Complément : Microgenèse des formes sémiotiques, V . Rosenthal
Clara Romero
ulysse21fr at YAHOO.FR
Tue Dec 13 14:13:00 UTC 2005
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From: Jean-Pierre Jaffré
To: LEAPLE at wanadoo.fr
Sent: Tuesday, December 13, 2005 10:00 AM
Subject: Fwd: [semin] COMPLT 17 dec: Microgenèse des formes sémiotiques, V. Rosenthal
De: Jean Petitot <petitot at shs.polytechnique.fr>
Samedi 17 décembre, 10h30-13h, ENS, 45 rue d'Ulm, Salle Celan:
Séminaire "Structures linguistiques / structures perceptives"
(Archives Husserl - CREA)
Victor Rosenthal:
Microgenèse des formes sémiotiques: perception, langage, expression
Le concept de microgenèse désigne le développement à l'échelle du temps
présent d'un percept, d'une expression, d'une pensée ou d'un objet
d'imagination. Il définit le surgissement de l'expérience immédiate comme un
phénomène dont les antécédents directs procèdent d'une certaine dynamique de
différenciation génétique. Tout processus de perception, d'expression
(orale, écrite ou gestuelle), de pensée (dans ses différents modes et
formats) ou d'imagination, qui tient dans le creux du temps présent est
alors un processus microgénétique de différenciation et de développement, au
sens génétique de ces termes.
Avec la dynamique développementale de la microgenèse, définie comme un
processus de catégorisation dynamique et de différenciation progressive, se
dessine le principe effectif de la circularité génétique de l'expérience -
notion essentielle pour rendre compte de la structure anticipatrice de toute
expérience (souvent présentée sur le mode négatif de l'aporie de
l'auto-anticipation du savoir). La catégorisation dynamique qui intervient
dès les phases les plus précoces de la microgenèse, place d'emblée le champ
sous la tension d'un sens « générique », d'une signification en devenir, qui
conditionne la différenciation et l'identification des formes. Elle réunit
donc dans un seul mouvement génétique la constitution des formes et le
déploiement du sens. On dira qu'à travers la circularité génétique qu'elle «
met en ¦uvre », la catégorisation dynamique « naturalise » le principe
herméneutique de l'auto-antécédence du sens, en le transposant sur le
terrain de la « génétique » des formes. C'est ainsi qu'il devient possible
d'inscrire les déterminations culturelles, axiologiques et esthétiques au
c¦ur même des processus perceptifs et cognitifs, et cela dès les phases les
plus précoces de la microgenèse des formes.
Ainsi, l'auto-antécédence du sens est au c¦ur même de ce qui constitue la
vie perceptive. Car si vie il y a, elle est perceptive avant d'être
digestive, reproductive, inductive, contemplative.. La vie perceptive est
expressive dans la mesure où elle se fonde sur une dynamique génétique
d'orientation vers un à-venir qui se fait explicitement lisible dans le mode
même de présentation des figures - jusqu'à les doter éventuellement
d'animation et d'intériorité. S'ouvre alors la possibilité d'une
complexification sémiotique de l'auto-antécédence des formes de
l'expérience, marquée par la médiation incontournable de systèmes
sémiotiques socialement partagés.
On abordera donc le langage et la perception comme deux modalités générales
de la cognition humaine dont la parenté profonde vient de l'expressivité
originaire de l'expérience, en nous intéressant en particulier au caractère
physionomique (et synesthésique) de la saisie perceptive et aux dynamiques
d'anticipations (praxéologiques, émotionnelles) qui modulent l'instabilité
du champ et la différenciation des formes.
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