s éminaire TOPE 27 novembre
Denis Paillard
denis.paillard at LINGUIST.JUSSIEU.FR
Mon Nov 16 15:42:49 UTC 2009
SEMINAIRE DU GROUPE « TOPE »
Laboratoire de Linguistique Formelle – UMR 7110 CNRS – Université Denis
Diderot - Paris7
L’objet de ce séminaire est de présenter et de discuter les recherches
en cours au sein du groupe « Théorie des opérations prédicatives et
énonciatives ». Il s’agit en particulier de développer les deux axes de
recherche que s’est donné la composante TOPE du Laboratoire de
Linguistique formelle : étude des unités signifiantes dans leur
variation d’une part, analyse des structures syntaxico-discursives de
l’énoncé d’autre part.
*Prochaine séance*: *vendredi **27** Novembre *à 14 H 30,
« /Fédération Universaux et typologie /», 44, rue de l'Amiral Mouchez 75
014 PARIS, 5^ème étage.
*Exposé de Sarah DE VOGUE*
/ /
*Variété des identités morpho-lexicales : l’exemple des suffixes en
français.*
*Sur l’exemple de /–ail/, /-ure/ et /–age/*
*/ /*
Longtemps les travaux de ce séminaire se sont reconnus derrière
l’intitulé « Identité et variation », intitulé faisant référence à une
thèse selon laquelle l’identité des unités morpho-lexicales est
indissociable des variations dans lesquelles ces unités peuvent être
prises : l’identité est indissociable de ces variations parce que
celles-ci sont ce qui fait cette identité.
La notion même de variation cependant suppose en elle-même une identité,
qui est ce qui varie, pour prendre ainsi plusieurs valeurs, plusieurs
formes, ou pour s’inscrire dans des fonctionnements variés. La variation
suppose une permanence : ce même qui se trouve varier, et dont on
soutient donc que l’identité est de varier.
Avec la notion de variété, on va plus loin dans la mise en jeu de
l’identité : car dans la variété, il faut qu’il y ait du varié, pas
forcément que quelque chose (« une seule chose » comme dit Le Robert à
l’entrée /varier/) varie.
Or il arrive qu’on ait affaire à de la variété sans que l’on soit
certain qu’il s’agisse d’une simple variation ; avec des
caractéristiques suffisamment variées pour que l’identité soit en jeu,
et en même temps une forme de continuité, au moins de proche en proche,
qui empêche de renoncer simplement à cette identité. Cela arrive même un
peu partout dans les langues. Trop fréquemment pour ne pas y voir un
phénomène général caractéristique des langues naturelles.
On envisagera cette année que ce puisse être une propriété des unités
morpho-lexicales que leur identité puisse de fait se trouver prise dans
de telles variétés. Et on essaiera de caractériser ces variétés, d’en
prendre la mesure, d’en reconstituer les ressorts.
Pour observer ces variétés, il faut que soient pris en compte dans les
observables des /corpora/ très variés, où la multiplication des postes
d’observation fait éclater les unités : prise en compte de toute la
variété des registres de langue, de toutes les variations syntaxiques,
de toutes les variations pragmatiques, des dérivés morphologiques, et
puis des idiotismes, mais aussi des jeux d’homophonie, et encore des
étymologies, et même des avatars exogènes, et aussi des élaborations
conceptuelles auxquelles peuvent donner lieu les référents que l’unité
peut désigner. L'identité morpho-lexicale déploie de la sorte un espace
qui ne se peut circonscrire que par la prise en compte des marges
atteintes à l'issue d'un étirement maximal, en réintégrant au coeur de
la description les zones où cette identité devient un enjeu.
Rien ne prouve que ce qui organise ces variétés soit homogène d’un cas
de figure à l’autre. C’est l’un des objectifs d’arriver à en décider.
Parmi les faits qui pourront être analysés, il y a les comportements
différenciés d’un item lexical selon qu’il est pris dans une
terminologie, associé à une élaboration conceptuelle, vidé de toute
valeur pour être réduit à une formule dans quelque langue de bois, doté
au contraire de l’efficace pragmatique d’un performatif, rapporté à une
opération syntaxique. Il y a les dérives d’une unité ou d’une
construction d’une langue à l’autre, entre emprunts, calques, variantes
ou dérivations. Il y a les jeux de grammaticalisation et de
lexicalisation, de démotivation et de remotivation.
Il y a aussi tout le domaine de la morphologie, avec des segments
jokers, parfois dotés de sens, parfois singularisés lexicalement,
parfois identifiés seulement phonologiquement, parfois associés à un
fonctionnement syntaxique, etc. On peut étudier de ce point de vue le
marquage du genre (dans les langues à genre) ou de la classe (dans les
langues à classe), avec un même segment qui peut avoir selon les cas une
identité sémantique, ou simplement syntaxique, ou lexicale, ou
phonologique. Mais il est frappant que ce soit le cas en fait de la
plupart des segments morphologiques, et en particulier de ceux pour
lesquels on s’y attendrait le moins. Ainsi les suffixes du français
sont-ils considérés comme étant définis par leur rôle syntaxique : au
point que certaines écoles aient pu définir les suffixes par leur rôle
catégoriel et rapporter le –eur féminin à une règle de construction de
mots, qui construit un nom à partir d’un adjectif. Or on s’aperçoit que
certains au moins des suffixes en question se caractérisent au contraire
par des distributions syntaxiques et des valeurs qui sont largement
hétérogènes : toute une variété d’emplois qui confère au suffixe des
identités variées plutôt qu’une seule identité variable.
Plutôt que de consacrer les séminaires à une succession d’exposés, on
propose que chaque séance soit une séance de travail, où plusieurs
participants s’attellent à une question, sous la supervision d’un
modérateur.
Pour ce premier séminaire de l’année, on présentera d’abord la
problématique générale de la variété ; on discutera des formes qu’elle
peut prendre dans le cas de ces unités que Denis Paillard décrit comme
des marqueurs discursifs ; on discutera de la forme qu’elle peut prendre
dans les cas de terminologisation ou de déterminologisation ; et on
proposera que soit analysée de ce point de vue la variété des
fonctionnements linguistiques des suffixes /–ail, -ure/ et /–age,/ à
partir de l’examen des quelques données suivantes, que chacun des
participants aura pu commencer à examiner :
* *
/Criaille, discutaille, vitrail, muraille, ferraille, bétail,
cochonnaille, poiscaille, canaille, trouvaille, épousailles, semailles,
épouvantail, tenailles, éventail, mangeaille, volaille, anticaille,
marmaille, cisailles, grisaille. /
/ /
/Biture, peinture, raclure, griffure, chevelure, armure, écriture,
chiure, voilure, toiture, droiture, froidure, brûlure, dorure, allure,
rayure, moisissure, ouverture, fourniture/
/Affichage, aiguillage, branchage, visage, voisinage, voilage, chomage,
coloriage, coquillage, commérage, courage, déballage, enfantillage,
corsage, esclavage, feuillage, paysage, équipage, grillage, herbage,
hommage, lainage, langage, lavage,laitage, hibernage,métrage, mirage,
rivage, pelage, sillage, tapage, usage, veuvage, village, allumage,
pèlerinage, vagabondage, vitrage, élevage, bronzage, partage, réglage./
/ /
*Le séminaire est ouvert aux chercheurs et aux doctorants extérieurs au
laboratoire. Merci de diffuser l’informati**on*
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