36.1878, Calls: Nouvelles perspectives en sciences sociales (NPSS) - "La phraséologie : réflexions et nouvelles perspectives" (Jrnl)
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Tue Jun 17 09:05:02 UTC 2025
LINGUIST List: Vol-36-1878. Tue Jun 17 2025. ISSN: 1069 - 4875.
Subject: 36.1878, Calls: Nouvelles perspectives en sciences sociales (NPSS) - "La phraséologie : réflexions et nouvelles perspectives" (Jrnl)
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Managing Editor: Justin Fuller
Team: Helen Aristar-Dry, Steven Franks, Joel Jenkins, Daniel Swanson, Erin Steitz
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Editor for this issue: Valeriia Vyshnevetska <valeriia at linguistlist.org>
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Date: 16-Jun-2025
From: Valérie Gauthier-Fortin [vgauthierfortin at laurentienne.ca]
Subject: Nouvelles perspectives en sciences sociales (NPSS) - "La phraséologie : réflexions et nouvelles perspectives" (Jrnl)
Journal: Nouvelles perspectives en sciences sociales (NPSS)
Issue: La phraséologie : réflexions et nouvelles perspectives
Call Deadline: 31-Dec-2025
Chaque langue naturelle et vivante possède un lexique qui lui est
propre. Ce lexique peut révéler des indices de l’appartenance
culturelle du groupe qui l’utilise. Cela s’explique par la relation
d’interdépendance entre langue et culture ; la langue est façonnée et
influencée par la culture, et la culture se construit et se transmet
largement à travers la langue (1). La culture reflète la vision du
monde d’un groupe et s’inscrit dans le cadre d’une réalité spécifique
à ce groupe.
Grâce à cette indissociabilité entre langue et culture, la langue,
plus qu’un simple instrument de communication, rend possible
l’expression des spécificités culturelles des locuteurs. Ainsi, la
langue agit comme un vecteur d’unités linguistiques qui distinguent un
groupe de locuteurs d’un autre et qui, par conséquent, sont parfois
méconnues par les locuteurs extérieurs à un groupe. Ces unités
linguistiques se manifestent notamment à travers les phraséologismes.
La phraséologie trouve sa légitimité comme objet d’étude en raison de
la place centrale qu’elle occupe dans la langue écrite et orale (2).
Bien que ce domaine ait connu des avancées importantes au cours des
trente dernières années, il demeure un vaste terrain d’exploration. La
grande disparité terminologique qui le caractérise en témoigne.
Initialement considérés comme des unités marginales (3), les
phraséologismes forment désormais un champ d’études immense et en
constante expansion (4). Sa terminologie est donc étendue et non
unifiée (5), et les frontières entre certains types d’unités
phraséologiques sont parfois poreuses, permettant l’émergence de
nouvelles unités et la diversité des points de vue.
La phraséologie est aujourd’hui étudiée dans ses nombreux rapports
avec d’autres disciplines. Dans cette perspective, les propositions
pourront explorer, à titre indicatif et non limitatif, les axes de
réflexions qui prennent forme lorsque la phraséologie rencontre les
diverses disciplines suivantes :
1. lexicologie, terminologie et/ou lexicographie ;
2. pragmatique, contexte, analyse du discours et/ou variation(s) ;
3. didactique des langues (phraséodidactique), traductologie et/ou
langue en contact ;
4. cognition ;
5. et traitement automatique des langues.
En raison de l’imbrication entre langue et culture, la dyade
phraséologie-culture (phraséoculturologie) constitue un thème
transversal servant de fil conducteur aux autres thématiques de cet
appel. La culture se manifeste de diverses façons dans la
phraséologie, notamment à travers les symboles auxquels se rattache
une signification particulière au sein d’un groupe donné (6).
Lorsqu’elle est abordée sous l’angle de la lexicologie, de la
terminologie et/ou de la lexicographie, la phraséologie fait l’objet
d’analyses descriptives et structurelles. On s’intéresse alors au
phraséologisme, énoncé polylexical (7) auquel se rattachent des
caractéristiques fonctionnelles précises. À titre d’exemple, un
phraséologisme peut avoir des nuances de sens ou des valeurs
différentes selon la culture. Les travaux relevant de cette catégorie
visent, entre autres, à décrire les phraséologismes, à en comprendre
les mécanismes de formation et/ou à confectionner des dictionnaires
(monolingues, bilingues ou spécialisés) ou de nouveaux outils.
La phraséologie peut également être étudiée sur les plans de la
pragmatique, du contexte, de l’analyse du discours et/ou de la (des)
variation(s). Les chercheurs explorent alors les usages et les
dynamiques contextuelles des phraséologismes. Les études
sociolinguistiques dites variationnistes s’inscrivent selon nous dans
cette perspective, analysant l’influence de divers facteurs (notamment
culturels) sur la phraséologie. Parmi ces facteurs, on trouve le
temps, l’espace géographique, la classe sociale, la situation de
communication, le canal de transmission de l’information, l’âge et le
sexe.
Dans son rapport avec l’enseignement, l’apprentissage et la
traduction, la phraséologie constitue souvent un écueil pour les
locuteurs, générant de nombreux défis dans la transmission et
l’utilisation de ces unités linguistiques. La complexité des
phraséologismes, tels que les locutions, est souvent soulignée, en
raison de leur dimension culturelle, de leur opacité sémantique, de
leurs particularités régionales ou encore de leur polysémie, ce qui
rend leur maitrise d’autant plus difficile.
Qui dit enseignement-apprentissage des phraséologismes dit aussi
processus mentaux liés à la compréhension de la phraséologie. Cette
thématique soulève donc des enjeux liés aux processus mentaux
impliqués dans leur compréhension et leur acquisition. Plusieurs
facteurs influencent le processus de compréhension des unités
phraséologiques ; certains se rapportent à l’unité elle-même (par
exemple, son degré de familiarité), tandis que d’autres relèvent des
caractéristiques de l’énonciateur (par exemple, son âge) (8).
Quand la phraséologie rencontre la technologie, cela ouvre de
nouvelles perspectives, notamment en ce qui a trait au traitement
automatique et au repérage des phraséologismes. De telles unités
causent parfois des difficultés en raison de leur double
interprétation possible, le cas échéant : l’une étant le produit d’une
lecture compositionnelle (littérale) et l’autre, d’une lecture non
compositionnelle. Ces enjeux soulignent l’importance des avancées en
intelligence artificielle et en traitement automatique des langues
dans l’étude de la phraséologie.
Ces différentes catégories ne sont ni mutuellement exclusives ni
exhaustives. Elles peuvent se recouper, comme en témoignent les études
portant sur la création de dictionnaires visant à faciliter
l’apprentissage des phraséologismes en français langue seconde, par
exemple.
Les phraséologismes ciblés peuvent être autant d’ordre pragmatique
(par exemple : un pragmatème comme « à vos souhaits ») que d’ordre
sémantique (par exemple : une locution verbale comme « avoir la tête
dans les nuages »).
Ce numéro cherche à réfléchir à la phraséologie dans toute sa
complexité et à contribuer au champ analytique qui prend forme dans
ces diverses intersections, tout en proposant de nouvelles
perspectives théoriques, méthodologiques et appliquées.
* * *
Soumission des articles
Les personnes intéressées annonceront leur projet à Valérie
Gauthier-Fortin (vgauthierfortin at laurentienne.ca) et à Denis Martouzet
(denis.martouzet at univ-tours.fr). Les articles seront envoyés aux mêmes
adresses. Ceux qui traverseront avec succès le processus d’évaluation
par les pairs seront publiés dans le volume 21, no 2 de la revue
Nouvelles Perspectives en Sciences Sociales.
Consignes aux autrices et aux auteurs
Les articles proposés devront respecter les normes éditoriales de la
revue, disponibles à l’adresse suivante : http://npssrevue.ca/guide/
(rubrique « Guide des auteurs » : voir « Consignes générales » et «
Bibliographie et notes »).
Calendrier
Publication de l’appel à contributions : mai 2025
Date limite d’envoi des articles : 31 décembre 2025
Parution du numéro : mai 2026
_______________________________________
(1) Wang Wen-Cheng, Lin Chien-Hung et Chu Ying-Chien, « Cultural
Diversity and Information and Communication Impacts on Language
Learning », International Education Studies, vol. 4, no 2, 2011, p.
111 115, https://doi.org/10.5539/ies.v4n2p111.
(2) Béatrice Lamiroy, « Pour une approche diatopique des expressions
figées : Étude du cas belge : J’ai un œuf à peler avec vous et J’en
parlerai à mon frigo », Lingvisticae Investigationes, vol. 43, no 2,
2020, p. 190 213, https://doi.org/10.1075/li.00046.lam.
(3) Michael Lewis, The Lexical Approach. The State of ELT and a Way
Forward, Hove, Language Teaching Publications, 1993.
(4) Lucia Rosenbaum Franková, « Phrasèmes spécialisés dans les textes
économiques », dans Olivier Kraif et Agnès Tutin (dir.), Phraséologie
et linguistique appliquée, Cahiers de lexicologie, no 108, 2016, p.
43-57.
(5) Sans prétention d’exhaustivité, la liste suivante illustre la
diversité des hyponymes du phrasème, certains étant parfois considérés
comme (quasi) synonymes par certains auteurs : pragmatème, sémantème,
collocation, cliché, parémie, dicton, proverbe, maxime, adage,
expression (toute faite, fixe, contrainte, idiomatique, figée),
locution, idiome, lexie complexe, phrase préfabriquée et séquence
figée.
(6) Geert Hofstede et Gert Jan Hofstede, Cultures and Organizations.
Software of the Mind. Intercultural Cooperation and its Importance for
Survival, 2e édition, New York, McGraw-Hill, 2005.
(7) Amélie Hien, Ali Reguigui et Valérie Gauthier, « Altérité dans le
français canadien : voyage culturel à travers des unités
phraséologiques franco-ontariennes et québécoise », dans Michele De
Gioia, Alison Gourvès-Hayward et Cathy Sablé (dir.), Actes du Colloque
international GLAT Padova 2016, Université de Padoue, 17-19 mai,
Acteurs et formes de médiation pour le dialogue interculturel, Brest,
Institut Mines-Télécom, 2017, p. 187-198.
(8) Marija Omazić, « Processing of Idioms and Idiom Modifications: A
View from Cognituve Linguistics », dans Sylviane Granger et Fanny
Meunier (dir.), Phraseology. An Interdisciplinary Perspective,
Amsterdam, John Benjamins Publishing Company, 2008, p. 67 79.
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