Appel: Colloque Preposition en et locutions prepositionnelles a tete en

Thierry Hamon thierry.hamon at UNIV-PARIS13.FR
Sat Nov 13 11:49:16 UTC 2010


Date: Fri, 12 Nov 2010 14:04:26 +0100
From: "Didier Bottineau" <didier.bottineau at free.fr>
Message-ID: <7D24400A01E841059B1026D30328CE3E at R12B0>


Cher(e)s collègues, veuillez trouver infra l’appel à communications au
colloque :

 
Préposition en et locutions prépositionnelles à tête en


Colloque international organisé par

Mongi Kahloul (Institut supérieur des Langues, Gabes, Tunisie) et

Didier Bottineau (CNRS, UMR 7114 MoDyCo, Université Paris Ouest, France)

Institut supérieur des Langues, Gabes, Tunisie, 4, 5 et 6 avril 2011


L’objet de ce colloque est de se concentrer sur un objet précis, la
préposition en et ses emplois comme tête dans le cadre de locutions,
constructions et expressions figées. Son objectif est de mettre en
question la définition traditionnelle selon laquelle les locutions se
caractériseraient par la non-compositionnalité, et de tester
l’hypothèse de la compositionnalité relative des locutions
prépositionnelles en en : pour la compositionnalité, dans quelle
mesure les propriétés morpho-syntaxiques et sémantiques des locutions
prépositionnelles à tête en sont-elles explicables à partir d’un
modèle que l’on peut proposer pour la préposition en en général dans
le cadre d’un modèle théorique donné (structuralisme ; théories de
l’énonciation, psychomécanique du langage, linguistique cognitive,
théorie des formes, la liste est ouverte) ? et corollairement, pour la
relativité, dans quelle mesure les faits de figement, d’insertion et
de renégociation contextuelle, de reprofilage, d’appropriation par des
genres dialogaux et discursifs, de recrutement lexical par des jargons
communautaires, induisent-ils pour la locution une mise à distance du
modèle prépositionnel originel et favorisent-ils l’apparition de
propriétés secondaires non extraites des propriétés primitives ?

Cette question générale se décline en diverses facettes, à considérer
comme autant d’angles d’attaque à coarticuler :

 

* Du côté du signifié : quelle conception de la sémantique
  prépositionnelle retient-on, en fonction de quelle conception du
  fait langagier, avec quelles conséquences pour les locutions ?

 

- La préposition est-elle incolore, polysémique, ou est-elle munie
  d’une valeur centrale ? Le cas échéant, quel modèle sémantique
  appliquer (référentialiste, représentationnaliste, cognitiviste,
  topologique et/ou cinématique, compositionnaliste, ensembles
  stabilisés de traits vs combinaisons de traits occasionnant un « air
  de famille » liant les emplois (Vandeloise 1986), centrage sur la
  production et/ou l’interprétation…) ?  Quels enseignements tire-t-on
  des oppositions locales à d’autres prépositions (en / dans, en /
  par…) ?

- Comment s’articulent les domaines de prédilection (espace : en
  Tunisie ; espace et mouvement : de part en part ; moyen / instrument
  : voyager en train ; transformation : se mettre en colère ; avec
  métaphore : partir en vrille ; repérage dans le temps, valeur
  situative : en l’an mille ; modalité et interlocution : en fait ;
  cohésion discursive et argumentation : en l’occurrence, en plus /
  outre, en (guise de) conclusion…) ? des valeurs secondaires se
  dérivent-elles d’une valeur primitive (spatiale ou autre) par
  métaphorisation et/ou profilage négocié contextuellement, ou faut-il
  construire un « signifié de puissance », une « forme schématique »,
  un « invariant métaopérationnel »… (mutatis mutandis selon les
  théories de référence, la conception du sens grammatical qui les
  caractérise) ? ou part-on d’une valeur indifférenciée (« valeur
  situative ») dont seraient extraites des interprétations plus
  pointues ou abstraites par différenciation contextuelle ? Faut-il
  invoquer une sémantique de nature concrète (empirique ou
  phénoménologique, motivée par les expériences individuelle et
  sociale, incarnée et conceptualisée, sensible et symbolique des
  situations et de l’environnement) et/ou abstraite (fondée sur la
  logique et/ou des systèmes formels et dynamiques indépendants du
  vécu) ?

- Faut-il récuser l’hypothèse d’un rapport unité / variabilité
  sémantique et penser les emplois prépositionnels et locutionnels de
  en dans le cadre d’oppositions à d’autres prépositions et locutions
  ? Les deux options doivent-elles être opposées, ou se
  complètent-elles ?

 

* Du côté du signifiant : quelles conceptions retient-on des
  catégories préposition et locution prépositionnelle et comment
  s’appliquent-elles aux emplois et propriétés de en dans leur
  relation à la transcatégorialité de ce marqueur, sa polysémie (ou
  les faits d’homonymie) et ses rapports bien particuliers à la
  détermination ?

- De combien de en parle-t-on ? faut-il considérer comme homonymiques
  le « pronom adverbial » (j’en pars), la préposition (en partance) et
  la marque introductrice du gérondif (en partant), de la périphrase
  verbale « progressive » (être) en train de, des locutions plus ou
  moins figées ?  Faut-il raisonner en termes de multicatégorialité,
  transcatégorialité (Robert 2003), catégorialité flexible, ou
  renoncer localement ou totalement à ce critère, ou réaliser des
  ajustements ad hoc ?

- Convient-il de traiter en comme une préposition à part entière et
  munie de tous les traits de la catégorie ? Quels enseignements
  tire-t-on pour les hypothèses de la compositionnalité graduée ou de
  la non-compositionnalité de l’importance remarquable des faits de
  figement concernant en, des multiples anomalies autour de la
  détermination (rareté de en + déterminant, et avec de multiples
  contraintes), des interactions avec le genre (au travail / en
  mission, en Tunisie / au Maroc) et la structure syllabique par le
  biais de la liaison (en Uruguay / en Inde) ?

- En syntaxe, les prépositions relationnelles qui rattachent un
  complément obligatoire à un verbe (transformer le plomb en or) ou
  s’inscrivent dans des constructions (de… en… ; voir la vie en rose ;
  être / se mettre / un homme / en colère) doivent-elles être traitées
  différemment des prépositions introductives de locutions plus
  autonome (En raison de la défaillance d’un système de signalisation,
  … ) ? En grammaire des constructions, quel traitement réserve-t-on à
  la variation locale d’alternances telles que être en colère / fureur
  (*avoir la ~), avoir la haine (*être en haine), mais être en rage /
  avoir la rage (polysémique : émotion vs maladie), avoir horreur de
  qqch / avoir X en horreur (*être en horreur de) ? Explique-t-on ces
  distributions par les constructions et leurs valeurs, les faits
  d’analogie, et de métaphore, le « sens » ou la « décoloration » de
  la préposition ? Et comment articule-t-on ces critères ?

 

* Le rapport préposition / locution à tête en est-il caractérisable
  par des propriétés générales appréhendables formellement et
  statistiquement à travers des corpus, et/ou observe-t-on dans le
  lexique et sa mise en oeuvre contextualisée des phénomènes locaux
  qui ne se laissent pas réduire à des modèles généraux ?

- Des alternances spécifiques autour d’une unité lexicale déterminée
  tels que en avance / par avance / d’avance / à l’avance sont-elles
  analysables en rattachant l’occurrence locutionnelle de la
  préposition à une valeur générale ? Des contrastes locaux comme en /
  par / de / à sont-ils représentatifs d’oppositions générales au
  niveau des prépositions non prises dans des locutions, ou
  forment-ils des systèmes ad hoc centrés sur un nom (avance), voire
  un nom dans un type de contexte (genre discursif en relation avec
  l’activité sociale (remerciement, réservation, préparation…) ?

- Quels traitements réserver aux figements émergeant dans les discours
  de spécialité ? (Prions en église, mensuel ; Tablier polyester &
  coton avec col V et double poche centrale. Attractif et pratique,
  parfait pour une utilisation en bistro, café et restaurant.,
  publicité adressée à des professionnels)

 

Les propositions de communication doivent être développées (de 2 à 3
pages avec une liste de références bibliographiques). Les textes
doivent être anonymes. Chaque proposition sera évaluée par deux
relecteurs. La langue du colloque est le français.

Les propositions sont à envoyer par email en fichier attaché (MS-WORD
-- doc ou rtf -- OpenOffice, PDF) aux adresses suivantes :

mongikahloul at yahoo.fr                 didier.bottineau at u-paris10.fr


Dates importantes

1e appel à communications : novembre 2010
2e appel à communications : décembre 2010

Date limite de réception des propositions: 30 décembre 2010

Date de réponse du comité de sélection: 30 janvier 2010

Envoi du résumé définitif de la proposition pour le livret du
colloque: 30 décembre 2010

4, 5 et 6 avril 2011 à l’Institut Supérieur des Langues de Gabès
(Tunisie).

Les contributeurs devront être en mesure de fournir leur communication
entièrement rédigée à l'issue du colloque, de manière qu'il soit
possible de soumettre les actes à un éditeur dès le mois de mai pour
une publication avant la fin de l'année 2011.

Les propositions seront examinées et sélectionnées par un Comité
scientifique composé de

 
Peter Blumenthal (Université de Cologne, Allemagne)
Pierre Cadiot (Université d'Orléans, France)
Pierre Larrivée (Aston University, Royaume Uni)
Ben Rejeb Bourguiba (Institut Supérieur des Langues de Tunis, Tunisie)
Raffaele Simone (Université de Roma Tre, Italie)
Denis Vigier (Université Lyon 2, France)

Didier Bottineau

CNRS, UMR 7114 MoDyCo (Modèles, Dynamiques, Corpus)
Université Paris Ouest Nanterre - La Défense
didier.bottineau at u-paris10.fr

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Message diffuse par la liste Langage Naturel <LN at cines.fr>
Informations, abonnement : http://www.atala.org/article.php3?id_article=48
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La liste LN est parrainee par l'ATALA (Association pour le Traitement
Automatique des Langues)
Information et adhesion  : http://www.atala.org/
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