Appel: Le lexique de l'environnement, approches contrastives

Thierry Hamon thierry.hamon at UNIV-PARIS13.FR
Fri Dec 17 17:15:49 UTC 2010


Date: Fri, 17 Dec 2010 16:15:10 +0100
From: Alice Krieg-Planque <akrieg at club-internet.fr>
Message-ID: <4D0B7E7E.9030708 at club-internet.fr>

- - appel - - - appel - - - appel - - - appel - - - appel - - -

*Le lexique de l'environnement : approches contrastives*

**

Journée d'études organisée par l'équipe Sémantique lexicale et
discursive

Laboratoire Babel -- EA 2649, Université du Sud Toulon Var

*Appel à communications*

Les discours sur l'environnement sont souvent assimilés aux discours
écologistes, la question étant a priori envisageable dans son aspect
scientifique et dans son aspect politique. Bien plus, à la faveur de
la diffusion des discours scientifiques et politiques relatifs à
l'environnement tels qu'ils ont pu être relayés par les médias, les
questionnements et les catégorisations liés à l'environnement font
désormais partie du sens commun, justifiant a posteriori leur
traitement médiatique comme faits de société. C'est ce qu'indiquait
déjà l'appel du colloque international /Les Discours écologistes /tenu
à Paris en septembre 2009[1] : /« (...) de la publicité pour
automobiles aux ouvrages de vulgarisation, du discours
économico-politique à la presse spécialisée ou non, des guides
pratiques aux logos de toutes sortes en passant par les textes
institutionnels ou la chanson populaire, la sauvegarde de
l'environnement est devenue un thème omniprésent. »/

Pour cette raison, outre l'intérêt que constitue l'analyse des
représentations liées à l'environnement telles qu'elles se
construisent au sein de multiplesformations discursives, l'évolution
des discours scientifique, politique, médiatique, ordinaire, ainsi que
leur diffusion, font de l'environnement un domaine privilégié pour
étudier les phénomènes de catégorisation et leurs enjeux idéologiques,
point essentiel de l'analyse des articulations entre discours, lexique
et société.

Les discours écologistes ont pu être étudiés, jusqu'ici, selon
diverses approches linguistiques, avec une large place faite à la
dimension argumentative (sur ce point, cf. Myerson & Rydin 1996).

Plus précisément, l'état de l'art révèle une forte attention prêtée
aux questions lexicales, celles-ci étant toujours envisagées,
notamment dans le domaine français, dans leur articulation avec
l'analyse desdiscours : étude des mots /écologie/, /écologiste/,
/vert/, /menaces/, /catastrophe/, /remèdes/, /environnement/,
/développement/ etc.//(cf.  revue /Mots/ 1994) ; formules :
/développement durable/ (/ibid./ et Krieg-Planque 2010) ;
mots-évènements : /grenelle/ (Barbet 2010).

Dans ces études, la diversité d'emplois des termes et leur variation
sémantique (non stabilisation) se trouvent fréquemment soulignées,
notamment au plan de l'évolution diachronique, et plus
particulièrement en matière de connotation.

Ces termes se trouvent ainsi souvent traversés par la polyphonie
associée aux différents types de discours sur l'environnement (cf.
Chetouani 1994).

Cette journée d'étude sur le lexique de l'environnement vise à
approfondir et à diversifier l'analyse de ce dernier, dans la
continuité des travaux antérieurs consacrés aux discours écologistes.

Les travaux pourront s'inscrire :

- dans une perspective synchronique, qui rende compte de la
  structuration du champ lexico-sémantique de l'environnement ;

- dans une perspective diachronique, à même de favoriser l'analyse de
  ses restructurations, à travers les évolutions de ce lexique en
  fonction des genres (discours scientifique, discours politique,
  discours médiatique, conversation quotidienne...), et des situations
  géo-politiques et historiques.

Deux grands domaines pourront dès lors être explorés :

- les co(n)textes : linguistique-textuel (syntaxe, cooccurrences,
  enchaînements argumentatifs...), historico-social.

- la construction du sens : la question de la polysémie (par exemple,
  à la faveur de la diffusion des termes d'un discours à l'autre), la
  question des métaphores (cf. /pluies acides/ et images empruntées à
  l'univers médical /in/ /Mots/ 1994), la question de la traduction...

Quelle que soit la perspective (synchronique ou diachronique) retenue,
et quel que soit l'objet, on favorisera toute approche contrastive des
phénomènes étudiés, en privilégiant notamment un travail appuyé sur
les linguistiques de corpus. L'approche contrastive pourra reposer sur
la comparaison de différents genres textuels, différentes époques,
différentes aires linguistiques (particulièrement francophone,
anglophone, hispanophone).

*Bibliographie indicative*

Alexander R. (2008). /Framing Discourse on The Environment,
/Routledge, Londres/./

BarbetD. (2010). /« Grenelle », histoire politique d'un mot/, Rennes,
P.U. Rennes.

BeaurainC. (2003). « Économie et développement durable dans les
discours de la production territoriale », /Mots / Les Langages du
politique/, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences
Politiques, n°72, juillet, p. 45-59.

Caron, M.A., Turcotte M.F. (2006). « La métaphore de la mesure : étude
du potentiel régulatoire des pratiques de divulgation en matière de
développement durable », /in/ de la Broise, P., Lamarche T. (éds),
/Responsabilité sociale : vers une nouvelle communication des
entreprises ?/, Villeneuve d'Asq, P.U. du Septentrion, p. 155-176.

CavallaC. (2002). /Le sens du verbe /changer/dans le programme
politique du parti écologiste « Les Verts »/, Thèse de doctorat, Lyon
2.

ChetouaniL. (2001). /Les Figures de la polémique : aspects
linguistiques et discursifs du débat public sur l'effet de serre/,
Paris, L'Harmattan.

ChetouaniL., Tournier M. (dir.)
(1994). /Environnement. Écologie. Verts.  Mots / Les Langages du
politique/, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences
Politiques, n°39, juin.

FillA., Mühlhäusler P. (dir.) (2001). /The Ecolinguistics Reader:
Language, Ecology, and Environment/, London/New York, Continuum.

FracchiollaB. (2003). /Écologie et altérité : du discours de valeurs
au discours de droits chez les Verts et les Verdi/, Thèse de doctorat,
Université Paris 3.

GarricN., Leglise I., Point S. (2007). « Le rapport RSE, outil de
légitimation ? Le cas TOTAL à la lumière d'une analyse de discours »,
/Revue de l'organisation responsable/ vol. 2, n°1, Paris, Eska,
p. 5-19.

Jalenques-VigourouxB. (2006). /Dire l'environnement : le métarécit
environnemental en question/, Thèse de doctorat, Université Paris 4.

Krieg-PlanqueA. (2010). « La formule 'développement durable' : un
opérateur de neutralisation de la conflictualité », /Langage &
Société/, Paris, Maison des Sciences de l'Homme, n°134, décembre 2010,
pp. 5-29.

MichaudD. (1979). /Une recherche sur les représentations de
l'environnement, le discours écologique, l'écologisme/, Paris,
L'Harmattan.

Milton K. (1996). /Environmentalism and Cultural Theory: Exploring the
Role of Anthropology in Environmental Discourse/, Routledge, Londres.

MoirandS. (dir.) (1992). /Un lieu d'inscription de la didacticité. Les 
catastrophes naturelles dans la presse quotidienne, Les Carnets du 
Cediscor/, n°1, Paris, Presses de la Sorbonne nouvelle.

MyersonG., Rydin Y. (1996). /The Language of Environment : A New
Rhetoric/, Taylor & Francis Group.

PérichonB. (1994) « L'intégration au discours politique du vocabulaire
de l'écologie (1974-1993) », /Actes du séminaire Genèse de la (des)
normes(s) linguistique(s). La Baume-lès-Aix (27/11/1992)/, p. 121-134.

Ramos, R. (2009). /O discurso do ambiente na imprensa e na
escola. //Uma abordagem linguística/. Lisboa, Fundação Calouste
Gulbenkian / Fundação para a Ciência e a Tecnologia.

VignesL. (1996). /Pénétration et diffusion des mots de l'écologie dans
le discours politique : analyse des professions de foi (1965-1995)/,
Thèse de doctorat en linguistique, soutenue le 12 janvier 1996,
Université de Rouen, dir. Gardin B., 684 p. et annexes.

Modalités de soumission des propositions : un résumé anonymisé de deux
pages maximum accompagné des principales références bibliographiques,
au format .rtf ou .tex, ainsi qu'une version indiquant le nom,
l'affiliation et l'adresse électronique, sont à envoyer par courriel à
emilie[point]devriendt at univ-tln.fr

Date limite d'envoi des propositions : 13 mars 2011

Date de notification de la décision du comité scientifique: 8 mai 2011

Date de la journée d'études : 4 novembre 2011

Comité d'organisation (Université de Toulon, équipe /Sémantique
lexicale et discursive/ du laboratoire /Babel, /EA 2649) : Émilie
Devriendt, Olivier Gouirand, Hélène Ledouble, Axelle Vatrican.

Comité scientifique :

Émilie Devriendt (Université de Toulon), Béatrice Fracchiolla
(Université Paris VIII), Olivier Gouirand (Université de Toulon),
Alice Krieg-Planque (Université Paris-Est Créteil), Hélène Ledouble
(Université de Toulon), Damon Mayaffre (Université de Nice
Sophia-Antipolis), Natacha Ordioni (Université de Toulon), Mojca
Pecman (Université Paris VII), Antoine Toma (Université de Toulouse Le
Mirail), Laurent Rouveyrol (Université de Nice Sophia-Antipolis),
Scott R. Sernau (Indiana University South Bend), Axelle Vatrican
(Université de Toulon), Laurence Vignes (Université de Rouen),
Inkaliisa Vihonen-Peuranen (DG Traduction, Commission européenne).


------------------------------------------------------------------------

[1]/Les Discours écologistes/, colloque international organisé par
Clara Romero, Paris Sorbonne, 26 septembre 2009.



- - appel - - - appel - - - appel - - - appel - - - appel - - -


-------------------------------------------------------------------------
Message diffuse par la liste Langage Naturel <LN at cines.fr>
Informations, abonnement : http://www.atala.org/article.php3?id_article=48
English version       : 
Archives                 : http://listserv.linguistlist.org/archives/ln.html
                                http://liste.cines.fr/info/ln

La liste LN est parrainee par l'ATALA (Association pour le Traitement
Automatique des Langues)
Information et adhesion  : http://www.atala.org/
-------------------------------------------------------------------------



More information about the Ln mailing list