Workshop (French) - The articulation of gender/race/class in teaching languages

Veronique PERRY veronique_perry at YAHOO.COM
Thu Jan 26 13:39:40 UTC 2012


Dear all,
 
here is a call for a workshop I’m organizing for our 6th congress in Switzerland.
I think it might be of interest to some in the list.
 
Best regards,
Veronique
 Appel à communications 
La formation enseignante en didactique des langues : questions éthiques, théoriques et pratiques sur le genre, la race et la classe
Atelier thématique du 
6ème congrès international des recherches féministes francophones
Le congrès se déroulera à l’Université de Lausanne du 29 août au 2 septembre 2012, comme cela avait été décidé lors du dernier congrès à Rabat. Son titre pour cette 6ème édition :
Imbrication des rapports de pouvoir :
Discriminations et privilèges de genre, de race, de classe et de sexualité
Appel à contributions : www.unil.ch/rff2012
Délai de soumission des communications : 31 janvier 2012
ATTENTION : remplir le questionnaire en ligne avant le 31 janvier 2012
http://www3.unil.ch/wpmu/rff2012/modalitessoumission/
Vous pourrez ensuite envoyer la présentation de votre communication jusqu’au 15 février à veronique_perry at yahoo.comou à congresRFF6-liege at unil.ch
Contact et renseignements : congresRFF6-liege at unil.ch
Thématique 3. Éducation
http://www3.unil.ch/wpmu/rff2012/ateliers/
 
3.3. La formation enseignante en didactique des langues : questions éthiques, théoriques et pratiques sur le genre, la race et la classe
La transversalité du concept de genre en didactique des langues-cultures requiert que l’on ne néglige aucun de ses différents aspects (formel et communicationnel, linguistique et culturel). Ainsi, étudier les systèmes linguistiques des deux langues en contact en situation d’enseignement/apprentissage et comprendre les représentations culturelles de chaque sphère linguistique semblent être des préalables à l’expérimentation de pistes d’application en classe de langue. Or, la norme du genre peut s’articuler à d’autres formes de stigmatisation, de race et de classe, en lien avec les différentes acceptions du mot « culture » : il prend couramment soit un sens anthropologique (description de pratiques et de croyances), soit un sens synonyme de savoirs intellectuels, même si l’on peut également penser la culture en termes de richesses et d’expériences individuelles, de navigations identitaires et de sentiment
 d’appartenance, ou encore d’identifications temporaires et/ou circonstancielles à différentes représentations d’une langue-culture donnée (Perry, 2008).
Pour la République Française, si l’exigence de mixités sexuelles et sociales est bien au cœur des dispositifs éducatifs depuis plusieurs décennies (loi Haby de 1975 et loi du 13 juillet 1991 d’orientation pour la ville), elle ne permet pas toujours une véritable remise en cause des stéréotypes ancrés dans une logique de hiérarchisation des rapports entre langues-cultures. Le rapport identitaire de la Nation Française à « sa langue », extrêmement fort, est parfois brandit comme argument sécuritaire : qui ne parle pas français n’est pas Français ; qui ne parle pas « bien » le français n’est pas un « bon citoyen », ou fait de la provocation face à l’autorité (cf. Rapport Bénisti, 2004 : 8-11). On note alors que « l’intégration à la française » ne propose pas à l’individu le « maintien de son identité culturelle et [l’]adoption de la culture dominante » mais le pousse à l’assimilation, à « abandon de
 son identité culturelle pour adopter la culture dominante » (Berry, 1989). La logique de l’unilinguisme d’État, impliquant la négation des autres langues de France (régionales, créoles, ou venues d’ailleurs par les flux migratoires), est aujourd’hui inscrite depuis 1994 dans l’Article 2 de la Constitution Française : si l’on touche à la langue française, on porte atteinte à la république et toute réforme linguistique semble mettre en danger la paix sociale. Or, la maitrise de la langue française a toujours été profondément corrélée à celle de la normativité du genre et au respect de ses accords. Les interférences entre deux langues sur un même territoire (régionalismes), l’histoire coloniale (créoles d’outre-mer), le milieu social (variations), l’analphabétisme (moindre connaissance du système du genre surtout présent à l’écrit), sont autant de facteurs qui composent les tendances spontanées de l’usage
 (Roché, 1997 : 33-34) mais procèdent de l’exclusion linguistique de ceux et celles qui, entre autres, font des fautes d’accord en genre. Et, si « être francophone, c’est au moins être bilingue » comme le déclarait en 2004 Bernard Cerquiglini, Délégué général à la langue française et aux langues de France, il déplore qu’en France soit « installée l’habitude d’un enseignement fondé sur une approche […] unidimensionnelle du français, en référence à une norme qui exclut les variations d’usage trop en écart par rapport à un français standard ou commun ».
L’objectif de cet atelier est de tenter de répondre à différentes questions éthiques et théoriques sur le genre, la race et la classe et de voir quelles en sont les implications pratiques pour la formation enseignante en didactique des langues-cultures. On peut par exemple proposer les questions et pistes de réflexion suivantes :
-  Au vu du retard observé en France pour la réforme linguistique antisexiste et les luttes contre toutes les discriminations inscrites dans la langue (Perry, 2011) peut-on dire que la situation de la France est d’autant plus bloquée que le maintien du système du genre devient un enjeu culturel de distinction au sein de la francophonie ? Le genre tel qu’il est maintenu dans l’hexagone (voir les propositions de l’INaLF et les positions de l’Académie Française), empreint de domination masculine et saupoudré de féminisation, serait-il devenu l’expression d’un repli identitaire national ? En quoi ce retard et la situation d’insécurité linguistique sont-ils corrélés à celui de la prise en compte du genre dans les programmes de langue du primaire et du secondaire en France ?
-  En conséquence, comment interroger et/ou utiliser le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (2000) pour articuler genre/race/classe à la didactique des langues-cultures ? Qu’en est-il des formations à la prise en compte de l’intersection de ces hiérarchisations pour les spécialistes des langues (enseignement, traduction, interprétariat, etc.) ou les spécialistes d’autres disciplines (LANSAD) en Europe (politique et géographique) et dans les pays francophones hors Europe ? Par exemple, si l’on peut corréler la politique multiculturaliste du Canada (depuis 1971) aux questionnements sur l’intersectionnalité, est-ce aujourd’hui visible dans l’enseignement des langues-cultures, les programmes, les supports de cours et les pratiques pédagogiques ? Plus largement, la reconnaissance officielle par des états-nations de la réalité multilinguistique des territoires favorise-t-elle une prise en compte croisée des
 concepts de genre/race/classe ? Et comment se positionnement les instances de la francophonie sur ces questions de réforme et de lutte contre les discriminations ?
-  Comment articuler le genre au « relativisme » des langues-cultures, ce relativisme étant vu comme un outil de questionnement et non comme vérité déterministe pouvant mener au repli communautariste (Perry, 2003 à partir de Sapir, 1921). Quelle formation peut-on proposer aux futurs enseignants et enseignantes pour leur permettre de penser la langue comme un « guide symbolique de la culture » (Sapir, 1929). La comparaison linguistico-culturelle des systèmes du genre saurait-elle ouvrir de nouvelles portes à la construction d’une nouvelle forme de rapports interculturels ?
Références citées
Bénisti Jacques, 2004, Rapport préliminaire sur la prévention de la délinquance, remis au Ministre de l’Intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales, octobre 2004, http://ecolesdifferentes.free.fr/rapport_BENISTI_prevention.pdf
Berry John W., 1989, « Acculturation et adaptation psychologique », La recherche interculturelle, J. Retschitykz, M. Bossel-Lagos et P. Dasen (eds), Paris, L’Harmattan.
Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (CECRL). 2000. Conseil de l’Europe. Paris : Didier ; http://www.coe.int/t/dg4/linguistic/Source/Framework_FR.pdf.
Calvet Louis-Jean, 2002, Le marché aux langues : les effets linguistiques de la mondialisation, Paris, Plon.
Cerquiglini Bernard, 2004, « Etre francophone, c’est être au moins bilingue », Le français dans le monde N°333, Mai-Juin 2004.
Loi d’orientation pour la ville, loi n° 91-662 du 13 juillet 1991, Journal Officiel de la République Française n°167 du 19 juillet 1991, page 9521 [version initiale : http://www.legifrance.gouv.fr]
Loi relative à l’éducation, dite Loi Haby, loi n° 75-620 du 11 juillet 1975, Journal Officiel de la République Française – 12 Juillet 1975, pages 7180 à 7182 [texte original : http://dcalin.fr/textoff/loi_haby_1975.html]
Perry Véronique, 2003. Le relativisme culturel de genre en didactique des langues et cultures, Féminin / Masculin: Du genre et des identités… sexuées, éd. par Marro, C., Pratiques Psychologiques 3, p.21-37.
Perry Véronique, 2008. L’anglais et les cultures du monde anglophone contre la xénophobie dans la formation des professeur-e-s des écoles, Langues-cultures à l’école primaire : quelles diversités pour quelle cohérence ? Éd. par Baurens M. & Martino G., ELA 151, Paris, Didier Érudition/ Klincksieck, p.291-303.
Perry Véronique, 2011. Aspects du genre dans la didactique de l’anglais, thèse de doctorat sous la direction de Nicole Décuré, soutenue le 15 octobre 2011, Université de Toulouse III.
Roché Michel, 1997. La Variation non flexionnelle du genre des noms : diachronie, diatopie, diastratie. Cahiers d’Etudes Romanes (Hors série).
Sapir Edward, 1921. Language, An Introduction to the Study of Speech. San Diego-NewYork-London : Harcourt Brace & Company.
Sapir Edward, 1929, « The Status of Linguistics as a Science », Mandelbaum D. (ed., 1958) Edward Sapir: Culture, Language & Personality. Berkeley : University of California Press.
 
Responsable :Véronique Perry (Université Toulouse III, veronique_perry at yahoo.com)
 
Modalités de soumission
http://www3.unil.ch/wpmu/rff2012/modalitessoumission/
 
 
 
  


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Dr. Véronique PERRY
(33) (0)5.61.42.60.44 - (33) (0)6.84.92.71.66 
Recherche : Didactique des Langues (anglais/français) et Genre 
Gender Studies and Language Teaching (English & French).
Laboratoire LAIRDIL [http://www.lairdil.org/]
CERTOP-CNRS (UMR 5044), pôle SAGESSE [http://w3.simone.univ-tlse2.fr]
Enseignement : Université Toulouse III - Paul Sabatier, 
Département de Langues et Gestion [http://langues.ups-tlse.fr/]
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