appel colloque SHESL-HTL 2014 "Mod èles et modélisations en sciences du langage, de l'homme et de la société. Perspectives historiques et épistémologiques

Jacqueline Léon jleon at LINGUIST.UNIV-PARIS-DIDEROT.FR
Fri Apr 12 12:39:29 UTC 2013


Chères et chers collègues,

Je vous prie de trouver ci joint l’appel pour le Colloque SHESL-HTL 2014.
Cordialement
Jacqueline Léon

Colloque SHESL-HTL 2014
http://www.shesl.org/rubrique.php3?id_rubrique=74

Modèles et modélisations en sciences du langage, de l'homme et de la société
Perspectives historiques et épistémologiques


deux (ou trois) jours : (23), 24 et 25 janvier 2014
Paris (lieu à préciser)

Responsables scientifiques : Claude Blanckaert (Centre Alexandre Koyré, CNRS,
EHESS, MNHM), Jacqueline Léon (Histoire des Théories Linguistiques, CNRS),
Didier Samain (Histoire des Théories Linguistiques, Université Paris Diderot).

Partenaires institutionnels : Société d’Histoire et d’Epistémologie des Sciences
du Langage, Histoire des Théories Linguistiques (UMR7597), Centre Alexandre
Koyré. Histoire des Sciences et des Techniques (UMR8560).

Comité scientifique : Sylvie Archaimbault, Sylvain Auroux, Emilie Aussant,
Claude Blanckaert, Wolf Feuerhahn, Lia Formigari, Jacqueline Léon, Olivier
Orain, Christian Puech, David Romand, Nick Riemer, Didier Samain.

Comité d’organisation : Sylvie Archaimbault, Emilie Aussant, Valentina Bisconti,
Claude Blanckaert, Danielle Candel, Bernard Colombat, Jacqueline Léon, Valelia
Muni Toke, Pascale Rabault-Feuerhahn Didier Samain

Les propositions sont à soumettre avant le 10 juin 2013 (Objet : SHESL 2014).
Réponses à partir du 10 juillet.

Le résumé, en français ou en anglais, de 500 mots plus bibliographie et
mots-clés, est à envoyer à, (avec comme objet du message SHESL_HTL 2014) :
blanckaertmc at wanadoo.fr, jleon at linguist.univ-paris-diderot.fr,
didier.samain at aliceadsl.fr

Les actes du colloque devraient être publiés dans la collection Histoire des
Sciences Humaines (dir. Cl. Blanckaert) à L’Harmattan.



Présentation
Aucune description ne peut se passer d’opérateurs de classification,
c’est-à-dire de sélectionner des traits pertinents et de définir des classes
d’équivalences, et les sciences du langage en fournissent des illustrations
très précoces : établissement des premiers paradigmes, notion de partie du
discours, etc. Ces opérateurs sont néanmoins divers, allant de la simple
taxinomie aux projets de mathématisation, et à l’introduction de notions
métadescriptives (e.g. en linguistique : « analyse en constituants »). Ce qui
fait que les typologies usuelles (modélisations isologique, analogique,
abstraite, etc.- Cf. Achinstein 1968, Concepts of Science. A philosophical
Analysis) rencontrent assez rapidement leurs limites.
Force est par ailleurs de constater que l’usage tant conceptuel que
terminologique des notions métathéoriques — et c’est notamment le cas de modèle
et de modélisation — reste souvent intuitif : toute mise en ordre des données
sera le cas échéant attribuée à un « modèle », et la formalisation d’un
matériel déjà organisé sera de même tenue pour une modélisation. Ces emplois
peu différenciés resteraient peut-être sans conséquences si les disciplines de
l’homme et de la société ne se trouvaient pas de nouveau placées dans un
contexte de tentation scientiste — une tentation qui pourra prendre dans les
sciences du langage la forme du naturalisme, à mesure que les progrès des
neurosciences semblent mettre enfin « le réel » à portée de main, mais qui se
manifestera ailleurs dans le recours à une mathématisation inévitablement
superficielle quand elle fonctionne comme simple encodage formel de données non
critiquées. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner qu’une tentation littéraire et
sociétale guette en miroir les sciences humaines. — Auquel cas, on dressera le
rempart des « humanités » contre le « positivisme », recyclant le vieil
argument romantique contre des « sciences qui ignorent le sujet ». Il ne faut
pas oublier enfin que l’imputation d’absence de véritable modélisation a servi,
et sert encore, d’argument pour invalider la méthodologie des sciences humaines,
alors sommées, soit de devenir des sciences expérimentales, soit de disparaître
dans les cimetières des « pseudo-sciences ».
Que ces attitudes reposent sur un malentendu quant aux concepts même de la
linguistique, sur ce qu’est un objet social, sur la manière dont il se
construit, sans frontière immédiatement assignable entre le métadiscours
spontané des agents et leur modélisation par la recherche, tout cela va de soi.
Ce n’en est pas moins l’indice probable d’un manque d’assurance des disciplines
à l’égard de leurs propres outils, voire de leurs objets. Ce problème n’est pas
spécifique aux sciences du langage, et le découplage progressivement consommé
entre histoire et philosophie des sciences est sans doute un autre indice,
indirect, de ce manque d’assurance sur les objets et les méthodes, le repli sur
l’érudition dispensant alors de tout effort critique les chercheurs qui
connaissent réellement le domaine. Le moment semble donc venu, pour les
sciences du langage et de manière plus générale pour les sciences humaines, de
se réapproprier leurs objets, ce qui ne saurait se faire sans un retour
documenté à l’histoire et l’épistémologie, puisqu’il s’agit notamment de
répondre à la question : qu’est-ce qu’un objet pour ces disciplines, et comment
s’est-il modélisé ? Les sciences du langage ont en effet ici d’autant plus
intérêt à échanger avec les autres sciences de l’homme et de la société que
cette question est d’ores et déjà devenue centrale dans certains domaines, de
la sociologie à la géographie.
Il semble néanmoins que chaque espace disciplinaire ait tendu à construire, pour
des raisons tant conjoncturelles qu’heuristiques, un rapport spécifique, d’une
part à la modélisation, d’autre part, à sa propre historicité. On ne peut donc
dans ces conditions négliger le rôle des transferts de méthodes, de techniques
ou de modèles entre ces champs. Tout en s’abstenant de réintroduire les
vieilles oppositions entre Natur– et Geisteswissenschaft, une réflexion
collective sur les notions de modèle et de modélisation dans les sciences du
langage, de l’homme et de la société pourrait donc ici jouer un rôle
fédérateur. Il s’agit d’établir un état des lieux : qu’appelle-t-on modèle ?
Faut-il restreindre ce terme à un certain type de généralisation ? Les sciences
humaines, ou certaines sciences humaines, ont-elles développé des types de
modélisation spécifiques ? Comment les modèles sont-ils produits, empruntés,
abandonnés ? Autant de questions qui devraient, d’une part ramener la question
de l’historicité au cœur de la philosophie des sciences, d’autre part et plus
directement, permettre à ces disciplines de se réapproprier pleinement leurs
objets.
[texte complet de l’appel et problématique sur le site de la SHESL
http://www.shesl.org/rubrique.php3?id_rubrique=74



-- 
Jacqueline Léon
Directrice de recherche CNRS
UMR7597 Histoire des Théories Linguistiques
Université Paris Diderot
case 7034
5 rue Thomas Mann
75205 Paris cedex 13

http://htl.linguist.univ-paris-diderot.fr


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