These: Takuya Nakamura, Lexique et grammaire des interrogatives partielles
Thierry Hamon
thierry.hamon at LIPN.UNIV-PARIS13.FR
Mon Dec 11 08:29:33 UTC 2006
Date: Thu, 07 Dec 2006 16:36:58 +0100
From: Jean-Pierre Heymann <Jean-Pierre.Heymann at univ-mlv.fr>
Message-ID: <4578351A.3050204 at univ-mlv.fr>
Spécialité : Informatique Linguistique
Nom-Prénom : NAKAMURA Takuya
Date : Vendredi 8 décembre 2006, à 14h30
Lieu : Amphi Maurice Gross, batiment Copernic, UMLV
Jury :
BORILLO Andrée, Professeur Emérite, univ Toulouse 2 le Mirail, UMR
CNRS 5610 - ERSS, univ Toulouse 2 le Mirail
DANLOS Laurence, Professeur, univ Paris 7, UMR CNRS 8094 - Lattice -
Talana, univ Paris 7
LA FAUCI Nunzio, Professeur, univ Zürich, Suisse, Romanisches Seminar,
univ Zürich, Suisse
LAMIROY Béatrice, Professeur, univ Catholique de Louvain, dépT de
Linguistique, KUL Fac des Lettres, univ Catholique de Louvain
LAPORTE Eric, Professeur, univ Marne la Vallée, UMR CNRS 8049 -
LabInfo, IGM, univ Marne la Vallée
LECLERE Christian, Ingénieur d'Etudes, CNRS, UMR CNRS 8049 - LabInfo,
IGM, univ Marne la Vallée
Titre :
Lexique et grammaire des interrogatives partielles en français : étude
des verbes à une complétive directe
Résumé :
Cette étude a pour but de décrire le fondement théorique de la classe
des compléments propositionnels appelés "propositions interrogatives
indirectes partielles" (IIP) en français (e.g. Je me demande où va
Paul), en vue de les intégrer comme compléments 'essentiels' dans la
description exhaustive des types de phrases simples, dans le cadre du
lexique-grammaire défini par Maurice Gross*.
Nous examinons d'abord différentes descriptions de cette classe de
compléments, données par des grammaires de référence, et montrons que
les exemples fréquemment cités pour illustrer les emplois
interrogatifs de ces compléments ne concernent que deux types
particuliers d'emplois de ces formes dans la langue : les questions
indirectes (e.g. Dis-moi qui a tué Léa) et des emplois dans des
discours interrogatifs rapportés (e.g. Luc m'a demandé qui avait tué
Léa). Ce ne sont là que deux types particuliers de distribution de ces
compléments. Nous soulignons l'importance de dissocier le sens
interrogatif et la forme des IIP.
Nous décrivons ensuite les formes et les sens des questions directes
partielles (IDP). Nous présentons la structure sémantique commune à
l'acte de question partielle et à sa réponse appropriée. Il est montré
que de nombreuses questions partielles (e.g. - Qu'a acheté Paul ?), et
les réponses appropriées (e.g.- La Nausée de Sartre), peuvent être
exprimées au moyen d'une structure copulative abstraite dont le sujet
est un syntagme nominal défini (e.g. la chose que Paul a achetée). La
question partielle porte sur la référence de ce syntagme nominal
défini, coréférent d'un terme indéfini de la proposition présupposée
(e.g. Paul a acheté quelque chose).
Nous étudions les différentes formes et sens des IIP : d'abord leur
similitude de forme avec les relatives indépendantes (RI) (Luc m'a
demandé ce que j'avais dans la main, ambiguë entre RI et IIP), ensuite
le fait qu'une phrase à IIP est souvent paraphrasable par une phrase à
SN défini (Je ne sais pas où il est allé / Je ne sais pas l'endroit où
il est allé). A partir de ces deux traits, il est possible de faire un
lien entre IDP et IIP : une IIP, en combinaison avec un verbe, décrit
une prédication copulative virtuelle et incomplète (L'endroit où il
est allé est X). C'est cette structure sémantique copulative qui est
commune à IDP et IIP (Je sais que l'endroit où il est allé est Paris :
l'IIP peut être explicité dans la complétive factive sous forme de la
prédication explicite). Aux phrases à IIP et à SN s'ajoute un
troisième type de phrase dont le complément prend la forme d'une IIP
en QUEL ÊTRE SN (Je sais Quel est l'endroit où il est allé). Les SN
concernés sont considérés comme une réduction de cette construction.
Nous présentons enfin la manière d'intégrer les compléments IIP dans
le cadre du lexique-grammaire, où cette classe de compléments,
pourtant essentiels (car faisant partie de la valence) n'a jamais fait
l'objet d'une description systématique. Prenant comme exemple la table
6 du lexique-grammaire, où M. Gross (1975) a classé les verbes à une
complétive directe, nous montrons que les principes de description
systématiques doivent s'appliquer également aux IIP, pour rendre
compte des différentes restrictions de sélection qui s'appliquent aux
verbes de cette classe.
Dans la conclusion, nous présentons des perspectives : non seulement
la description des IIP doit être étendue à la totalité des prédicats
du français déjà étudiés (qu'ils soient verbaux, adjectivaux ou
nominaux), mais aussi à d'autres langues déjà partiellement décrites
dans le même cadre théorique.
*) Gross, M. (1975), Méthodes en syntaxe, Paris : Hermann.
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