Conf=?utf-8?Q?=C3=A9rence_JL_Aroui_21/11/2011_=C3=A0_?=Saint-Denis
Jean-louis Aroui
jean-louis.aroui at UNIV-PARIS8.FR
Fri Nov 11 13:10:02 UTC 2011
L'UMR 7023 a le plaisir de vous convier, dans le cadre des séances de son séminaire (http://www.umr7023.cnrs.fr/-Seminaire-de-l-UMR-7023,50-.html),
le lundi 21 novembre 2011
10h00-12h00,
Université Paris VIII, 2, rue de la liberté, 93200 Saint-Denis (métro Saint-Denis Université, ligne 13), bâtiment D, salle D 143
à une conférence de Jean-Louis AROUI (Université Paris 8, UMR 7023, Structures Formelles du Langage)
intitulée
« Un modèle modulaire de la métrique du chant »
Résumé :
NB : Cette conférence sera menée de façon à pouvoir être suivie par des linguistes non spécialistes du sujet.
Depuis le travail pionnier de Lerdahl & Jackendoff (1996 [1983], chapitres 1 à 4) sur la métrique de la musique tonale, de grandes avancées ont été observées ces vingt dernières années, concernant l'étude de la métrique des traditions folkloriques chantées. On peut principalement mettre l'accent sur les avancées suivantes :
― une meilleure compréhension de la hiérarchie des constituants dans la métrique des chants folkloriques (Hayes & MacEachern 1996, Dell 2003a) ;
― une étude approfondie des différentes formes de troncations et de cadences dans ces constituants (Hayes & MacEachern 1998, Kiparsky 2006) ;
― une description des règles ou contraintes qui sont activées lors de la mise en correspondance du texte et de la musique dans le chant (Dell 1989 [1975], Halle & Lerdahl 1993, Hayes & Kaun 1996, Dell 2003b, Hayes 2009, Dell & Halle 2009, Rodríguez-Vázquez 2010) ;
― une étude porécise des différents aspects métriques d'une tradition poétique singulière (Dell & Elmadlaoui 2008).
La plupart de ces travaux utilisent des « grilles métriques » (grilles musicales), qui sont d'une grande utilité pour développer des modèles explicites et tester des hypothèses. Mais il n'est pas toujours très facile de voir si les règles ou contraintes proposées par les auteurs concernent la construction des grilles ou l'alignement des événements sonores sur la grille. Dans le dernier cas, on rencontre aussi un certain nombre de confusions, certaines contraintes étant parfois considérées à tort comme appartenant à une même série, ainsi que nous le verrons. Par exemple "Matchstress" et "FillStrong" sont des contraintes qui n'appartiennent pas à un même groupe même si elles sont traitées comme telles par Rodríguez-Vázquez (2010 : 199-200, 261).
Pour clarifier cette situation, Kiparsky (2006) a proposé une approche « modulaire » du chant, selon laquelle le compositeur/chanteur d'une chanson construit un lien entre trois tiers de la structure rythmique : la proéminence linguistique, le mètre poétique, et le rythme musical (2006 : 7). Je proposerai un modèle alternatif permettant d'expliquer comment interagissent diufférents types de musique monophonique : la monophonie percussive, la parole isochronique amélodique (angl. chant), la monophonie instrumentale, et le chant monophonique. Ce modèle intègre deux modules obligatoires (la grille métrique abstraite, les événements sonores), et un module optionnel (les hauteurs de sons). Deux de ce modules peuvent inclure un sous-module, selon le type de musique qui est observé. Ce modèle est largement confirmé par la neurologie contemporaine (Sacks 2009). Des exemples seront donnés dans diverses traditions musicales (français, alglais, occitan). En guise de conclusion, sera discuté le problème du mètre poétique dans le chant.
Bibliographie
DELL, François (1989 [1975]): Concordances rythmiques entre la musique et les paroles dans le chant. L’accent et l’e muet dans la chanson française. In M. Dominicy (ed.), Le souci des apprences. Neuf études de poétique et de métrique. Bruxelles: Editions de l’Université de Bruxelles.
― (2003a) : Répétitions parallèles dans les paroles et dans la musique des chansons. In J.-L. Aroui (ed.), Le sens et la mesure. De la pragmatique à la métrique. Hommages à Benoît de Cornulier. Paris: Champion (Colloques, congrès et conférences, Sciences du Langage, 3), 499-522.
― (2003b): Singing as a Means of Counting Syllables: Text-to-Tune Alignment in Traditional French Songs. Ms.
― (2009): Singing in Tashlhiyt Berber, a language that allows vowel-less syllables. Ms.
DELL, François & Mohamed ELMEDLAOUI (2008): Poetic Meter and Musical Form in Tashlhiyt Berber Songs, Köln: Rüdiger Köppe Verlag.
DELL, François & John HALLE (2009). Comparing Musical Textsetting in French and English Songs. In J.-L. Aroui & A. Arleo (eds), Towards a Typology of Poetic Forms. Amsterdam: Benjamins (Language Faculty and Beyond, 2), 63-78.
HALLE, John & Fred LERDAHL (1993): A Generative Textsetting Model. Current Musicology, 55, 3-23.
HAYES, Bruce (2009). Textsetting as Constraint Conflict. In J.-L. Aroui & A. Arleo (eds), Towards a Typology of Poetic Forms. Amsterdam: Benjamins (Language Faculty and Beyond, 2), 43-61.
HAYES, Bruce & Abigail KAUN (1996). The Role of Phonological Phrasing in Sung and Chanted Verse. The Linguistic Review, 13: 3-4, 243-303.
HAYES, Bruce & Margaret MacEACHERN (1996). Are there Lines in Folk Poetry ? UCLA Working Papers in Phonology, 1, 125-142.
― (1998). Quatrain Form in English Folk Verse. Language, 74, 473-507.
KIPARSKY, Paul (2006). A Modular Metrics for Folk Verse. In B. E. Dresher & N. Friedberg (eds.), Formal Approaches to Poetry. Recent Developments in Metrics. Berlin: Mouton de Gruyter, 7-49.
LERDAHL, Fred & Ray JACKENDOFF (1996 [11983]). A Generative Theory of Tonal Music. Cambridge, MA: MIT Press.
Rodríguez-Vázquez, Rosalía (2010). The Rhythm of Speech, Verse and Vocal Music: a New Theory. Bern: Peter Lang (Linguistic Insights, 110).
SACKS, Oliver (2009). Musicophilia. La musique, le cerveau et nous, traduit de l'anglais par Christina Cler. Paris: Seuil (La couleur des idées).
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