Appel: Revue Faits de Langues, Ulteriorite dans le passe et valeurs modales
Thierry Hamon
thierry.hamon at UNIV-PARIS13.FR
Wed Dec 15 08:20:31 UTC 2010
Date: Sun, 12 Dec 2010 21:24:42 +0100
From: "Didier Bottineau" <didier.bottineau at free.fr>
Message-ID: <58019D879CF341469379002AB0FA41C6 at R12B0>
Un prochain N° de la revue Faits de langues, dirigé par J. Bres, S.
Azzopardi et S. Sarrazin, sera consacré au thème : « Ultériorité dans
le passé et valeurs modales : le conditionnel, en avoir ou pas »
(titre provisoire).
Appel à contribution
Soit le fait linguistique suivant : le conditionnel, dans les langues
romanes, a (i) une valeur temporelle : il permet d'actualiser un
procès comme ultérieur, non par rapport au moment de l'énonciation (ce
que fait le futur), mais par rapport à un repère situé dans l'époque
passée (1) :
(1) Angela Merkel a admis que la Géorgie rejoindrait un jour
l'Alliance atlantique. (Le Monde, 19 août 2008)
Et (ii) une valeur modale, ou plutôt un ensemble de valeurs modales,
en grande partie identiques dans les diverses langues romanes, que
l'on peut rassembler, en reprenant la tripartition proposée par
Dendale (2001 : 9), en trois grandes catégories d'emploi : éventualité
(2), emprunt (3), atténuation (4) ; et regrouper autour de l'idée
sémantique de modalisation, plus précisément de conditions de
validation :
(2) J'aurais été un peu ivrogne, dès mes débuts, je me serais aperçu
de rien. (Céline, D'un château l'autre)
(3) Julie oui elle vient de se marier et elle serait enceinte
(conversation)
(4) Oh! je voudrais tant que tu te souviennes / Des jours heureux où
nous étions amis (Prévert, Les Feuilles mortes)
On partira de ce fait pour poser deux types de question :
1. concernant les langues à conditionnel :
– Retrouve-t-on la dualité valeur temporelle d'ultériorité dans le
passé / valeurs de modalisation dans les langues à conditionnel autres
que les langues romanes (anglais, breton, langues slaves, etc…) ?
– Sur quelle(s) base(s) s'articulent ces deux ensembles de valeurs
dans les différentes langues à conditionnel ?
– Sur quelles bases morphologiques se construit le conditionnel ?
S'agit-il initialement d'un tour périphrastique ? Fondé sur la
grammaticalisation d'un verbe en auxiliaire ? Si oui, lequel (langues
romanes avoir, langues slaves : être) ? Cet auxiliaire est-il au
départ actualisé à un temps du passé (l'imparfait pour les langues
romanes (cantare habebam > chanterais), mais également le prétérit
pour l'italien (cantare habui > canterei) ainsi que pour l'une des
deux formes de conditionnel en corse) ? Le tour reste-t-il
périphrastique (anglais would sing) ou évolue-t-il vers une forme
synthétique (langues romanes) ? Cette formation morphologique est-elle
à même d'expliquer l'association valeur temporelle d'ultériorité dans
le passé / valeurs de modalisation ?
– Y a-t-il un parallélisme morphologique entre conditionnel et futur
(langues romanes : chantera / chanterait ; anglais : will sing / would
sing) ? Ce parallélisme se poursuit-il au niveau des valeurs : le
futur associe-il de façon similaire valeur temporelle d'ultériorité et
valeurs de modalisation ?
2. Concernant les langues sans conditionnel
– Comment se réalise l'expression de l'ultériorité par rapport à un
repère autre que le moment de l'énonciation ? Y a-t-il des différences
entre les langues qui, tout en se fondant sur la tripartition des
époques (passé / présent / futur), ne disposent pas de conditionnel,
et celles qui, telles le japonais et le coréen, ne distinguent que
deux époques (passé et présent/futur) ?
– Comment se signifient les valeurs de modalisation que prend en
charge le conditionnel?
– les langues usent-elles des mêmes outils pour ces deux ensembles ou
au contraire d'outils différents ?
– Quel impact peuvent avoir les différents types de représentation
temporelle sur 1'expression de l'ultériorité et son association à
diverses valeurs modales de validation ?
Plus généralement, on pourra se poser la question, qui concerne tant
les langues à conditionnel que les langues qui n'en ont pas, du lien
entre l'expression de l'ultériorité et celle des conditions de
validation.
Préparation
Les propositions de contribution (entre 3000 et 5000 caractères,
illustration par des exemples + 5 mots-clés et références
bibliographiques) seront examinées anonymement par deux membres du
comité scientifique de la revue. Elles sont à envoyer, sans mention du
nom de l'auteur / des auteurs, par courriel en fichier attaché aux
adresses suivantes :
jacques.bres at univ-montp3.fr, sophie.sarrazin at univ-montp3.fr,
azzo.soph at gmail.com, Reza.Mir-Samii at univ-lemans.fr
Préciser, pour l'objet du message : « Faits de langues »
Indiquer dans le corps du message :
- nom de l'auteur / des auteurs ;
- titre de la contribution
- affiliation
- adresse électronique
- téléphone(s)
Calendrier
30 janvier 2011 : date limite de soumission des propositions
février 2011: sélection des propositions par le comité scientifique
fin février 2011 : notification d'acceptation
avril 2011 : envoi d'un texte provisoire (environ 10 pages) pour le
mini-colloque
Octobre 2011 : mini-colloque d'une journée à Paris
Novembre 2011 : envoi par les auteurs d'un nouveau texte, qui sera
relu et commenté par deux relecteurs du comité international de
lecture
Décembre 2011 texte définitif et publication
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