CJC14 Genre et sciences du langage - appel =?utf-8?Q?=C3=A0_?=contributions

Maude Vadot maude_vadot at YAHOO.FR
Wed Mar 5 12:32:32 UTC 2014


 

Bonjour,
Les doctorantes du laboratoire Dipralang (Université Paul Valéry Montpellier 3) sont heureuses de vous faire part de l'organisation d'un colloque jeunes chercheur.e.s sur le thème "études de genre et sciences du langage" les 20 et 21 novembre prochains.
Vous en trouverez ci-dessous l'appel à contributions (repris en pièce jointe). N'hésitez pas à faire suivre l'information aux collègues que vous sauriez intéressé.e.s

Cordialement,



Maude Vadot
Doctorante contractuelle chargée de cours

Laboratoire Dipralang EA739
ITIC - Département de Sciences du LangageUniversité Paul Valéry Montpellier 3





Colloque
Jeunes Chercheur.e.s 2014
Laboratoire
Dipralang EA 739
ITIC
– Université Paul Valéry Montpellier 3



Genre
et sciences du langages : enjeux et perspectives
20
et 21 novembre 2014



Les
études de genre, apparues aux Etats-Unis sous l'appellation « Gender
Studies » il y a une quarantaine d'années, se sont peu à peu
imposées comme domaine de recherche à part entière susceptible de
traverser l'ensemble composite des sciences humaines et sociales.
Pourtant, comme le constataient Natacha Chetcuti et Luca Greco en
2012, les études de genre peinent, en France, à trouver un écho en
sciences du langage : selon ces auteurs, «  peu d'études
relient la question des pratiques langagières avec celles du genre »
(La face cachée du genre, p.
9).  
L'objectif
du présent appel est donc de proposer aux jeunes chercheur.e.s en
sciences du langage, quels que soient leur domaine de spécialité et
le sujet de leur recherche, de confronter leur(s) objet(s) à la
thématique du genre. Nous pensons en effet que beaucoup de questions
que se posent les chercheur.e.s en sciences du langage peuvent être
déclinées sous l'angle des problématiques soulevées par les
études de genre, afin de contribuer au fondement de l'articulation
des études sur le genre et de celles sur le langage en tant que
domaine constitué en France, en écho aux Gender and Language
Studiesnord-américaines
(Lakoff 1975, Spender 1980, Cameron 1985 et 1998, Eckert, Butler 1990
et 1997 et Meyerhof 2004, Talbot 2010 etc).Les doctorant.e.s et jeunes docteur.e.s intéressé.e.s par la
thématique, même s'ils/elles n'en sont pas spécialistes, sont donc
vivement encouragé.e.s à candidater.  
Nous
entendons ici les genres comme constructions socialesdes rôles masculin et féminin, guidant le sujet vers une
manière d'être homme ou femme, et par conséquent susceptibles de
varier d'un groupe socio-culturel à l'autre ainsi que d'évoluer
dans le temps.Le genre, quant à lui,
est compris comme le rapport social hiérarchique divisant le monde
en deux catégories fondées sur des caractéristiques sexuelles –
que l'on peut voir comme elles-mêmes travaillées par le social.  
Nous
prenons ainsi les études de genre dans une acception large, qui
laisse la place tant aux recherches visant à analyser l'éventuelle
influence de la variable genre, quel que soit le domaine d'étude du
langage considéré, mais aussi les recherches se donnant pour
objectif d'observer la manière dont les dispositifs catégoriels
spécifiques au genre sont élaborés, construits, mobilisés,
reconfigurés à travers le langage.  

Afin
de baliser le colloque et d'inspirer d'éventuelles propositions,
nous listons ci-dessous des pistes de recherche possibles. Cette
liste n'est pas exhaustive et ne doit donc pas être prise comme
limitative.  




Axe
1 : mobilisation des distinctions genrées dans les discours

Les
communications analysant les représentations des genres dans un type
de discours spécifique sont les bienvenues. On pourrait alors
interroger la construction d'une féminité ou d'une masculinité
plus ou moins homogènes, ainsi que la construction de la binarité
elle-même.  
Il
serait également intéressant de comparer en synchronie différents
types de discours suscités par un même événement social
(médiatisé ou non), afin de dégager les paramètres (type
de discours, type de média, acteur/trice.s sociaux
etc) ayant une influence sur le type de représentation mis en scène.  
On
pourra également faire porter l'attention sur l'utilisation
pragmatique du genre - ou de son brouillage - comme instrument de
construction de son ethos par le locuteur ou la locutrice : par
quelles traces ce marquage est-il rendu visible ? dans quel(s) but(s)
? avec quels effets sur les allocutaires ?
Dans
la même voie, on pourra aborder l'étude de la variable genre dans
la recherche d'éventuelles spécificités conversationnelles et
interactionnelles.  
La
variable genre intervient-elle dans le rapport au langage des sujets,
et si oui en quoi ?  
Toutes
ces thématiques pourront d'autre part être soumises à la question
transversale suivante : dans quelle mesure les représentations mises
en scène dans les discours étudiés peuvent-elles être ressenties
comme des injonctions / assignations sur les acteur/trice.s ? Les
locuteur/trice.s essaient-ils/elles de jouer avec ces assignations et
si oui, de quelle manière ? Qu'est-ce qui facilite ce jeu ou, au
contraire, l'empêche ?  



Axe
2 : constructions sociales du genre etnormes
linguistiques et grammaticales

D'une
langue à l'autre, les marques de genre contrastent et se distinguent
par leurs spécificités ou leur absence dans certaines langues. Le
genre étant à la fois une catégorie morphosyntaxique, sémantique
et sociale, on pourra s'interroger sur les intrications entre
construction sociale et construction linguistique du genre (Abbou
2011, thèse non publiée).  
Dans
une perspective comparatiste en synchronie, comment les langues du
monde rendent-elles compte de cette catégorie sociale ? Que peut-on
dire de l'articulation du genre comme catégorie sociale et comme
catégorie linguistique ?  
Dans
une perspective diachronique, quelle(s) évolution(s) de la catégorie
linguistique du genre peut-on reconstituer, ou observer aujourd'hui ?
Nous pensons ici particulièrement au double marquage ou au
brouillage des marques de genre expérimentés par certain.e.s
locuteur/trice.s. Quel sens ces expériences prennent-elles pour
leurs acteur/trice.s ?  
Enfin,
dans une perspective épilinguistique, quels commentaires cette
catégorie suscite-t-elle ? Ces commentaires - et par extension
l'ensemble des représentations liées à la / une langue - sont-ils
marqués par le genre des locuteurs qui les produisent ? Comment,
pourquoi ?  



Axe
3 : Genre et didactique, genre et acquisition

Toutes
choses égales par ailleurs, la variable "genre"
entre-t-elle en compte dans les paramètres influençant
l'acquisition d'une langue première ou l'apprentissage d'une langue
seconde ? Si oui, toutes les composantes de la langue (phonétique,
lexique, morpho-syntaxe, compétences communicatives, schèmes
interactionnels et discursifs etc) sont-elles concernées de la même
manière ? Comment le sont-elles ?  
La
variable genre entre-t-elle en ligne de compte dans la socialisation
langagière et si oui, comment ? Peut-on repérer des stades dans
cette socialisation ?
Que
peut-on dire de la variable genre dans les interactions adulte-enfant
ou enfant-enfant ?  
Dans
une perspective didactique, on pourra rechercher une éventuelle
influence du genre sur la relation et l'interaction enseignant.e -
apprenant.e dans l'enseignement des langues, ainsi que sur le style
d'enseignement ou les types de carrières poursuivis.  
D'autre
part, quelles représentations du genre l'étude des outils
d'enseignement-apprentissage des langues révèle-t-elle ? Ces
représentations sont-elles homogènes ? Si ce n'est pas le cas,
peut-on distinguer des paramètres en fonction desquels elles varient
(par exemple la culture éducative, le contexte discursif, le public
visé et/ou le degré de spécialisation de la langue enseignée -
FLM, FLS, FLE, FOU, FLI etc) ?  
Les
politiques d'enseignement linguistique mettent-elles en scène des
représentations des genres de leurs publics et si oui, lesquelles ?  
Les
langues se voient-elles attribuer un genre dans les imaginaires
linguistiques des locuteurs ? Comment ? Pourquoi ?  



Axe
4 : Genre et sciences du langage - outils méthodologiques et cadres
théoriques

Ce
quatrième axe réunira les contributions des jeunes chercheur.e.s
désireux/euses de mettre l'accent sur les apports théoriques et
méthodologiques de leurs recherches, dans la perspective de la
construction d'un champ spécifique aux études de genre en sciences
du langage. Les propositions devront alors mettre l'accent sur le
caractère innovant des outils méthodologiques ou du cadre théorique
développés.  
On
invitera les communicant.e.s à réfléchir à un éventuel risque de
circularité des études postulant l'homogénéité respective du
groupe des femmes et du groupe des hommes, faisant du groupe des
hommes un repère normatif, et aboutissant de fait à la conclusion
que les pratiques langagières des femmes sont différentes de celles
des hommes.  
D'autre
part, les études de genre étant historiquement liées aux études
féministes, on pourra s'intéresser au rapport entre militantisme et
recherche, en interrogeant ses effets sur la posture du / de la
chercheur.e.  



Comité scientifique : en cours de constitution


Comité d'organisation : Nina Bogataïa, Chahrazed Dahou, Amandine Denimal, Chiara Grenzi,
Yuanjing Li, Virginie Polge-Loï, Françoise Roche, Carolina Soler
Milan, Maude Vadot


Modalités
de soumission

Le colloque se déroulera
à l'Université Paul Valéry de Montpellier, les 20 et 21 novembre
2014.
Les propositions de
communication (500 mots environ) doivent faire apparaître la
problématique soulevée, la méthodologie employée et
éventuellement les principaux résultats. Indiquer le titre
envisagé, deux ou trois références bibliographiques, 4 à 5
mots-clés ainsi que l'axe (éventuellement les axes) dans lequel
votre proposition s'inscrit.
L'envoi
doit être fait en deux
fichiers: le premier
contiendra le nom de l’auteur, le titre de la communication
proposée ainsi que l’intitulé de la thèse, le laboratoire de
rattachement, l’université d’origine et le nom du directeur de
recherche. Le second, anonymisé, contiendra votre proposition
accompagnée de son titre, mais sans aucun détail permettant votre
identification.  
La
date limite pour la réception des propositions est fixée au 25
mai 2014. Elles sont à
soumettre par mail (voir adresse ci-dessous) ou directement sur la
plate-forme du colloque : cjc14.sciencesconf.org.

Contact

cjc14.mtp at gmail.com

http://cjc14.sciencesconf.org
(en cours de création)
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