Affaiblir le fran=?Windows-1252?Q?=E7ais_c=92est_?=affaiblir la France !

Clara Romero ulysse21fr at YAHOO.FR
Sat May 25 13:38:04 UTC 2013


SupAutonome : communiqué du 23 mai 2013 



Affaiblir le français c'est affaiblir la France ! 

                                                                   

            Il y a toujours eu dans l'Enseignement Supérieur français des cours donnés en langues étrangères : par exemple, bien sûr, des cours de langues vivantes, mais aussi, notamment dans les écoles de commerce, des cours destinés à former des cadres à l'exportation ou susceptibles d'être expatriés, ou encore dans les soutenances de thèses en co-habilitation… et c'est normal. Mais l'article 2 de la loi présentée par l'actuelle Ministre de l'Enseignement Supérieur, en particulier par ses motivations, va bien au-delà d'une ouverture légitime, quand elle est mesurée, à un véritable plurilinguisme : c'est la place du français dans la culture internationale et, à terme, la place de la France dans le monde qui sont en cause. Mme Fioraso pense attirer des étudiants étrangers en développant les enseignements en anglais dans l'enseignement supérieur français. Cet argument est non seulement faux, mais dangereux pour la place du français dans le monde. 

            Cet argument est faux car on sait bien que certaines nuances de pensée (et dans certaines disciplines ces nuances sont le cœur même de la pensée) ne peuvent s'exprimer que dans sa langue maternelle: si un français ou un allemand fait cours en anglais, même s'il a une excellente connaissance de cette langue, il ne pourra pas exprimer les mêmes nuances qu'un anglophone. À ce jeu, c'est toujours l'anglophone qui l'emportera et les étudiants étrangers préfèreront s'inscrire dans des universités anglophones… à moins que l'université française, dont l'honneur est d'être généreuse dans son ouverture à des candidats étrangers à condition qu'ils sachent parler et écrire français, ne remplace tous les universitaires français par des anglophones ! Un collègue physicien défendait l'usage exclusif de l'anglais dans les colloques scientifiques internationaux par l'argument suivant : nous, étrangers, parlons un “petit anglais” très simplifié et les anglophones sont obligés de rabaisser leur anglais à ce niveau. Quel désastre pour l'esprit humain (et pour l'anglais lui-même) ! Les langues constituent dans leur diversité un patrimoine mondial immatériel : quel appauvrissement et quelle régression ce serait pour l'esprit si tous les chercheurs et penseurs, dans toutes les disciplines, ne s'exprimaient plus que dans un “basic english” ! Quand Rome a dominé le monde, le latin n'a pas supprimé le grec (ni les langues extérieures à l'Empire). 

            Mais il y a plus : l'argumentation fallacieuse de Mme Fioraso met en danger la francophonie et la place du français dans le monde : est-ce que les étrangers francophones viendront dans nos universités pour recevoir des enseignements en anglais ? Faudra-t-il prévoir des cours d'anglais pour permettre à des étudiants étrangers francophones de suivre nos enseignements ? Que serait une université française enseignant en anglais ? Une fois que toutes les élites africaines auraient été formées en anglais, pourquoi conserveraient-elles le français comme langue officielle de leur pays ? Accepter l'argumentation de Mme Fioraso, c'est tirer un trait sur la francophonie ! 

            C'est aussi renoncer au statut international de la langue française. Nous avons jadis entendu au CNESER un ancien président professeur d'économie dire : il faut faire tous nos enseignements de master et de doctorat en anglais ; le français, les étudiants étrangers l'apprendront avec leur copine française ou en allant au café. Ce qui en clair signifie : il n'y aurait plus qu'une langue de culture, une langue noble permettant d'exprimer une pensée économique, scientifique, juridique, littéraire, philosophique, et le français devrait devenir un dialecte utilitaire limité à la vie quotidienne. De fait, si le français n'est plus reconnu, même en France, comme une des langues de culture (il n'est pas question d'opposer le français à l'anglais, mais de revendiquer le plurilinguisme comme richesse culturelle de l'humanité), il perdra son statut de langue internationale. Comment se fera entendre la voix de la France dans le concert des nations quand le français aura perdu son statut de langue culturelle internationale ? Toucher au français dans l'enseignement supérieur, c'est accepter le déclin de la France. 



Michel Gay, Secrétaire général de SupAutonome                                                                                               

Jean-Louis Charlet, Président de SupAutonome 

                                                                      

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