il possède un pluriel associatif marqué par le mot gjáː précédant un ethnonyme, et qui signifie “X et toutes les personnes qui lui sont associées”. 

Le système de détermination nominale est basé sur une distinction tripartite entre Ø/-i/pl. où –i marque la référentialité, et non la singularité. Le pluriel à l’intérieur du syntagme nominal est exprimé par les déterminants du nom. Il n’y a pas de marque d’accord entre le verbe et ses arguments. Cependant, la pluralité apparaît à deux endroits dans le syntagme verbal : (i) la formation des impératifs; (ii) une dérivation verbale formant ce qu’on appelle depuis (Newman 1990) les ‘pluractionnels’. Le sous-groupe méridional (zeem, dass, saya) diffère en ce qu’il a développé un ensemble de noms pluriels par l’usage de divers procédés morphologiques, mais plus couramment par le suffixe –(Vn)sə. 

Dans l’exposé, je présenterai d’abord la situation des noms pluriels dans le sous-groupe septentrional (geji, polci) qui sera ensuite opposé à ce qui prévaut dans le sous-groupe méridional (zeem, dass, saya). Je présenterai ensuite la situation des pluriels verbaux. Enfin, j’examinerai comment l’ambigüité entre singulier et pluriel est résolue dans les marques pronominales de conjugaison. 

 

En conclusion, j’observe que l’étude de la pluralité dans les langues SBW introduit des nuances dans la partition génétique établie entre le nord et le sud: le zoɗi (groupe de dass) par exemple, se comporte comme les langues du nord en ce qui concerne les pluriels nominaux et adjectivaux. Les pluractionnels semblent absent du zoɗi et remplacés par un suffixe –ni, peu répandu, qui ressemble plus à un accord flexionnel qu’à une dérivation pluractionnelle. 

La présence de pluriels nominaux et adjectivaux en zeem et saya ʦemble être une innovation à partir d’une situation où la pluralité n’est exprimée que par les pronoms personnels, par les déterminants du système nominal, et par l’impératif. Les pluractionnels, bien que fort répandus dans les langues tchadiques, ne sont présents qu’en zeem et saya. Ces traits innovateurs peuvent s’être développés sous l’influence des langues plateau dans le cas du zeem et du saya. Cette innovation a franchi une étape supplémentaire en zaar avec la perte de l’accord du pluriel sur les déterminants nominaux. 

Enfin, les moyens utilisés par les langues SBW pour résoudre l’ambigüité entre les pronoms de conjugaison des 2èmes personnes du singulier et du pluriel sont plutôt variés: nouvelles voyelles (baraza et zoɗi); utilisation du trait [+/‑voisé] pour distinguer le singulier (kə̀) du pluriel (gə̀) uniquement dans la 2ème personne (langas); tons flottants qui suivent les pronoms de conjugaison et qui affectent le verbe suivant ; utilisation d’un suffixe qui s’attache à la 2ème personne du pluriel. Ce suffixe, qui est le même que celui de l’Impératif pluriel, introduit une innovation en étendant aux TAM non-modaux l’existence d’un accord Sujet-Verbe qui est par ailleurs absent des langues SBW. 

 

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