Appel: Revue "Le discours et la langue", Metalangage et expression du sentiment linguistique "profane"

Thierry Hamon thierry.hamon at UNIV-PARIS13.FR
Wed Jun 6 07:50:42 UTC 2012


Date: Tue, 05 Jun 2012 20:02:41 +0200
From: michelle lecolle <michelle.lecolle at univ-lorraine.fr>
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APPEL A CONTRIBUTIONS

« Le discours et la langue » lance un appel à contributions pour un
numéro thématique :

"Métalangage et expression du sentiment linguistique « profane »"

pour parution en 2014.

Le fichier joint contient l'appel à contribution et le calendrier,
reproduit ci-dessous :

****Calendrier et modalités de soumission**
- remise des résumés (1 page) : 1 septembre 2012
- signification aux auteurs : 1 octobre 2012
- remise des textes (entre 30 000 et 35 000 signes, espaces, notes et
  bibliographie comprises ) : 1 avril 2013
- signification aux auteurs, commentaires et relecture : 30 juin 2013
- remise des textes définitifs : 1 novembre 2013

Michelle Lecolle, Université de Lorraine, CREM


Adresse de la revue ////Le discours et la langue//
http://lediscoursetlalangue.wordpress.com/


contact, résumés à envoyer à Michelle Lecolle :
Michelle.Lecolle at univ-lorraine.fr

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Appel à contributions pour un numéro de Le discours et la langue à
paraître en 2014

Métalangage et expression du sentiment linguistique « profane »

Responsable du numéro Michelle Lecolle, Université de Lorraine, CREM

Qu’elles soient professionnelles ou privées, les situations de
communication favorisant les pratiques explicitement métalinguistiques
sont nombreuses : commentaires politiques, critiques de presse,
enseignement et apprentissage des langues, traduction, rédaction
professionnelle ou amateure... Parallèlement, on constate la vivacité
d’une activité éditoriale « grand public » centrée sur la langue et les
pratiques discursives, et la présence significative sur le Web de sites
dédiés au vocabulaire, à l’histoire des expressions, à la correction
grammaticale, aux figures rhétoriques ; les forums qui y sont associés
sont souvent fort vivants.

Ces activités métalinguistiques, en tant qu’elles sont le fait d’«
amateurs » – non linguistes, mais parfois savants –, font l’objet depuis
quelques années d’un intérêt accru de la part de linguistes,
sociolinguistes, historiens de la langue, dans l’espace francophone
(voir Achard- Bayle et Paveau (dir.) 2008, et les références citées ;
Achard-Bayle et Lecolle (dir.) 2009 ; Siouffi (dir.) 2012). Qu’elles
soient abordées sous l’angle des rapports entre langue et culture, entre
langue et sujets parlants, comme des manifestations de purisme (Paveau
et Rosier 2008), en termes d’émotion, de jeu, de manipulation ; qu’elles
donnent des indications (plus ou moins directes) sur des noeuds de
problèmes ou des zones de changements de la langue ellemême, ou encore
qu’elles fournissent des outils d’observation de l’apprentissage des
langues ; qu’elles constituent, finalement, une source de renouvellement
scientifique de la discipline, les activités métalinguistiques amateures
possèdent de multiples enjeux, théoriques, méthodologiques ou
applicatifs.

De son côté, le métalinguistique, comme langage, comme activité, comme
vocabulaire, a été étudié sous différents aspects : sémiotique et
sémantique avec les travaux fondateurs de Josette Rey-Debove (1978),
énonciatif chez Jacqueline Authier-Revuz (1995) et, naturellement, dans
une perspective historique (Auroux (dir.) 1989, 1992, 1997). Des
ouvrages collectifs (Colombat et Savelli (dir.) 2001 et tout récemment
Glikman, Mansour, Weiser (dir.) 2012) se centrent sur le vocabulaire
métalinguistique en tant que terminologie de la linguistique. Enfin, la
question de la terminologie linguistique et grammaticale parcourt les
écrits théoriques de didactique des langues (voir, entre autres,
Petitjean (dir.) 1998 ; Paveau et Rosier (dir.) 2005 ; Chiss et David
2011).

Dans ce numéro du Discours et la langue, on propose de situer la
réflexion à l’intersection des deux problématiques évoquées : il s’agit
de se centrer sur l’emploi du métalangage dans le cadre de pratiques
métalinguistiques « profanes ». Sous le terme de « métalangage » on
entendra ici spécifiquement le vocabulaire spécialisé de la linguistique
(dans lequel on englobe celui de la grammaire, de la rhétorique, de la
stylistique).

Les études sur l’histoire de la terminologie linguistique de tradition
latine (B. Colombat) soulignent que cette terminologie, en particulier
les termes reçus, est loin d’être cohérente. Il en est de même si l’on
envisage les termes en synchronie. Les acceptions spécialisées de
vocabulaire courant, sources potentielles d’ambigüité (genre, mode,
voix, aspect, mais aussi figure, pour ne citer que des noms du lexique
français) côtoient une terminologie réellement spécifique (morphème,
lexème, diathèse ou encore zeugme, oxymore…). Des termes sont étendus
hors de leur domaine d’application traditionnel, non sans problème
(grammaire de phrase/grammaire de texte, voir les travaux de
B. Combettes). Cette situation, à laquelle il faut ajouter la trompeuse
familiarité avec le vocabulaire de la grammaire scolaire, est sans nul
doute facteur de flottements et d’incertitude dans l’apprentissage de la
discipline. Dans un cadre scolaire, l’introduction, par le biais des
Instructions officielles ou des manuels, des notions et de la
terminologie linguistiques occasionne des difficultés spécifiques,
sources potentielles de crispations ou de conflits.

Mais cette complexité peut aussi, paradoxalement, séduire. On constate
en effet que le vocabulaire « savant » de la linguistique et plus encore
de la rhétorique apparaît dans des contextes à première vue inattendus –
des études systématiques permettraient de préciser ces emplois et leurs
contextes.

On attend donc de ce numéro qu’il apporte des analyses croisées sur
l’appropriation du métalangage dans des énoncés métalinguistiques «
profanes », et sur leurs modalités – le point de vue adopté n’étant pas,
a priori du moins, celui d’une dégradation ou d’un dévoiement du
métalangage dans le discours profane, mais plutôt celui d’une attention
spécifique portée à la porosité de la frontière entre pratiques
discursives « savantes » et « profanes ».  On propose, à titre
indicatif, les axes suivants, qui peuvent être abordés isolément ou de
manière croisée, et en envisageant leurs enjeux didactiques.

Un premier axe permettra d’étudier la terminologie de la linguistique
d’un point de vue sémantique, à travers les emplois qui en sont faits
dans des activités métalinguistiques amateures : quels termes sont
employés, ou privilégiés ? Certains fonctionnent-ils en série ?  En
système ? Peut-on observer un changement du sens des termes, et ce
changement est-il systématisable ?

Un deuxième axe abordera la question des contours et des limites de la
terminologie linguistique, vus à travers le prisme des discours de
non-spécialistes. Ici se trouvera questionnée la distinction entre
métalangage savant et métalangage ordinaire, ou encore entre termes de
linguistique et lexique susceptible de relever plutôt de disciplines
connexes : des mots tels que contradiction, raisonnement/raisonner,
voire pensée/penser par exemple peuvent-ils encore être considérés comme
métalinguistiques, et peut-on avancer des critères ?  La question des
variations du métalangage selon les parties du discours (nom, adjectif,
verbe, adverbe métalinguistiques) se pose également. Enfin, peut-on, ou
doit-on, poser une distinction entre métalangage et « métadiscours » (au
sens, ici, d’une terminologie portant sur la pratique discursive :
langue de bois, politiquement correct, petite phrase, élément de
langage…) ?

Un troisième axe abordera le fonctionnement du métalangage en discours à
travers les contextes de son apparition : y a-t-il des situations qui
privilégient l’emploi profane du métalangage ? Des types de discours ou
des genres qui le prescrivent, ou l’évitent ? On s’intéressera ici
également aux fonctions discursives de l’emploi du métalangage :
prestige ?  Rendement argumentatif ? Souci didactique, besoin
d’explicitation ?

Références

Achard-Bayle G. et Lecolle M. (dir.), 2009, « Sentiment
linguistique. Discours spontanés sur le lexique », Recherches
Linguistiques n°30.

Achard-Bayle G., Paveau M.-A. (dir.), 2008, « Linguistique populaire ?
», Pratiques 139/140.

Auroux S. (dir.), 1989, Histoire des idées linguistiques, tome 1,
Liège-Bruxelles, Mardaga.

Auroux S. (dir.), 1992, Histoire des idées linguistiques. t. II, Liège,
Mardaga.

Auroux S. (dir.), 1997, Histoire des idées linguistiques, t. III, Liège,
Mardaga.

Authier-Revuz J., 1995, Ces mots qui ne vont pas de soi. Boucles
réflexives et noncoïncidences du dire, tome 1 et tome 2, Paris,
Larousse.

Chiss et David, 2011, « Didactique du français et étude de la langue »,
Le Français aujourd'hui, n°HS01, 2011/5.

Colombat B. et Savelli M. (dir.), 2001, Métalangage et terminologie
linguistique, Actes du Colloque de Grenoble, mai 1998. Bruxelles,
Peeters, coll. « Orbis Supplementa ».

Glikman J., Mansour L., Weiser S. (dir.), 2012, Le Vocabulaire
Scientifique Et Technique En Sciences Du Langage, actes du colloque
Col'Doc 2007. En ligne (cf. site Modyco)
http://modyco.fr/fr/event/cat_view/1004-coldoc/1015-actes-de-colloques-en-ligne/1021-actescoldoc-
2007.html

Houdebine A.-M. (dir.), 2002, L’imaginaire linguistique, Paris,
l’Harmattan.

Paveau M.-A. et Rosier L. (dir.), 2005, « Penser, classer. Les
Catégories de la discipline », Le Français aujourd'hui 151, 2005/4.

Paveau M.-A. et Rosier L., 2008, La langue française, passions et
polémiques. Paris, Vuibert.

Petitjean A. (dir.), 1998, « La transposition didactique en français »,
Pratiques 97/98.

Rey-Debove J., 1978, Le métalangage : étude linguistique du discours sur
le langage. Paris, Le Robert.

Siouffi G. (dir.), à paraître en 2012, « Sentiment de la langue et
diachronie », Diachroniques 2.

Calendrier et modalités de soumission

- remise des résumés : 1 septembre 2012
- signification aux auteurs : 1 octobre 2012
- remise des textes : 1 avril 2013
- signification aux auteurs, commentaires et relecture : 30 juin 2013
- remise des textes définitifs : 1 novembre 2013

Les résumés d’article (une page) sont à envoyer à
michelle.lecolle at univ-lorraine.fr

Attention : l’acception du résumé ne vaut pas engagement pour l’article
lui-même.

Taille des articles : entre 30 000 et 35 000 signes, espaces, notes et
bibliographie comprises.

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http://lediscoursetlalangue.wordpress.com/

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