Appel: Colloque L'Interpellation. Perspectives linguistiques et didactiques

Thierry Hamon thierry.hamon at LIPN.UNIV-PARIS13.FR
Tue Jun 5 14:44:35 UTC 2007


Date: Sun, 3 Jun 2007 17:00:12 +0200 (CEST)
From: Frederic Torterat <Frederic.TORTERAT at unice.fr>
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Colloque international et interdisciplinaire :
L'Interpellation. Perspectives linguistiques et didactiques

Dates : 16 - 17 mai 2008
Lieu : Maison de la Recherche, Paris

Contacts : Frederic.TORTERAT at unice.fr /  marielouise.martinez at tele2.fr

Présentation du Colloque :

L'interpellation est directement impliquée dans les relations
interindividuelles quotidiennes, verbalisées ou non, et s'inscrit dans
l'improvisation de l'interlocution de la même manière que dans les
pratiques ordinaires d'enseignement. Au sens linguistique, cette
notion, dont la judiciarisation a contribué à en restreindre le sens
et à en diminuer les emplois, renvoie toutefois à un certain nombre
d'opérations et de catégorisations qu'il est difficile de mettre tout
à fait à l'écart du champ de l'apostrophe et des interjections (ainsi
que du vocatif), mais aussi ceux, plus généraux, de la nomination
(Noailly 1995, Détrie 2007), de la désignation/référence (Schegloff,
in Stivers et alii 2007) et de la topicalisation (Lambrecht 1998). De
même, si l'on se place du point de vue de la structure
prédicationnelle de l'énoncé (Scheppers 1999), le positionnement de
l'interpellation en termes de prédication seconde mérite d'être
consulté plus avant, d'autant qu'envisagée comme telle ou non dans les
relations qu'elle entretient avec les appellatifs (Hammermüller 1997,
Pop 2001), les désignations connotées (Lagorgette 2003, Marnette et
Rosier 2004, O'Kelly dir. 2005) et les constructions appositives
(Neveu 2000, Forsgreen, Jonasson et Kronning 1998), celle-ci apparaît
quoi qu'il en soit comme un objet de recherche difficile à cerner. Qui
plus est, l'interpellation implique une manière de rendre le
destinataire présent non seulement dans ce qui réfère à lui, mais
aussi dans la forme elle-même que prend le discours qui
l'interpelle. En effet, les travaux sur l'interaction ont contribué,
depuis les années 1960, à la prise en compte de la manière dont
l'interpellé est désigné (Schegloff 1979), mais aussi à celle de la
structuration du propos qui lui est adressé (recipient designed). De
ce fait, il convient également d'envisager les cas où l'interpellation
appartient au « cadre figuratif de l'énonciation », par le biais
notamment de l'intimation, catégorie dans laquelle Benveniste place
les ordres, ainsi que les appels « impliquant un rapport vivant et
immédiat de l'énonciateur à l'autre » (1977, V). Par ailleurs, et là
les faits se compliquent un peu plus, il importe sans doute de se
prononcer, même de manière intermédiaire, sur l'éventuel statut
illocutoire, et dans tous les cas socio-pragmatique de
l'interpellation.

Au sens didactique, celle-ci présente un enjeu tout à fait
spécifique. Action courante de ce que l'on pourrait appeler la « vie
de classe », l'interpellation entre élèves, mais aussi entre les
élèves et l'enseignant, pose la question d'une éventuelle gradation,
ne serait-ce que sur le plan de ce que les textes officiels appellent
« l'oral désordonné » (cf. Bertucci et David dir. 2003). Représentée
dans sa dimension socio-pragmatique, l'interpellation s'inscrit à ce
titre dans la problématique du schéma participatif, ainsi que celle
des relations interpersonnelles (avec leurs paramètres de
distanciation et de proximité). En plus du fait qu'elle participe des
actions verbales scolarisées témoignant de certaines phases
d'acquisition (Morrison et Ellis 1995, Spieler et Balota 2000), elle
suppose aussi une réflexion sur l'alternance codique en général dans
les situations d'accueil de jeunes migrants et de classes de Français
Langue Seconde. Sans doute serait-il opportun, enfin, d'interroger la
situation dans laquelle l'enseignant est pour ainsi dire interpellé
par lui-même, à l'appui, par exemple, des pratiques de formation qui
consistent dans les entretiens « d'explicitation » (Vermersch 1994) et
d' « autoconfrontation » (Clot et alii 1999), mis en place dans
certains IUFM.

Dans la droite ligne de ce qui a conduit certains acteurs de la
recherche à réfléchir sur les enjeux de l'interjection (Strasbourg,
2004), y compris sur le plan modal avec Liana Pop, laquelle parle d'un
« mode pragmatique appellatif / vocatif », de même que la répétition
(journées d'études doctorales de Chambéry, avril 2007), la digression
(Université d'El Manar, février 2006), la reformulation (Ibrahim et
Martinot 2003, Kara 2006 inter alli), ou sur des problématiques plus
restreintes telle que la périphérie gauche (Paris, CNRS, décembre
2006), ce colloque est la première édition d'une série de trois
manifestations qui renverront à la question plus générale des
interventions verbales « spontanées », dans leur consistance à la fois
épistémologique, ontologique et praxéologique. Dans cette vue, les
questionnements induits peuvent être l'occasion de revenir sur
certains points relevant à proprement parler d'une « grammaire de
l'oral », plus exactement à l'appui de phénomènes d'ordres prosodique
ou interindividuel, comme c'est le cas pour les sommations
interpellatives par exemple. Les deux autres éditions de cette série
porteront sur la problématique de l'exemplification (2010), et, à
l'horizon 2012, sur celle, plus générale, de l'intempestivité en
discours.



La présente manifestation s'articule donc autour de deux grands axes,
dont nous reportons ci-après les thématiques privilégiées. Cela étant,
il est évident que celles-ci ne sont pas exclusives les unes des
autres, et qu'elles ne renvoient pas à deux sessions distinctes : les
questions abordées dans l'un et l'autre domaines, entre lesquels
existent de nombreux liens, apparaissent dans bien des cas similaires,
voire corollaires. A savoir que d'autres pistes de réflexion, qui
présenteraient une certaine opportunité du point de vue des
perspectives ouvertes par le Colloque, pourront éventuellement être
traitées :

Thématiques d'ordre principalement linguistique :

interpellation et interjection(s)
l'apostrophe, sans l'ombre de l'apposition
interpellation et nomination
l'interpellation à connotation juridique / politique
interpellation et apotaxe
variabilité du vocatif en latin
invocation, convocation, évocation
en termes de prédication seconde
les interpellations indirectes
les injonctions implicites à caractère interpellatif
l'interpellation, un acte illocutoire ?
implications socio-pragmatiques de l'interpellation


Thématiques d'ordre principalement didactique :

les interpellations entre élèves en situation de classe classification
intermédiaire des « schèmes interpellatifs », verbalisés ou non, de
l'enseignant la question de la « lecture ouvroir » dans les
séances d'apprentissage interpellation(s) et incivilités
scolaires l'interpellation en général : marque d'un « oral
désordonné » ou d'une intervention inappropriée ?
l'enseignant « interpellé » par lui-même : de l'entretien
d'explicitation (Vermersch) à celui d'autoconfrontation
(Clot)


Les actes des trois éditions (2008, 2010 et 2012) seront publiés par
voie électronique, après avis du Comité scientifique, et une sélection
d'articles intègrera une monographie dont la parution est prévue en
2013.


Comité d'organisation du Colloque : 

Frédéric Torterat (Nice), Marie-Louise Martinez (Nice), André Thibault
(Paris IV). Des membres de l'Equipe d'accueil 4080 (Université de
Paris-Sorbonne) et de l'IUFM de Nice (Université de Nice).

Comité scientifique :

Jean-Paul Bernié (IUFM d'Aquitaine), Nicole Biagioli (Nice-IUFM),
Michèle Bigot (Saint-Etienne), Robert Bouchard (Lyon II), Mathilde
Dargnat (Université de Provence), Catherine Détrie (Montpellier III),
Claire Doquet-Lacoste (IUFM de Bretagne), Laurent Fauré (Montpellier
III), Ligia Stela Florea (Cluj), Jacques Jayez (ENS-LSH), Alain Jean
(IUFM de Montpellier), Dominique Lagorgette (Université de Savoie),
François Larose (Sherbrooke), Denis Le Pesant (Lille III),
Marie-Louise Martinez (Nice-IUFM), Yann Mercier-Brunel (CREFI-T),
Lorenza Mondada (Lyon 2, ICAR), Marie-Annick Morel (Paris III),
Michèle Noailly (Université de Bretagne), Elisabeth Nonnon
(Lille-IUFM), Anna Orlandini (Toulouse II), Marie-Anne Paveau (Paris
XIII), Jean-Christophe Pitavy (Saint-Etienne), Liana Pop (Cluj),
Sophie Roesch (Tours), Laurence Rosier (ULB), Geneviève Salvan (Nice),
Frédéric Torterat (Nice-IUFM).


Modes de participation :
- Quatre conférences plénières sur invitation.
- Interventions sélectionnées par le comité scientifique, sur la base
  de deux pages anonymées (soit 8000 signes environ), éléments de
  bibliographie compris (adresse d'envoi :
  Frederic.TORTERAT at unice.fr).
- Langues du colloque : français, anglais.
- Finance d'inscription (sauf pour les conférenciers invités) :
  40 euros. 


Calendrier : 
15 mai 2007 : diffusion de l'annonce et appel à communications
10 décembre 2007 : date limite de la réception des propositions de
                   communication
15-25 février 2008 : notification d'acceptation 
mars 2008 : programme définitif 
16-17 mai 2008 : colloque


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