H E L XVIII / 1
Puech Christian
cpuech50 at YAHOO.FR
Wed Jan 3 18:40:40 UTC 2007
HISTOIRE ÉPISTÉMOLOGIE LANGAGE,
UFR DE LINGUISTIQUE
UNIVERSITÉ PARIS 7
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© SHESL (Paris), 2006 ISSN 0750-8069
ISBN-10 10 2-9520470-6-5
ISBN-13 978-2-9520470-6-7
Histoire Epistémologie Langage XXVIII / 1 est paru (Décembre 2006)
HISTOIRE DES IDEES LINGUISTIQUES
ET HORIZONS DE RETROSPECTION
- C. PUECH : Présentation: pour une histoire de la linguistique dans
l'histoire de la linguistique?
Il s’agit de ressaisir comment, réflexivement, la constitution
historique des idées linguistiques intervient de manière explicite
(plus ou moins explicite) chez les grammairiens ou linguistes eux-mêmes
à différentes périodes. La question que nous nous sommes posés, en
somme, est celle de savoir quelle conscience méta-historique (ou
historiographique) grammairiens et linguistes possèdent des catégories
descriptives et explicatives qu’ils mettent en œuvre . Quel(s)
statut(s) accordent-ils à la temporalité qui affecte les outils dont
ils se servent dans leur travail de description des langues,
d’explication des faits linguistiques ? Quels « usages de l’histoire »
ont-ils, préconisent-ils, critiquent-ils ? La dimension historique
est-elle une pièce essentielle de la « conscience disciplinaire » des
linguistes ? Quel degré de pertinence explicative cette notion
possède-t-elle ? A quelles conditions est-elle « objectivable » ?
Jusqu’à quel point le recours qu’ils ont parfois au passé de la
discipline est-il fiable pour l’historien ? A quel niveau de la
description/explication historique l’historien peut-il ou doit-il en
tenir compte ? Existe-t-il des scansions dans cette temporalité seconde
propre au développement idées linguistiques ? Où se situent-elles ? De
quelle nature sont-elles ?, etc. Nous présentons ici le cadre d’une
recherche en cours.
- B. COLOMBAT Les références aux anciens et aux modernes chez les
grammairiens latins du 16e s. (Linacre, Scaliger, Ramus,Sanctius) .
Cet article a pour objet d’étudier quelle place quatre grammairiens du
XVIe s. accordent à leur prédécesseurs, qu’ils soient antiques,
médiévaux ou humanistes. Linacre n’inscrit pas d’emblée son De emendata
(1524) dans un contexte historique, mais n’hésite pas à citer auteurs
antiques et contemporains pour approuver ou discuter leurs textes.
Scaliger (De causis, 1540) condamne constamment la tradition antérieure
(cf. les 632 erreurs répertoriées dans l’Index errorum), mais en
masquant le plus souvent l’identité des personnes derrière des formules
générales. En plusieurs endroits des Scholae grammaticae (1569), Ramus
dresse un tableau critique d’une genèse des parties du discours, en
montrant son incohérence grandissante. Dans sa Minerva (1587), Sanctius
revient de façon encore plus critique sur cette genèse, tentant de
retrouver dans le Sophiste de Platon un classement des mots en cinq
catégories principales et attaquant systématiquement L. Valla. Même si
l’on retrouve parfois chez ces quatre grammairiens le souci d’établir
une chronologie, leur entreprise relève moins de l’histoire proprement
dite que de la doxographie, chacun d’entre eux convoquant ses
prédécesseurs comme des contradicteurs avec qui il doit engager une
disputatio.
- J.-M. FOURNIER ET V. RABY, Formes et usages du discours
historiographique chez les grammairiens français
La question de l’horizon de rétrospection de la Grammaire Générale est
ici appréhendée par le biais de ses représentations discursives. La
référence explicite aux oeuvres grammaticales du passé est considérée
sur le long terme, du 16e au début du 19e s., à partir d’un corpus
d’ouvrages représentatifs. Trois configurations discursives majeures
sont examinées : la mention, allusive ou nominative, des grammairiens
du passé inscrite dans le texte historiographique, la compilation
historiographique représentée par le genre de la « bibliothèque » ;
enfin, le traité historiographique proprement dit, tel qu’il naît à la
fin du 18e s. sous la forme du « discours des progrès ». L’examen et la
comparaison de ces diverses manières de dire le passé de la discipline
permet d’éclairer l’émergence, dans la seconde moitié du 18e s., d’une
conscience de l’historicité des théories linguistiques.
- S. ARCHAIMBAULT, L’histoire de la linguistique, un élément d’une
culture linguistique nationale
Dans cet article nous réfléchissons sur la propension, assez partagée
chez les grammairiens et linguistes russes, à monumentaliser la langue
russe. Dans cette vision d’un patrimoine partagé par des locuteurs
idéaux, dont la persistance dans la durée ne manque pas de frapper
l’observateur, la vénération dont certaines grandes figures sont
l’objet vient en bonne place. Le cas de Mixail Lomonosov est
emblématique de la construction d’une tradition linguistique qui tend à
se confondre avec une tradition nationale.
- D. SAVATOVSKY, Meillet historiographe du comparatisme
L’article porte sur le type d’histoire des sciences mis en oeuvre par
Meillet dans son développement de la grammaire comparée, publié en
appendice à l’Introduction à l’Etude comparative des langues
indoeuropéennes (1903). On situe d’abord la parution de l’Aperçu dans
la crise des fondements à laquelle doit faire face le comparatisme des
années 1880-1910. Puis on met ce texte en regard des histoires
produites par les linguistes de la fin 19e-début 20e s., notamment
celles de Delbrück (1880) et de Pedersen (1916). Après avoir examiné la
place que Meillet accorde à Schleicher, on s’attache surtout à son
interprétation des apports de l’Ecole néogrammairienne. On précise
ensuite dans quelle mesure les révisions et les« retouches » des six
premières rééditions de l’Introduction ou la « refonte » inaboutie de
la septième (1934), elles-mêmes éclairées par les nombreuses remarques
d’ordre historiographique figurant dans d’autres travaux de Meillet,
prennent en compte les nouvelles découvertes (le hittite)
et les nouvelles tendances du comparatisme après 1900. Enfin, on
indique à quelles conditions et sous quelles formes l’histoire d’une
science comme la grammaire comparée, quand elle est écrite par les
praticiens eux-mêmes, participe du franchissement du seuil de
disciplinarisation de cette science.
- S. AUROUX, Les modes d’historicisation
Etre historien des sciences c’est tâcher s’établir des chronologies et
des lignes causales. Ce dernier point est ce qui distingue l’historien
de l’historiographe qui ne fait que raconter, (encore que le récit soit
déjà une trame explicative) plus encore, c’est construire des
représentations et des explications.
VARIA
L. FORMIGARI, Pour une philosophie de la linguistique ─ S. VERLEYEN, La
phonologie diachronique générative : du formalisme initial à la
réappropriation de
la tradition
LECTURES & CRITIQUES
REVUE EDITEE PAR LA SHESL
AVEC LE CONCOURS DU CNRS ET DE L’UNIVERSITE PARIS 7
HISTOIRE ÉPISTÉMOLOGIE LANGAGE
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