lame denials

Paul Frank paulfrank at POST.HARVARD.EDU
Tue Sep 18 19:39:20 UTC 2001


> I don't know if anyone else saw the excellent Bill Moyers interview with
> Robert Jay Lifton on PBS last night, but Lifton defined and discussed
> religious belief in just the same terms as Larry.  If anything, he said,
> extremist belief is religion in its rawest or "most pure" sense, i.e., as
> not allowing any disagreement or ambiguity or dialogue at all.
> Beverly Olson Flanigan         Department of Linguistics

Religion is not the problem. For my part, I know that I've become more
open-minded since I became a Christian, although I still have a long way to
go. When I was an atheist I used to think that Christians, and to a lesser
extent adherents of other faiths (against whom I was slightly less
ill-disposed for reasons of cultural background) were close-minded, square,
and not much fun to be around. I don't anymore, and that's progress. The
pastor of the Baptist church my wife and I go to on Sundays is a man of
erudition, compassion, and love for people near and far. To use a Yiddish
word that has entered our language: he is a mensch. He also happens to be an
Arab. A fellow translator of mine in Saudi Arabia is very upset about what
happened, what's happening, and what's about to happen. Although he knows
and insists that the Quran bans murder of innocents as well as suicide, he
also knows that many are tarring all Muslims with the same brush. In the
United States Messrs. Falwell and Robertson claimed on television on
Thursday that an angry God had allowed the terrorists to succeed in their
deadly mission because the United States had become a nation of abortion,
homosexuality, secular schools and courts, and the American Civil Liberties
Union. Have Messrs. Falwell and Robertson no shame? They are not
representative of Christianity, just as the men who visited death and
suffering on New York and Washington are not representative of Islam. This
article from Le Monde deserves to be read by Americans:

"Pouvez-vous imaginer toute l'amertume des musulmans?"
LE MONDE | 15.09.01 | 12h23 | chronique
MIS A JOUR LE 15.09.01 | 12h54

Au Kenya comme ailleurs, vendredi 14 septembre, la journée de prière
s'annonçait placée sous les auspices conjoints de l'unité nationale et de la
compassion internationale. NAIROBI de notre correspondant

Au Kenya comme ailleurs, vendredi 14 septembre, la journée de prière
s'annonçait placée sous les auspices conjoints de l'unité nationale et de la
compassion internationale. Touché dans sa chair - 213 morts, 5 000 blessés -
par un attentat contre l'ambassade américaine de Nairobi le 7 août 1998,
déjà attribué à Oussama Ben Laden, le pays tout entier promettait
d'atteindre des sommets d'empathie avec les victimes américaines du 11
septembre. Après la déflagration, il y a trois ans, les Kenyans
n'avaient-ils pas remisé leurs dissensions ethniques le temps d'organiser
les secours ? Mais la douleur des autres n'aura finalement pas eu les mêmes
vertus, et la fracture, cette fois, est religieuse. La cérémonie organisée
dans le parc de l'Indépendance, qui se voulait ocuménique, n'a réuni que les
responsables des principales Eglises chrétiennes qui pullulent dans le pays.

Les musulmans, en ce vendredi, ont prié dans leurs mosquées habituelles. Les
prières y furent pleines de décence - ou de prudence, on ne sait -, mais
mesurées dans tous les cas. C'est à la sortie de la mosquée centrale de
Nairobi que les langues se sont soudain déliées, aiguisées par l'annonce de
prochaines représailles des Etats-Unis. Dans la foule bruissante agglutinée
devant la mosquée de marbre, un homme très écouté martèle ces mots : "Même
si l'Amérique raye l'Afghanistan de la carte du monde, il reste l'Iran, il
reste le Kenya, et d'autres pays où des musulmans se lèveront pour combattre
jusqu'au dernier. L'Occident pleure les morts de Manhattan pendant des
jours, mais oublie les morts d'Irak, de Palestine, de Tchétchénie ou du
Cachemire. Pouvez-vous imaginer toute l'amertume, aujourd'hui, des musulmans
? Si les Etats-Unis font l'erreur de frapper militairement, une guerre entre
les musulmans et les chrétiens va commencer ; elle sera mondiale."

La majorité des quelque cinq millions de musulmans du pays désavoueraient
sans doute la forme, comme le fond, de ces envolées. L'islam kenyan est fait
de groupes éclatés, répondant mal dans l'ensemble aux appels des groupes
radicaux. Mais la détermination de ces derniers se renforce
incontestablement, galvanisée par les appels à l'unité venus ce même jour
d'Afghanistan, de Gaza ou d'Egypte. L'est de l'Afrique, et plus
particulièrement le Kenya, traditionnellement proche du monde arabe,
serait-il dans ce cas susceptible d'héberger l'une des "cellules"
d'Al-Qaeda, l'organisation d'Oussama Ben Laden ? Un rapport du Sénat
américain, publié le 10 septembre, soit la veille des attentats aux
Etats-Unis, l'affirme...

En tout cas, pour les va-t'en-guerre sainte de Nairobi, l'heure est au
combat - verbal encore, mais pour combien de temps encore ? "Un musulman
doit se réjouir parce que des Américains sont morts, assène froidement l'un
des orateurs. Ces infidèles sont les ennemis jurés des vrais croyants.
Toutes ces morts nous rendent très heureux. Et nous espérons que d'autres
vont mourir encore. Nous ne ressentons aucune espèce de pitié pour eux.
Qu'ils meurent, c'est tout. " Ces propos sont salués par des vivats.

Jean-Philippe Rémy
ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 16.09.01

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