Soutenance de Thèse de Takuya NAKAMURA

jean_pierre_heymann heymann at UNIV-MLV.FR
Thu Dec 7 13:29:34 UTC 2006


Spécialité :         Informatique Linguistique

Nom-Prénom :   NAKAMURA Takuya

Date :                  Vendredi 8 décembre 2006, à 14h30
Lieu :                   Amphi Maurice Gross, batiment Copernic, UMLV

Jury :
BORILLO Andrée, Professeur Emérite, univ Toulouse 2 le Mirail, UMR
CNRS 5610 - ERSS, univ Toulouse 2 le Mirail
DANLOS Laurence, Professeur, univ Paris 7, UMR CNRS 8094 - Lattice -
Talana, univ Paris 7
LA FAUCI Nunzio, Professeur, univ Zürich, Suisse, Romanisches
Seminar, univ Zürich, Suisse
LAMIROY Béatrice, Professeur, univ Catholique de Louvain, dépT de
Linguistique, KUL Fac des Lettres, univ Catholique de Louvain
LAPORTE Eric, Professeur, univ Marne la Vallée, UMR CNRS 8049 -
LabInfo, IGM, univ Marne la Vallée
LECLERE Christian, Ingénieur d'Etudes, CNRS, UMR CNRS 8049 - LabInfo,
IGM, univ Marne la Vallée

Titre :
Lexique et grammaire des interrogatives partielles en français :
étude des verbes à une complétive directe

Résumé :
Cette étude a pour but de décrire le fondement théorique de la
classe des compléments propositionnels appelés "propositions
interrogatives indirectes partielles" (IIP) en français (e.g. Je me
demande où va Paul), en vue de les intégrer comme compléments
'essentiels' dans la description exhaustive des types de phrases
simples, dans le cadre du lexique-grammaire défini par Maurice
Gross*.

Nous examinons d'abord différentes descriptions de cette classe de
compléments, données par des grammaires de référence, et
montrons que les exemples fréquemment cités pour illustrer les
emplois interrogatifs de ces compléments ne concernent que deux types
particuliers d'emplois de ces formes dans la langue : les questions
indirectes (e.g. Dis-moi qui a tué Léa) et des emplois dans des
discours interrogatifs rapportés (e.g. Luc m'a demandé qui avait
tué Léa). Ce ne sont là que deux types particuliers de
distribution de ces compléments. Nous soulignons l'importance de
dissocier le sens interrogatif et la forme des IIP.

Nous décrivons ensuite les formes et les sens des questions directes
partielles (IDP). Nous présentons la structure sémantique commune
à l'acte de question partielle et à sa réponse appropriée.
Il est montré que de nombreuses questions partielles (e.g. – Qu'a
acheté Paul ?), et les réponses  appropriées (e.g.- La
Nausée de Sartre), peuvent être exprimées au moyen d'une
structure copulative abstraite dont le sujet est un syntagme nominal
défini (e.g. la chose que Paul a achetée). La question partielle
porte sur la référence de ce syntagme nominal défini,
coréférent d'un terme indéfini de la proposition
présupposée (e.g. Paul a acheté quelque chose).

Nous étudions les différentes formes et sens des IIP : d'abord
leur similitude de forme avec les relatives indépendantes (RI) (Luc
m'a demandé ce que j'avais dans la main, ambiguë entre RI et IIP),
ensuite le fait qu'une phrase à IIP est souvent paraphrasable par une
phrase à SN défini (Je ne sais pas où il est allé / Je ne
sais pas l'endroit où il est allé). A partir de ces deux traits,
il est possible de faire un lien entre IDP et IIP : une IIP, en
combinaison avec un verbe, décrit une prédication copulative
virtuelle et incomplète (L'endroit où il est allé est X). C'est
cette structure sémantique copulative qui est commune à IDP et IIP
(Je sais que l'endroit où il est allé est Paris : l'IIP peut
être explicité dans la complétive factive sous forme de la
prédication explicite). Aux phrases à IIP et à SN s'ajoute un
troisième type de phrase dont le complément prend la forme d'une
IIP en QUEL ÊTRE SN (Je sais Quel est l'endroit où il est
allé). Les SN concernés sont considérés comme une
réduction de cette construction.
Nous présentons enfin la manière d'intégrer les compléments
IIP dans le cadre du lexique-grammaire, où cette classe de
compléments, pourtant essentiels (car faisant partie de la valence)
n'a jamais fait l'objet d'une description systématique. Prenant comme
exemple la table 6 du lexique-grammaire, où M. Gross (1975) a
classé les verbes à une complétive directe, nous montrons que
les principes de description systématiques doivent s'appliquer
également aux IIP, pour rendre compte des différentes restrictions
de sélection qui s'appliquent aux verbes de cette classe.



Dans la conclusion, nous présentons des perspectives : non seulement
la description des IIP doit être étendue à la totalité des
prédicats du français déjà étudiés (qu'ils soient
verbaux, adjectivaux ou nominaux), mais aussi à d'autres langues
déjà partiellement décrites dans le même cadre théorique.



*) Gross, M. (1975), Méthodes en syntaxe, Paris : Hermann.

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