[parislinguists] Colloque Hist. de la linguistique (histoire des structuralismes). SHESL
Puech Christian
cpuech50 at YAHOO.FR
Wed Jan 12 05:42:22 UTC 2005
>> Colloque de la Société d’Histoire et d’Epistémologie des Sciences du
>> Langage
>> (entrée libre)
>>
>> Vendredi 4 et samedi 5 février 2005.
>> Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines, 15 parvis
>> René Descartes, 69 007 Lyon.
>> Responsable scientifique: Christian Puech.
>> Contacts SHESL: Jean-Marie Fournier (jmfnier at wanadoo.fr) / Valérie
>> Raby (valerie.raby at wanadoo.fr)
>>
>>
>>
>> Les structuralismes linguistiques: problèmes d’historiographie
>> comparée
>> (programme et résumés)
>>
>>
>> On se souvient quel'ouvrage de G. Lepschy - rédigé progressivement
>> dans les années 60, maisparu en 1968 en traduction française a eu un
>> rôle "paradigmatique" en France dans la diffusion des idées
>> (linguistiques) structuralistes, alors que se mettait en place un
>> enseignement universitaire systématique dans les départements de
>> Lettres, au moment même où les "idées structuralistes" étaient
>> débattues bien au-delà du cercle relativement étroit des linguistes,
>> et alors que Benveniste prenant acte des critiques de Chomsky -
>> soulignait le "comique" de ce succès anachronique.
>> Aujourd'hui, la situation a changé. On ne sait trop si le paradigme
>> structuraliste a été profondément intégré, s'il a été dépassé, s'il a
>> été rendu obsolète par son succès même ...ou par ses limites.
>> La "re-découverte" des manuscrits saussuriens apeut-être changé nos
>> représentations de cette histoire. En tous cas, les ouvrages
>> cherchant à donner une image synthétique ou au contraire plus
>> circonstanciée (structuralisme est-européen, américain, européen,
>> réception internationale du Cours de linguistique Générale…) de ce
>> paradigme se multiplient.
>> Malgré la relative proximité de la période concernée (les années
>> 50/60), le structuralisme est peut-être aujourd'hui un objet
>> historique. Est-il temps de faire l’histoire du structuralisme?
>> Comment? Selon quelle périodisation? Quel empan géographique?
>> Culturel?
>>
>>
>>
>>
>> PROGRAMME
>>
>>
>>
>> Vendredi 4 février, après-midi
>>
>> 14 h. - Christian Puech (Université Paris III Sorbonne Nouvelle)
>>
>> Est-il temps de faire l’histoire des structuralismes?
>>
>> 14 h. 50 - Patrick Sériot (Université de Lausanne)
>>
>> Le refus de Saussure en URSS : un problème de théorie de la
>> connaissance
>>
>> 15h. 40 - Pause
>> 16 h. - Stijn Verleyen (Université de Leuven)
>>
>> La phonologie diachronique de Martinet et ses sources pragoises
>>
>> 16 h. 40 - Franco Lo Piparo (Université de Palerme)
>>
>> Le premier manifeste du structuralisme linguistique: le chapitre 20
>> de la Poétique d’Aristote.
>>
>>
>> Samedi 5 février, matin
>>
>> 9 h. 15 - Gabriel Bergougnioux (Université d’Orléans)
>>
>> Du Mémoire au Cours: une filiation phonologique du structuralisme?
>>
>> 10 h. 05 - Jean-Claude Chevalier (Université Paris VIII)
>>
>> Linguistique et philologie françaises devant l'analyse des
>> structures. 1880-1956
>>
>> 10 h. 55 - Pause
>> 11 h. 10 - Jörn Albrecht (Université de Heidelberg)
>>
>> La pénétration des idées structuralistes dans les pays germanophones
>>
>> 12 h. - John E. Joseph (Université d’Edimburgh)
>>
>> Pour une réévaluation des frontières nationales dans la linguistique
>> des années 1930-60
>>
>>
>> Samedi 5 février, après-midi
>>
>> 14 h. - Table ronde
>> La table ronde réunira certains des participants plus d’autres autour
>> a) d’un ouvrage choisi par chacun et présenté de manière critique; b)
>> des problèmes que pose le structuralisme «extra-linguistique»
>> (anthropologie, littérature, sémiologie/sémiotique, …) à l’histoire
>> du structuralisme «proprement» linguistique:
>> Sophie Fisher, John E. Joseph, Jacqueline Léon, Béatrice
>> Godard-Wendling, Christian Puech, etc.
>>
>>
>>
>>
>>
>> 16 h. - Clôture du colloque
>>
>> 16 h. 30 - Assemblée Générale de la SHESL
>>
>>
>>
>>
>> RESUMES DES INTERVENTIONS
>>
>>
>>
>> Jörn Albrecht (Université de Heidelberg)
>>
>> La pénétration des idées structuralistes dans les pays germanophones
>>
>> Abstraction faite de Karl Bühler, membre germanophone du Cercle
>> Linguistique de Prague, et de certaines universités suisses situées
>> dans les cantons de langue allemande, les différentes écoles
>> structuralistes européennes, pour des raisons historiques bien
>> connues, n'ont trouvé un écho dans les pays germanophones qu'après la
>> guerre. Jusque vers 1950 environ, l'Allemagne et l'Italie ont été des
>> "pays sans structuralisme" (E. Coseriu). En plus, la pénétration
>> tardive des idées structuralistes a été freinée par le fait, qu'elle
>> a eu lieu en même temps que la réception de l'école bloomfieldienne
>> et de la "première vague" du générativisme, ce qui n'a pas facilité
>> les choses. Dans mon intervention je tâcherai de démêler les
>> écheveaux enchevêtrés d'une histoire de réception bien compliquée et
>> de déterminer l'impact des écoles structuralistes sur la linguistique
>> actuelle dans les pays germanophones.
>>
>> Gabriel Bergougnioux (Université d’Orléans)
>>
>> Du Mémoire au Cours: une filiation phonologique du structuralisme?
>>
>> Le Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues
>> indo-européennes a marqué l’une des premières étapes, peut-être la
>> première, du structuralisme phonologique. Il est suivi par une série
>> d’essais de Saussure (qui ont été publiés dans les années 90) et par
>> le CLG. Il y a une disjonction entre le premier travail et la suite
>> des travaux dans la production d’une approche structuraliste et aussi
>> dans la réception par les comparatistes ou les structuralistes
>> américains ou russes.
>>
>> Jean-Claude Chevalier (Université Paris VIII)
>>
>> Linguistique et philologie françaises devant l'analyse des
>> structures. 1880-1956
>>
>> En France, le développement de l'analyse des langues est marqué par
>> deux phénomènes principaux:
>>
>> 1° Le développement de la Société de Linguistique de Paris à partir
>> de 1863 et surtout à partir de 1880, date de l'arrivée de Saussure à
>> Paris, Saussure qui prend aussitôt une part active dans l'orientation
>> de la Société.
>>
>> 2° La séparation dans les années 1860-70 de la Philologie et de la
>> Linguistique, référée au livre de Hovelacque, La Linguistique. Cette
>> séparation sera accentuée à partir des années 80 et surtout 90 par la
>> répartition des tâches entre deux "patrons"de très forte
>> personnalité: Meillet pour la Linguistique, Brunot pour la
>> philologie.
>>
>> L'évolution des idées linguistiques, l'implantation de nouvelles
>> institutions à partir des années 1920 permettent de préciser les
>> conditions de l'explosion linguistique en France après 1945.
>>
>>
>> John E. Joseph (Université d’Edimburgh)
>>
>> Pour une réévaluation des frontières nationales dans la linguistique
>> des années 1930-60
>>
>> L’évidence s’impose que les linguistes dans la période d’avant la
>> guerre froide se souciaient peu des frontières linguistiques et des
>> divisions nationales. Les différences culturelles existaient
>> certainement, mais, le cas extrême de l’URSS mis à part, il n’y avait
>> pas vraiment de fermeture.
>> Pourtant, dans l’après-guerre un plus grand séparatisme commença à
>> se développer, et après s’être accru dans les années 50, il atteint
>> son sommet dans les années 60. Ce séparatisme, bien qu’il n’ait
>> jamais été complet, produisit une situation telle que seule une
>> minorité de linguistes portait attention aux traditions autres que la
>> leur propre. En même temps, le mythe d’un «séparatisme originaire»
>> est projeté rétrospectivement sur le passé, et on voit se
>> cristalliser des périodisations et des traditions nationales - comme
>> le «structuralisme américain» - longtemps après leur disparition.
>> Dans mon intervention j’examine l’évidence et la nature largement
>> mythique de certaines de ces constructions rétrospectives, la
>> difficulté qu’on rencontre à les remettre en cause une fois qu’elles
>> ont pris racine, et les principes qu’on doit se donner pour établir
>> des catégorisations plus solides.
>>
>>
>> Franco Lo Piparo (Université de Palerme)
>>
>> Le premier manifeste du structuralisme linguistique: le chapitre 20
>> de la Poétique d’Aristote
>>
>>
>> Le structuralisme linguistique moderne commence, bien sûr, avec
>> Ferdinand de Saussure, et il continue avec les contributions
>> théoriques des grands linguistes du vingtième siècle: Trubeskoj,
>> Jakobson, Hjelmslev, Benveniste, Martinet. Il existe pourtant une
>> histoire cachée du structuralisme linguistique avant sa dénomination,
>> qui est encore à découvrir. Le bref chapitre vingt de la Poétique
>> d’Aristote est une étape, théoriquement déjà très élaborée, de cette
>> histoire profonde.
>> Au cours de l’exposé, à travers une lecture analytique du chapitre
>> 20, on verra qu’Aristote y décrit la langue (léxis) comme une machine
>> qui, en articulant des structures à la fois autonomes et
>> interdépendantes, produit un nombre infini de significations.
>>
>>
>> Christian Puech (Université Paris III Sorbonne Nouvelle)
>>
>> Est-il temps de faire l’histoire des structuralismes?
>>
>>
>> Il s’agit ici d’essayer d’inventorier les différents préalables à une
>> histoire possible des structuralismes linguistiques alors que a) le
>> paradigme structural a quitté le devant de la scène depuis longtemps
>> déjà sans qu’on puisse dire s’il a été supplanté et/ou assimilé, b)
>> que les travaux d’histoire des structuralismes référés à des aires
>> géographiques différentes (Europe, Amériques, Europe de l’est…)
>> connaissent une relative renaissance, c) que l’image de sa source
>> commune (F. de Saussure) s’est largement modifiée depuis une
>> trentaine d’années (édition Engler, 1974).
>> On «plaidera»pour
>> - une relativisation de la situation française par comparaison
>> avec d’autres contextes culturels,
>> - une évaluation «au plus juste» de l’apport saussurien et des
>> différentes formes qu’il a pu prendre,
>> - une contextualisation plus «serrée» du CLG dans les
>> problématiques linguistiques de la fin du XIX° siècle,
>> - une prise en compte distanciée, enfin, des différentes
>> extrapolations extra-linguistiques auquel le paradigme de la
>> linguistique structurale a pu donner lieu.
>> On portera particulièrement attention à la complexité de la
>> situation française dans l’après-seconde guerre mondiale et à la
>> polarisation du structuralisme français sur le signe et la
>> sémiologie.
>>
>>
>> Patrick Sériot (Université de Lausanne)
>>
>> Le refus de Saussure en URSS : un problème de théorie de la
>> connaissance
>>
>>
>> La réception de Saussure en URSS n'a cessé d'osciller entre des
>> extrêmes, fondés sur des malentendus. Entre "on connaissait tout ça
>> depuis longtemps" (Scherba, 1923) et "c'est le chef de file de la
>> linguistique bourgeoise idéaliste" (Filin, 1933), Saussure a été soit
>> banalisé comme faisant partie du "même", soit rejeté dans l'"autre"
>> absolu, les termes de la polémique tournant souvent autour de notions
>> telles que "l'idéalisme", "la société","l'individu".
>> On reprendra les étapes de ce mouvement de balancier, en insistant
>> sur les thèmes-clés :
>> - du côté du rejet : l'accusation d'anti-historisme, la passivité de
>> la masse parlante, l'arbitraire du signe, le caractère aléatoire du
>> changement linguistique, l'anti-téléologisme, l'insistance sur la
>> nécessité de "dépasser les antinomies" (partagée par les Russes du
>> Cercle de Prague);
>> - du côté de la fascination : la notion de "système", mais qui
>> dérive souvent dans celle de totalité organique, sans manque.
>> Mais un point reste constant jusqu'à aujourd'hui : jamais n'est
>> relevé la notion épistémologique de "point de vue". C'est là le point
>> aveugle fondamental de la réception de Saussure dans la linguistique
>> soviétique, aux conséquences incalculables.
>>
>>
>> Stijn Verleyen (Université de Leuven)
>> La phonologie diachronique de Martinet et ses sources pragoises
>>
>> Dans cette communication, je propose une analyse épistémologique et
>> historiographique de la théorie de phonologie diachronique proposée
>> par Martinet (cf. Martinet 1955). Martinet est une figure
>> emblématique dans l'histoire du structuralisme, surtout dans le cadre
>> d'une historiographie comparée des différentes variantes de ce
>> courant en linguistique. En effet, il eut des liens assez directs
>> avec les phonologues de Prague, et il fut aussi l'un des
>> introducteurs, en France, du modèle glossématique de Hjelmslev (cf.
>> Martinet 1946). D'autre part, grâce à son séjour aux États-Unis dans
>> l'immédiat après-guerre, il est entré en contact, tant avec le
>> structuralisme néo-bloomfieldien qui dominait alors la scène, qu'avec
>> la grammaire générative naissante. En plus, il a préparé la voie à la
>> sociolinguistique en tant que directeur de thèse d'Uriel Weinreich
>> (cf. Koerner 2002).
>> La théorie du changement phonologique développée par Martinet, qui
>> prend forme autour du concept d'économie (cf. Verleyen 2004), doit
>> beaucoup à la conception pragoise du changement phonologique et
>> linguistique en général (cf. Jakobson 1928, 1929, 1931), même si
>> Martinet a pris ses distances vis-à-vis de l'enseignement pragois sur
>> plusieurs points importants, notamment en ce qui concerne la
>> causalité finale et la tendance à l'harmonie des systèmes
>> phonologiques.
>> Nous regarderons de plus près quelques notions-clés dans l'œuvre de
>> Martinet (fonction, structure, économie, etc.) et nous confronterons
>> ses vues aux textes pragois, ainsi qu'à ceux de ces continuateurs
>> (e.g. Haudricourt Juilland 1949, Hagège Haudricourt 1978).
>>
>> Hagège, C. Haudricourt, A. 1978. La phonologie panchronique. Paris:
>> PUF.
>> Haudricourt, A. Juilland, A. 1949. Essai pour une histoire
>> structurale du phonétisme français. Paris: Klincksieck.
>> Jakobson, R. 1928. “The Concept of the Sound Law and the Teleological
>> Criterion”. [Selected Writings, vol. I, 1-2. The Hague: Mouton, 1962]
>> Jakobson, R. 1929. “Remarques sur l’évolution phonologique du russe
>> comparée à celle des autres langues slaves”. Travaux du Cercle
>> linguistique de Prague 2. 5-118.
>> Jakobson, R. 1931. “Prinzipien der historischen Phonologie”. Travaux
>> du Cercle linguistique de Prague 4. 247-267.
>> Koerner, E.F.K. 2002. “William Labov and the Origins of
>> Sociolinguistics in America”. In: Koerner, E.F.K., Toward a History
>> of American Linguistics, 253-284. London: Routledge.
>> Martinet, A. 1946. “Au sujet des fondements de la théorie
>> linguistique de Louis Hjelmslev”. BSLP 42. 19-42.
>> Martinet, A. 1955. Économie des changements phonétiques traité de
>> phonologie diachronique. Berne: Francke.
>> Verleyen, S. 2004. “Le concept d'économie dans la théorie
>> linguistique d'André Martinet (1908-1999)”. In: Hassler, G.
>> Volkmann, G. (éds), The History of Linguistics in Texts and Concepts,
>> vol. I, 365-377. Munster: Nodus.
>>
>>
>>
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>>
>>
>>
>> Contact SHESL: Jean-Marie Fournier (jmfnier at wanadoo.fr) / Valérie
>> Raby (valerie.raby at wanadoo.fr)
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>>
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