36.471, Calls: Discipline of Linguistics, Discourse Analysis, Linguistic Theories / France

The LINGUIST List linguist at listserv.linguistlist.org
Wed Feb 5 01:05:09 UTC 2025


LINGUIST List: Vol-36-471. Wed Feb 05 2025. ISSN: 1069 - 4875.

Subject: 36.471, Calls: Discipline of Linguistics, Discourse Analysis, Linguistic Theories / France

Moderator: Steven Moran (linguist at linguistlist.org)
Managing Editor: Justin Fuller
Team: Helen Aristar-Dry, Steven Franks, Joel Jenkins, Daniel Swanson, Erin Steitz
Jobs: jobs at linguistlist.org | Conferences: callconf at linguistlist.org | Pubs: pubs at linguistlist.org

Homepage: http://linguistlist.org

Editor for this issue: Erin Steitz <ensteitz at linguistlist.org>

================================================================


Date: 04-Feb-2025
From: Marion Bendinelli [marion.bendinelli at univ-fcomte.fr]
Subject: Colloque Réseau Linguistique de l'énonciation


Full Title: Colloque Réseau Linguistique de l'énonciation

Date: 20-Nov-2025 - 21-Nov-2025
Location: Besançon, France
Contact Person: Réseau Linguistique de l'énonciation
Meeting Email: reseau.linguistique.enonciation at unilim.fr

Linguistic Field(s): Discipline of Linguistics; Discourse Analysis;
Linguistic Theories

Call Deadline: 15-May-2025

Call for Papers:
La notion de point de vue dans les théories de l'énonciation : regards
pluriels, regards croisés
Bien que tous les courants de la linguistique ne s’accordent pas sur
sa définition, le « point de vue » constitue un concept clé des
théories de l’énonciation difficilement dissociable de celui de « voix
».
Issu de la narratologie (Genette, 1972), le « point de vue » a été
petit à petit envisagé dans les théories linguistiques comme une
composante intrinsèque de l’énonciation. Dans la théorie de la
polyphonie, Ducrot (1984) privilégie le « point de vue » à la « voix
», car celle-ci suppose l’existence d’une prise en charge du locuteur
et ainsi une matérialité de la subjectivité, mais ne permet pas
d’envisager l’énonciation comme traversée par l’expression d’une
altérité. L’existence d’un « point de vue » non matérialisable
explique d’ailleurs que Ducrot distingue deux êtres théoriques dans le
discours : le locuteur et l’énonciateur.
J’appelle ‘énonciateurs’ ces êtres qui sont censés s’exprimer à
travers l’énonciation, sans que pour autant on leur attribue des mots
précis ; s’ils ‘parlent’, c’est seulement en ce sens que l’énonciation
est vue comme exprimant leur point de vue, leur position, leur
attitude, mais non pas, au sens matériel du terme, leurs paroles.
(Ducrot, 1984 : 204)
Dans une perspective similaire, Perrin (2006) a systématisé cette
distinction entre la « voix » et le « point de vue » en attribuant la
première au locuteur et la seconde à l’énonciateur : « le locuteur
assume le choix des mots et des formulations (…) mais pas le point de
vue que ces mots expriment qui n’est que l’objet de référence de ce
qu’il cherche à communiquer » (ibid. : 25).
Les théories de la ScaPoLine, elles, font du « point de vue » une
composante interne de tout énoncé en ne l’associant plus à la
subjectivité d’une autre instance que celle du locuteur. Tout énoncé
contient alors un point de vue qui se situe dans le posé et qui
constitue une entité sémantique caractérisée par le fait d’avoir une
source.
La Théorie des Opérations Prédicatives et Énonciatives d’Antoine
Culioli (2018/2020) associe pour sa part le point de vue à la
construction d’un certain type de repérage par rapport à une origine
énonciative, lequel s’établit dans l’énoncé à travers l’emploi de
marqueurs relatifs à l’expression de valeurs référentielles,
aspectuelles et modales (Chuquet, 1998). Contrairement à la
perspective de Ducrot, le point de vue est donc nécessairement dans la
TOPÉ construit à travers des marqueurs. C'est pourquoi il convient de
différencier locuteur et énonciateur dans une telle perspective
(Simonin, 1984). Si le point de vue propre au locuteur trouve à
s'exprimer dans l'énoncé, c'est seulement en tant que le locuteur peut
être constitué comme « origine des repérages, et non comme origine du
mécanisme énonciatif en tant que tel » (De Vogüé, 1992). À partir d'un
repère origine (posé en amont de l'énoncé comme énonciateur), c'est
par une série d'opérations de repérage, dont les marqueurs
linguistiques employés dans les énoncés sont la trace, que peuvent
être construites des positions assertives, et par suite des points de
vue sur des notions, des relations, des procès. À titre
d'illustration, on peut notamment mentionner les marqueurs discursifs
susceptibles d'être analysés comme « marqueurs de point de vue »
(Paillard, 2017).
Quant à la perspective adoptée par les théories de l’évidentialité
(Tasmovski & Dendale, 1994), celles-ci relient le « point de vue » à
la problématique des sources du savoir et du discours rapporté.
Rabatel (1998) propose de concilier ces perspectives en considérant
l’énonciateur comme la source du point de vue, mais dont l’entreprise
tend à identifier des critères linguistiques reposant essentiellement
sur les « relations entre un sujet focalisateur à l’origine d’un
procès de perception et un objet focalisé » (ibid. : 9).
Cette cinquième édition du colloque du Réseau Linguistique de
l’Énonciation se propose notamment d’aborder les questions suivantes :
- Que partagent les différentes définitions du « point de vue » ?
Qu’est-ce que le point de vue nous dit de l’énonciation ?
- En tant qu’expression de la subjectivité, où et comment le point de
vue s’exprime t il ? Ses marqueurs, s’ils en sont, sont ils de nature
modale ou évidentielle ?
- Par quelles stratégies de mise en scène les points de vue
construisent-ils l’expression d’une subjectivité ? De quelle instance
énonciative cette subjectivité émane-t-elle ?
- Dans la perspective de l’analyse linguistique de corpus
authentiques, comment peut on saisir les points de vue à travers
l’énonciation ? Quels outils et quelle méthodologie l’analyse des
points de vue suppose-t-elle ?
Bibliographie
CHUQUET H. (1998), « La notion de point de vue en analyse contrastive
anglais-français », French Language Studies, n° 8, p. 29 43.
CULIOLI A. (2018/2020), Pour une linguistique de l’énonciation,
réédition par Lambert-Lucas, en quatre tomes, Limoges : Éditions
Lambert-Lucas.
DENDALE P. et TASMOVSKI L. (eds) 1994, Les sources du savoir et leurs
marques linguistiques. Langue française, n°102.
DE VOGÜE S. (1992), « Culioli après Benveniste : énonciation, langage,
intégration », Linx, n°26, p. 77-108.
DUCROT O. (1984), Le dire et le dit. Paris : Éditions de Minuit.
PAILLARD D. (2017), « Scène énonciative et types de marqueurs
discursifs », Langages, n°207(3), p. 17-32. DOI :
10.3917/lang.207.0017 (consulté le 24/01/25).
RABATEL A. (1998), La construction textuelle du point de vue.
Lausanne, Paris : Delachaux et Niestlé. DOI :
10.3917/deni.rabat.1998.01 (consulté le 24/01/25).
RACCAH P.-Y. (2005), « Une sémantique du point de vue : de
l’intersubjectivité à l’adhésion », Discours Social, p. 205-242.
SIMONIN J. (1984), « De la nécessité de distinguer énonciateur et
locuteur dans une théorie énonciative », DRLAV, n°30, p. 55-62.
VARKONYI Z. et SIMONFFY Z. (dir.) (2016), Le point de vue pris au mot,
Corela, HS-19. DOI : 10.4000/corela.4187 (consulté le 24/01/25).
Modalités de soumission
Les propositions, d'une à deux pages maximum, devront préciser le
titre de la communication, la problématique envisagée, le cadre
théorique employé, les données sur lesquelles se fonde le travail
ainsi qu'une bibliographie indicative.
Les propositions sont à envoyer par mail avant le 15/05/2025 à
l'adresse < reseau.linguistique.enonciation at unilim.fr >.
Calendrier
- 28/01/2025 : lancement de l'appel à communications
- 15/05/2025 : date limite de proposition d'une communication
- 30/06/2025 : retours aux auteur.es sur leurs propositions
- 20-21/11/2025 : colloque du réseau à Besançon
Comité d’organisation
Sophie Anquetil (Université de Limoges, UR CeReS)
Marion Bendinelli (Université Marie et Louis Pasteur, UR ELLIADD)
Nathalie Garric (Université de Nantes, UR Prefics)
Sylvester Osu (Université de Tours, UMR LLL)
Philippe Planchon (Université de Tours, UMR LLL)
Valérie Rochaix (Université de Tours, UMR LLL)



------------------------------------------------------------------------------

********************** LINGUIST List Support ***********************
Please consider donating to the Linguist List to support the student editors:

https://www.paypal.com/donate/?hosted_button_id=87C2AXTVC4PP8

LINGUIST List is supported by the following publishers:

Bloomsbury Publishing http://www.bloomsbury.com/uk/

Cambridge University Press http://www.cambridge.org/linguistics

Cascadilla Press http://www.cascadilla.com/

De Gruyter Mouton https://cloud.newsletter.degruyter.com/mouton

Elsevier Ltd http://www.elsevier.com/linguistics

John Benjamins http://www.benjamins.com/

Language Science Press http://langsci-press.org

Multilingual Matters http://www.multilingual-matters.com/

Netherlands Graduate School of Linguistics / Landelijke (LOT) http://www.lotpublications.nl/

Wiley http://www.wiley.com


----------------------------------------------------------
LINGUIST List: Vol-36-471
----------------------------------------------------------



More information about the LINGUIST mailing list