Appel: Colloque 40 ans de Pratiques
Thierry Hamon
hamon at LIMSI.FR
Tue Jun 10 21:07:22 UTC 2014
Date: Tue, 10 Jun 2014 18:22:07 +0200
From: michelle lecolle <michelle.lecolle at univ-lorraine.fr>
Message-ID: <539730AF.90703 at univ-lorraine.fr>
X-url: http://colloque40anspratiques.event.univ-lorraine.fr/
Dans le cadre du quarantième anniversaire de la revue /Pratiques/ et de
la collection « Recherches linguistiques », le Centre de recherche sur
les médiations (CREM) organise en 2015 une manifestation scientifique
sous la forme de trois colloques, intitulés respectivement « /Pratiques/
et l’enseignement du français : bilan et perspectives » (8-9-10 avril
2015), « Apprentissage du langage oral à l’école maternelle. Regards
croisés sur un corpus homogène » (11-12 juin 2015), et « Texte et
discours en confrontation dans l’espace européen. Pour un renouvellement
épistémologique et heuristique » (15-18 septembre 2015). Consultez le
site des colloques (à partir du 1er juillet) :
crempraxitexte2015.event.univ-lorraine.fr.
En effet, les sciences du langage sur le site de Metz ont, depuis leur
création, consisté à traiter des théories textuelles et discursives,
d’une part, et de la didactique du français, d’autre part. Les
recherches ont été menées au sein du CELTED (Centre d’études
linguistiques des textes et des discours) et se poursuivent aujourd’hui
dans le cadre du CREM au sein de l’équipe Praxitexte. Grâce à ses
supports éditoriaux (/Pratiques/ et « Recherches Linguistiques ») et aux
nombreux stages, universités d’été et colloques organisés depuis la
naissance de Pratiques, s’est instaurée une solide tradition de
dialogues et de confrontations internationales, que ces trois prochains
colloques entendent poursuivre, enrichir et élargir.
_Appel à communication_
Colloque international
*/Pratiques/**et l'enseignement du français : bilan et perspectives*
8, 9, 10 avril 2015
Université de Lorraine, Metz
L’objectif majeur du colloque « Pratiques et l’enseignement du français
: bilan et perspectives » est de dresser un état des lieux de la
didactique du français et des pratiques actuelles de son enseignement,
de mesurer les changements intervenus depuis quarante ans, d’y apprécier
le rôle joué par Pratiques, et surtout de réfléchir aux orientations à
venir de la discipline français.
Créée en mars 1974, sur des bases militantes de rénovation théorique des
contenus d’enseignement et d’innovation pédagogique, la revue Pratiques
a pour originalité d’être devenue progressivement un lieu de
confrontation pluridisciplinaire et de débats théoriques focalisés sur
la didactique du français, la linguistique, et la littérature. En
témoignent, et pour ne prendre que quelques exemples, les titres
suivants : « La didactique du français » (2008), « Didactique du
français (1) » (2010), « Didactique du français (2) » (2011), «
L’écriture d’invention » (2005), « Polyphonie » (2004), « Textes –
contextes » (2006), « Linguistique populaire ? » (2008), « La synonymie
» (2009), « Interactions et corpus oraux » (2010), « Le figement en
débat » (2013), « Les écritures théâtrales » (2003), « Anthropologies de
la littérature » (2011).
La revue est à la fois le reflet du contexte culturel et théorique des
années 70 qui l’a vue naître, mais aussi l’instrument d’un collectif
organique agissant dans les différents contextes qui ont suivi.
L’audience de Pratiques est nationale et internationale. Au niveau
national, les membres du collectif ont régulièrement participé, sur tout
le territoire, à la formation initiale et continue des enseignants de
français, ainsi qu’à la rédaction des Instructions Officielles de
l’école primaire, du collège et du lycée.
Au niveau international, l’audience de la revue s’est concrétisée par
des activités de formation continue (Belgique, Suisse romande, pays du
Maghreb) et la rédaction ou l’expertise de plans d’études (Belgique,
Suisse romande, Québec). Cette dimension internationale se mesure aussi
au nombre des abonnements dans les différents continents, à la présence
de la revue dans les départements de langue et de littérature française
à l’étranger, et au nombre de missions (conférences et séminaires)
assurées par les membres de la revue.
Le colloque portera sur les différents ordres d’enseignement (premier
degré, collège, lycée, université) et traitera des objets et thèmes
suivants :
* Les transformations qu’a connues l’enseignement du français depuis
40 ans ;
* Les théories susceptibles de transformer – ou d’être interrogées
par – l’enseignement du français ;
* L’état actuel des recherches en didactique du français ;
* Les perspectives et propositions de recherche sur l’enseignement
du français.
Pour ce faire, 4 axes de réflexion sont proposés, alliant archive,
actualité et avenir :
* École, culture, politique, société ;
* Enseignement de la langue, des textes et des discours ;
* Enseignement de la littérature ;
* Du didactique et des didactiques.
1. École, culture, politique, société
Pour mesurer combien le contexte des années 70 était différent, on peut
prendre quelques analyseurs. Les sciences humaines, par exemple, sont
alors en pleine expansion, portées par le paradigme structuraliste et
les théories marxistes ; leur fonction critique associe « naturellement
» les compétences scientifiques des acteurs sociaux et leur engagement
politique. Autre exemple, les comportements et les pratiques culturelles
d’alors ne sont pas encore transformés par les multiples usages
(gratuits) de l’internet et du numérique qui modifieront les manières de
lire et d’écrire.
L’objectif de ce premier axe est de rendre compte du contexte de la
création de Pratiques, mais aussi d’analyser les conjonctures externes
(politiques et sociales) et internes à l’institution scolaire et à la
discipline, et de montrer les changements intervenus. Qu’en est-il,
aujourd’hui, du lien entre les différents paradigmes théoriques et de
leur usage dans l’enseignement du français ? Quelles mutations se sont
opérées concernant les modes de développement des compétences
culturelles et langagières des scolarisés ? Quel est le rôle des revues
dans la production et la diffusion des connaissances en matière de
didactique du français ? Quels effets ont eu différentes réformes qui
ont touché à la langue et à la culture (réformes des programmes, de
l’orthographe, féminisation des noms de métiers, etc.) ?
2. Enseignement de la langue, des textes et des discours
L’enseignement de la langue, et de la grammaire, connaît une situation
difficile, il est soumis à des tensions politiques et épistémologiques
qui ont accentué son retard et son inadéquation. Les contenus et les
finalités de l’enseignement de la langue sont en effet le théâtre de
contradictions difficiles à surmonter, parmi lesquelles on citera celle
qui oppose la phrase et le texte (quelle unité d’analyse ?), ou bien la
langue « scolaire » et les usages sociaux de la variation linguistique
(quelle langue ?), enfin la contradiction, majeure, ancienne, qui
détermine les précédentes et oppose « l’écrit » à « l’oral » (quelle-s
norme-s ?).
Les modèles d’analyse des phénomènes langagiers, transposés des sciences
du langage, sont d’autant plus hétérogènes qu’ils poursuivent des buts
eux-mêmes peu compatibles (inculquer des règles d’orthographe ou
sensibiliser les élèves à la variété des genres de discours). Par
quelles voies pourrait-on dépasser les contradictions « langue-discours
» et reconfigurer le champ de la didactique du français, de manière à y
revitaliser l’enseignement de la langue ?
Il s’agira de traiter de ces différentes tensions en les articulant aux
trois « pôles didactiques » ou institutionnels impliqués par
l’enseignement de la langue : i) les pratiques scolaires en matière
d’enseignement grammatical (les manuels, les instructions et les savoirs
des maîtres) ; ii) les usages et les besoins langagiers des élèves ;
iii) les contenus de savoirs en sciences du langage et les modèles
d’analyse qu’elles construisent et diffusent.
3. Enseignement de la littérature
L’enjeu principal de ce troisième axe est d’analyser les
reconfigurations de la discipline français, c’est-à-dire les contenus de
l’enseignement littéraire, les exercices pratiqués et les démarches
d’enseignement. Il s’agira, en particulier, de réfléchir aux fonctions,
aux enjeux et aux formes de la scolarisation de la littérature et du
champ littéraire en général dans l’enseignement du français. Seront
examinés les modes d’élaboration et de transposition didactique qui
permettent de problématiser les objets textuels (corpus, genres,
littérature de jeunesse) et les pratiques de médiations littéraires.
Concernant les pratiques de lecture, on cherchera à problématiser les
concepts de compréhension, d’interprétation et la place accordée au
sujet lecteur. Quant aux pratiques d’écriture, on se demandera quels
sont les équilibres respectifs du commentaire et des écritures
littéraires (ateliers d’écriture, écriture d’invention, etc.). Par
ailleurs, l’enjeu de cet axe réside également, sur le plan de la
recherche, dans l’évaluation de l’autonomisation croissante de la
didactique de la littérature par rapport à celle de la langue. Dans
tous les cas, un regard historique sera porté sur les textes officiels,
les manuels scolaires et les pratiques de classe (y compris en
coopération avec les bibliothèques et autres partenaires du livre).
Par rapport à l’avenir de l’enseignement de la littérature, certaines
questions pourront particulièrement faire l’objet de réflexion, selon
qu’elles portent sur les élèves (place de la littérature dans les
pratiques sociales des élèves et leurs rapports avec les pratiques
scolaires) ou sur les enseignements : comment traiter des valeurs sans
revenir à l’instrumentalisation moralisante des textes littéraires ?
Quelles sont les modalités de mise en œuvre d’activités trans- ou
pluridisciplinaires que présuppose l’acquisition d’une « culture
humaniste » ? Enfin, quels liens critiques peut-on faire entre une
culture « humaniste » et les humanités numériques présentes et à venir ?
4. Du didactique et des didactiques
Le quatrième axe interroge les voies par lesquelles la didactique du
français s’est progressivement instituée en un champ « autonome ». Les
recherches en didactique du français (auparavant, on parlait plutôt de «
pédagogie du français ») ont commencé à émerger, d’abord dans un rapport
d’application des théories linguistiques ou des nouvelles critiques
(narratologie, poétique etc.), avant de s’ouvrir à d’autres champs
théoriques de référence et de s’autonomiser progressivement. Quels ont
été, sur le plan institutionnel, les lieux et les acteurs œuvrant à la
constitution et à la reconnaissance de la didactique du français et,
inversement, quels ont été et sont encore les facteurs de résistance ?
On analysera les modes de « disciplinarisation » (formes et contenus) du
français et on s’interrogera sur l’orientation des recherches
contemporaines en didactique du français (domaines, objets d’études,
types de recherche, rapports avec le français langue étrangère). Il sera
aussi intéressant d’analyser les modes de théorisation différents des
didactiques, par exemple leurs innovations conceptuelles respectives. On
cherchera enfin à évaluer si les recherches en didactique du français
ont eu des effets sur les pratiques d’enseignement du français et
lesquels.
Modalités de soumission des communications
Les propositions de communication devront être envoyées sous la forme
d’un résumé de 500 mots en format word et/ou pdf. Il sera assorti de 5
mots clés et d’une courte bibliographie de 4 références jugées
importantes.
Le fichier de la proposition (anonymisé) sera accompagné d’un second
fichier comportant les coordonnées de l’auteur de la communication
(statut professionnel, établissement, adresses postale et électronique
personnelles).
Chaque proposition de communication fera l’objet d’une double expertise.
L’auteur aura précisé l’axe du colloque dans lequel il envisage
d’intervenir.
La durée de communication est de 30 minutes, elle sera suivie d’une
discussion.
Calendrier
- Les résumés des contributions pourront être envoyés à partir du 1er
juillet 2014, à l’adresse suivante :
http://colloque40anspratiques.event.univ-lorraine.fr/.
- La date limite d’envoi des propositions est fixée au 30 août 2014.
- Les auteurs seront avisés des résultats de l’expertise en double
aveugle le 15 septembre 2014.
- Les communications, dans leur version définitive, seront à nouveau
expertisées, après le colloque, pour donner lieu à une publication des
actes.
Pour toute question relative au colloque, contacter :
petitjean.andre2 at gmail.com
Voir aussi la page suivante sur le site du CREM :
http://crem.univ-lorraine.fr/seminaires/Appelacom.html
Responsables du colloque
Caroline Masseron (Université de Lorraine)
Raymond Michel (Université de Lorraine)
André Petitjean (Université de Lorraine)
Comité scientifique
Ruth Amossy (Université de Tel Aviv, Israël)
Elisabeth Bautier (Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, France)
Anouar Ben Msila (Université Moulay Ismaïl, Meknes, Maroc)
Jean-Paul Bronckart (Université de Genève, FAPSE, Suisse)
Jean-Louis Chiss (Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3, France)
Jacques Crinon (Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne, ESPE, France)
Sylvia Disegni (Université de Naples, Italie)
Jean-Louis Dufays (Université catholique de Louvain, Belgique)
Jean-Paul Dufiet (Université de Trento, Italie)
Kjersti Fløttum (Université de Bergen, Norvège)
Enrica Galazzi (Università Cattolica del Sacro Cuore, Milan, Italie)
Bertrand Gervais (Université du Québec à Montréal, Québec)
Martine Jey (Université Paris-Sorbonne, ESPE, France)
Mervi Helkkula (Université d’Helsinki, Finlande)
Ayse Kiran (Université d’Hacettepe, Turquie)
Maria Litsardaki (Université Aristote, Thessalonique, Grèce)
Lita Lundquist (Copenhagen Business School, Danemark)
Dominique Maingueneau (Université de Paris-Sorbonne, France)
Jérôme Meizoz (Université de Lausanne, Suisse)
Sophie Moirand (Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3, France)
Franck Neveu (Université Paris-Sorbonne, France)
Henning Nølke (Université d’Aarhus, Danemark)
Elisabeth Nonnon (Université Lille 3, France)
Dorothy Noyes (The Ohio State University, États-Unis)
Sylvie Plane (Université Paris-Sorbonne, ESPE, France)
Alain Rabatel (Université Claude-Bernard Lyon 1, ESPE, France)
Maria das Graças Soares Rodrigues (Université Fédérale de Rio Grande do
Norte, Brasil)
Bernard Schneuwly (Université de Genève, FAPSE, Suisse)
Alain Viala (Université d’Oxford, Angleterre)
Maria Dolores Vivero Garcia, (Universidad Autónoma de Madrid, Espagne)
Comité d’organisation
Danielle Coltier, Christine Deronne, Marceline Laparra, Sophie Lawson,
Anne Leclaire-Halté, Michelle Lecolle, Julie Lefebvre, Josette Linder,
Caroline Masseron, Raymond Michel, Alain Muller, Laurent Perrin, André
Petitjean, Jean-Marie Privat, Yves Reuter, Marie Scarpa, Marie-Christine
Vinson.
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