Journee: Handicap de communication, Paris, 12 octobre 2006

Thierry Hamon thierry.hamon at LIPN.UNIV-PARIS13.FR
Fri Sep 15 15:14:51 UTC 2006


Date: Fri, 15 Sep 2006 17:06:54 +0200
From: Maryvonne Abraham <maryvonne.abraham at enst-bretagne.fr>
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X-url: http://www.irit.fr/ESACIMC/

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Evaluer les communications alternatives et augmentées du point de vue
de la production linguistique ?

Programme de la journée du 20 octobre :

Matin : Exposés scientifiques

*9h50-10h00* Maryvonne Abraham

Introduction à la journée : Evaluer les communications alternatives et
augmentées du point de vue de la production linguistique ?

*10hh00 -10h30 **Philippe Boissière, Nadine Vigouroux, Jean-Léon 
Bouraoui,IRIT, Toulouse, Jean-Luc Nespoulous, Jacques Lordat.***

*Modélisation des troubles langagiers : effets sur les performances des 
assistants à la communciation écrite et le comportement du sujet*


*10h30 -11h00* Jean-Yves Antoine, Université de Tours

Prédicteurs pour les communicateurs à entrée écrite : problèmes d'usage

*11h00-11h15* Discussion concernant l'approche alphabétique (ou
communciation écrite)

*11h15-11h45* Emmanuel Bellengier, université d'Aix

Icônes, émergence et construction.

*11h45-12h15* Maryvonne Abraham, ENST-Bretagne, Brest

Le modèle linguistique et l'écriture de la langue dans les communicateurs,

*12h15-12h30* Discussion concernant les pictogrammes

*12h30 - 13h* Discussion sur la langue et son écriture

Après-Midi : Vie du groupe de l'IFRATH


      Les résumés : *introduction*

Certains cas de handicap sévère privent des personnes de la parole. En
ce cas, des aides palliatives (communicateurs) s'efforcent de proposer
des reconstructions de la parole. Concernant les palliations de la
communication verbale par les communicateurs, une double question
semble moins étudiée que les autres, c'est celle qui traite de
l'adéquation entre d'une part, la langue que le locuteur appareillé va
utiliser en entrée du communicateur, d'autre part à la langue que le
communicateur va produire à la place du locuteur.

La question peut se résumer ainsi : comment faisons-nous pour parler?
Quelle est la distorsion introduite dans notre processus de
construction de la parole ou du discours, lorsqu'à la parole spontanée
se substitue une synthèse de parole ?

Le programme de cette demi-journée se focalise sur les deux parties
langagières des communicateurs suivant que l'écriture est globale
(iconique, pictographique ?) ou alphabétique , éventuellement associée
à une facilité de présentation (généralement, un clavier virtuel),
choisie sur quelle hypothèse? Dans le cas des pictogrammes, quelle est
la conséquence d'un choix de représentation ? Le choix des
pictogrammes est lié à la langue qui sera produite en sortie vers la
synthèse vocale : cette sortie résultera d'un traitement du
communicateur reposant sur des principes sous-tendus par un modèle
linguistique, qui peut être statistique ou cognitif, reposer sur des
ontologies, des réseaux sémantiques, ...


      la communication alphabétique

*Modélisation des troubles langagiers : effets sur les performances
des assistants à la communication et le comportement du sujet*


*Philippe Boissière,Nadine Vigouroux, Jean-Léon Bouraoui, IRIT,
Toulouse, Jean-Luc Nespoulous, Jacques Lordat, Toulouse*

Une question centrale posée par la conception des assistants à la 
communication est l'importance de la modélisation linguistique des 
troubles du langage dans les connaissances des assistants à la 
communication. L'objet de notre exposé sera de montrer la contribution 
des processus d'apprentissage (structure syntaxique des phrases, erreurs 
de saisie et de connaissances orthographiques) dans les performances des 
systèmes de prédiction. Nous nous appuierons sur une typologie des 
erreurs spatiales et linguistiques en cours d'élaboration initiée par 
J.L. Nespoulous sur des corpus de saisie de sujets d'infirmes moteurs 
d'origine cérébrale. Une partie de ce travail 
(_http://www.irit.fr/ESACIMC/) _est soutenue par la fondation APRETREIMC 
regroupant le LI, l'IRIT, le VALORIA, le centre de Kerpape et le 
laboratoire Jacques Lordat.

Sur des corpus de météo et de courriels, nous montrerons l'effet des
paramètres (taille du corpus, structure des phrases, mono versus
multilocuteurs, types de pathologies) sur les performances prédictives
du systèmeVITIPI. Ces propos seront illustrés au travers des
expérimentations faites sur les corpus mentionnés ci-dessus. Les
résultats obtenus sur le corpus de courriels seront discutés et
comparés à ceux du système Sybille (voir exposé de Jean-Yves Antoine,
LI Tours).  Enfin nous conclurons en insistant sur l'importance de
l'étude des usages des assistants à la communication à la
compréhension du comportement langagier écrit chez diverses
populations de handicap de la communication.


    Prédicteurs pour les communications à entrée écrite : problèmes
    d'usage, Jean-Yves Antoine , Tours

Un des problèmes majeurs des systèmes d'aide à la communication à
entrée alphabétique réside dans la lenteur de saisie des messages sur
clavier virtuel, bien trop éloignée de la vitesse de communication
orale entre personnes valides. Afin d'accélérer la saisie, des
prédicteurs linguistiques ont été développés afin d'éviter à
l'utilisateur de saisir l'ensemble des lettres du message désiré. Quel
que soit le mode d'utilisation de ces systèmes (complétion directe,
sélection dans une liste de mots prédits...), leur efficacité est
mesurée en terme de taux d'économie de saisie (KSR : keystroke
reduction). Les expérimentations faites sur ces systèmes montrent
qu'il est possible d'atteindre des taux de réduction atteignant 50
voire 60 %. En théorie, près d'une saisie sur deux peut ainsi être
évitée. Pourtant, on observe que ces gains de KSR ne se traduisent pas
nécessairement par une accélération proportionnelle des vitesses de
saisie, mais également que les utilisateurs n'utilisent pas autant que
l'on pourrait l'espérer les capacités de ces moteurs de
prédiction. Dans cette présentation, je m'interrogerai dès lors sur
les usages réels de ces prédicteurs, en me basant sur les travaux du
système Sibylle développé à l'U. de Tours (LI) mais aussi sur quelques
résultats expérimentaux issus des travaux de l'IRIT ou de l'hôpital de
Garches.

En particulier, je m'intéresserai :

- au problème de l'adaptation des prédicteurs aux usages réels, en
étudiant l'influence du style de communication sur les capacités de
prédiction du système. Ces travaux montreront que, pour des personnes
handicapés ne présentant pas de trouble langagier, les performances
des prédicteurs peuvent parfois se montrer décevantes. Je proposerai
des pistes pour améliorer cette situation.

- au problème de l'utilisation de ces prédicteurs pour des personnes
souffrant de troubles langagiers associés, tout en maîtrisant (certes
imparfaitement) les entrées alphabétiques. Mon propos se basera ici
sur un projet financé par l'APRETREIMC et regroupant le LI, l'IRIT, le
VALORIA, le centre de Kerpape et le laboratoire Jacques Lordat. Il
sera l'occasion de se poser la question de l'usage réel de nos
systèmes : aide à la communication ou aide à la rééducation.


      la communication pictographique

Icônes, émergence et construction

Dans cette communication nous nous proposons de poser la question de
l'émergence du langage en établissant un parallèle entre le langage
iconique et la notion de construction telle qu'elle est utilisée dans
les travaux sur les Grammaires de Construction (cf. Goldberg et
Langacker).

L'intérêt principal du cadre théorique des Grammaires de Construction 
réside dans l'étude des mécanismes de construction de la signification 
et dans l'analyse de l'ancrage perceptif du langage.

Les noyaux de sens sont sensés se développer dans des configurations,
des diagrammes topologico-dynamiques qui représentent des
scènes. Ainsi le langage iconique permet d'approcher deux dimensions
essentielles du langage : l'utilisation de contraintes topologiques
sur la formation des énoncés et la mise en situation d'unités
sémantiques de type scénique utilisées en langue.

Bien que l'usage d'icones de type conceptuel ne développe pas
directement tous les aspects du langage, il permet tout de même de
voir émerger des constructions grammaticales.

Nous illustrerons tout d'abord une telle approche par la présentation
de travaux issus de la psychologie expérimentale qui tendent à montrer
que les structures linguistiques qui émergent lors de l'apprentissage
du langage sont plus proches des constructions que des ensembles de
règles abstraites génératives (cf. Tomasello et Dominey). Puis nous
présenterons la manière dont des utilisateurs réels font usage des
icones qui sont utilisées en phase d'apprentissage du langage.

Le modèle linguistique et l'écriture de la langue dans les 
communicateurs, Maryvonne Abraham, ENST-Bretagne

Dans les cas où une personne n'a à sa disposition que des pictogrammes
pour communiquer, on peut se demander comment accorder le jeu
d'écriture proposé à l'utilisateur et son désir d'expression : il ne
peut s'exprimer qu'avec le lexique proposé. Doit-on alors lui donner
un lexique rudimentaire qui lui permettra de se « débrouiller », un
lexique plus complet jamais assez satisfaisant pour correspondre à
toutes ses envies de « parler » ? La présentation d'un très grand
lexique pose un problème d'organisation : comment décider entre deux
mots presque synonymes, de celui qu'il faut conserver et représenter ?
l'utilisation des pictogrammes implique-t-elle nécessairement une
réduction de la qualité de la langue produite ? Que devient un lexique
personnel construit avec des pictogrammes « tout venant » ?

Après l'évocation des problèmes de construction, de taille, de
représentation et d'organisation du lexique, nous discuterons du
modèle linguistique sous-jacent au communicateur , la grammaire
applicative et cognitive qui analyse la langue selon une structure
opérateur/opérande compatible avec un apprentissage ultérieur de
l'écriture alphabétique de la langue. Nous nous demanderons si ce
modèle répond aux capacités de l'utilisateur , et dans quelle mesure
la langue produite en sortie reflète ce que le locuteur voulait dire .



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