Expos=?ISO-8859-1?Q?=E9_?=Brigitte Garcia 9h30, CNRS Pouchet

Patricia Cabredo Hofherr patricia.cabredo-hofherr at SFL.CNRS.FR
Mon Apr 8 10:08:55 UTC 2013


L'UMR 7023 a le plaisir de vous inviter, dans le cadre de son séminaire

à un exposé de

*Brigitte Garcia (UMR 7023)
*
Emergences lexicales en langue des signes française (LSF) :
enseignements et questionnements sur la nature des unités
et les niveaux d'organisation en langue des signes

Date : lundi 15 avril 2013
Heure :  9h30-11h30
Lieu :Salle 159, CNRS - UPS-Pouchet,
59 rue Pouchet 75017 Paris

Métro ligne 13, station Guy Môquet ou Brochant ; bus 66

Plan d'accès: http://www.pouchet.cnrs.fr/plan.htm

Page ww du séminaire :

http://www.umr7023.cnrs.fr/Seminaire-de-l-UMR-7023-2012-2013.html

Résumé

Emergences lexicales en langue des signes française (LSF) : 
enseignements et questionnements sur la nature des unités et les niveaux 
d'organisation en langue des signes

La linguistique des langues des signes (LS) s'est fondée sur l'analyse 
par Stokoe (1960) pour la LS américaine de ce qui a d'emblée été posé 
comme l'unité lexicale, le « signe », équivalent de l'unité de 1^ère 
articulation des langues vocales (LV) et, comme elle, analysable en 
unités minimales assimilées à des phonèmes. Pourtant, et même si la 
littérature continue depuis lors à modéliser les LS selon les niveaux 
classiques de l'analyse linguistique (phonologie, morphologie, syntaxe, 
discours), les particularités des unités dites phonémiques sont 
soulignées depuis longtemps et de plus en plus souvent par nombre 
d'auteurs et pour diverses LS. La plus notable est que, à un degré sans 
équivalent dans les LV et de manière régulière, ces unités sont 
porteuses de sens (e.g Friedman 1977, Boyes-Braem 1986, Brennan 1990, 
Johnston & Schembri 1999, Fernald & Napoli 2000, Tobin 2008, Meir & 
Sandler 2008). Selon Meir (2012), la question théorique du statut de ces 
unités, ni phonèmes ni morphèmes au sens classique, est l'un des défis 
actuels de la linguistique des LS.

C'est dans ce contexte que nous nous focalisons sur les émergences 
lexicales en LSF, pour dégager, /in vivo/, les processus, structures et 
types de composants mobilisés. L'étude se fonde sur l'analyse de ± 300 
'candidats lexèmes' de LSF, extraits sous la supervision de 2 locuteurs 
sourds d'un corpus de dialogues entre adultes sourds (55 locuteurs de 18 
à 60 ans, 106 h, Garcia et L'Huillier 2012). Outre le protocole de 
collecte de ces discours et les questions liées à l'identification des 
unités nouvelles, nous préciserons les modalités complémentaires 
d'analyse : 1/ annotation sous ELAN de parties de 2 entretiens (1h30) ; 
2/ analyse contrastive chez 4 locuteurs de constructions discursives 
récurrentes dont le statut problématique (unités en voie de 
lexicalisation ?) éclaire les processus en jeu dans la création de 
nouvelles unités.

Le modèle sémiologique (Cuxac 2000), cadre de nos analyses, identifie 
deux types majeurs d'unités en LS, les unités lexématiques (UL, les 
« signes ») et les unités de transfert (UT), actualisant deux modalités 
sémiologiques de production du sens : un dire conventionnel du type de 
celui des unités lexicales des LV (UL) et un 'dire en montrant', 
directement structuré par l'iconicité (UT). La dynamique discursive 
repose sur le va-et-vient entre ces deux types d'unités, de même format 
et dont il a été proposé qu'elles seraient composées d'unités minimales 
de type 'morphème', en grande partie communes.

Les procédés de création lexicale les plus fréquents dans notre corpus 
attestent de fait de la forte conscience épilinguistique chez les 
locuteurs de l'inscription des composants infra-signes et infra-UT dans 
des paradigmes d'items forme-sens. Ces procédés consistent en 1/ la 
modification d'un ou deux composants d'une UL préexistante, 2/ 
l'assemblage de composants déjà présents dans d'autres signes, souvent 
3/ articulés autour d'un composant porteur à lui seul de la valeur d'une 
UL pré-existante. Ces procédés (qui mettent en cause la classique 
« composition ») contribuent surtout à resserrer l'économie interne du 
lexique en 'familles de signes' articulées autour d'un ou plusieurs 
items communs. Cette intégration économique, qui apparaît comme l'un des 
vecteurs de réussite des candidats lexèmes, interroge le statut 
morphologique de ces noyaux communs. Parallèlement, nous le montrerons, 
ce sont ces mêmes composants minimaux forme-sens qui sont mobilisés et 
agencés au sein de constructions morpho-syntaxiques et discursives 
simultanées (imbriquant deux UL ou une UL et une UT) dont les structures 
sont isomorphes de celles observées dans les nouveaux lexèmes. Ces 
observations attestent /a minima/ de l'autonomie structurale de ces 
composants, plaident pour leur identification comme items lexicaux et 
contribuent à expliquer le nombre toujours restreint de lexèmes dans les LS.


    Références

Boyes-Braem, P. (1986), Two aspects of Psycholinguistic Research 
Iconicity and Temporal Structures, in Tervoort, B.T (ed.), Signs of 
Life : Proceedings of the Second European Congress on Sign Language 
Research. Amsterdam, Publicatiob of the Institute for General 
Linguistics, University of Amsterdam, 50, 65-74.

Brennan,M. (1990), /Word Formation in British Sign Language/. 
Stockholm : the University of Stockholm.

Cuxac, C. (2000), /La langue des signes française (LSF). Les voies de 
l'iconicité/. Faits de Langue, 15, Ophrys, Paris.

Fernald, T.B. & Napoli, D.J(2000), Exploitation of Morphological 
Possibilities in Signed Languages, /Sign Language & Linguistics/ 3(1). 3-58.

Friedman, L.(1977), (1977). /On the other hand: New Perspectives on 
American Sign Language/. New York: Academic Press.

Garcia, B. et L'Huillier, M-T (2012) Corpus /Creagest/: Un corpus de 
dialogues entre adultes sourds en langue des signes française. UMR 
SFL-Université Paris 8 et CNRS.

Johnston, T. & Schembri A.(1999). On defining lexeme in a sign language. 
/Sign Language & Linguistics,/ 2 (1), 115-185.

Meir, I. (2012), Word Classes and Word Formation, in Rolan Pfau, Markus 
Steinbach & Bencie Woll (eds), /Sign Language : an international 
Handbook/, Chp. II. 7., Berlin and New York, Mouton de Gruyter, 77-112.

Meir, I. & Sandler, W. (2008), /A language in space: The story of 
Israeli Sign Language/. New York: Lawrence Erlbaum.

Stokoe, W.C.(1960). Sign Language Structure. /Studies in Linguistics -- 
Occasional Paper,/ 8 (rev. ed. Linstok Press, Silver Spring, MD, 1978).

Tobin, Y. (2008), Looking at Sign Languages as a visual and gestural 
Shorthand, in /Poznian Studies in Contemporary Linguistics/ 44 (1), 103-119.


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