LL-L "Language varieties" 2002.01.21 (03) [E/French/Walloon]
Lowlands-L
sassisch at yahoo.com
Mon Jan 21 23:12:16 UTC 2002
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L O W L A N D S - L * 21.JAN.2002 (03) * ISSN 189-5582 * LCSN 96-4226
Web Site: <http://www.geocities.com/sassisch/rhahn/lowlands/>
Rules: <http://www.geocities.com/sassisch/rhahn/lowlands/rules.html>
Posting Address: <lowlands-l at listserv.linguistlist.org>
Server Manual: <http://www.lsoft.com/manuals/1.8c/userindex.html>
Archive: <http://listserv.linguistlist.org/archives/lowlands-l.html>
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A=Afrikaans Ap=Appalachian D=Dutch E=English F=Frisian L=Limburgish
LS=Low Saxon (Low German) S=Scots Sh=Shetlandic Z=Zeelandic (Zeeuws)
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From: "Roger Thijs" <roger.thijs at euro-support.be>
Subject: Language varieties
Our dialects are often "grouped" into a geographical area, and such a
family of dialects may be called a language. The "dividing lines"
between such area's may be a bit arbitrary where there is a language
continuum:
Between the romance and germanic dialects the delimitation is obviously
clear, but a dividing line between "Brabantish" and "Limburgish" is e.g.
more difficult to define, some alternatives:
- the provincial borders: used for the dictionaries of Brabantish and
Limburgish dialects
- the Uerdinger line (Ik-Ich isogloss), used in German linguistic
litterature
- the bundle of isoglosses coïnciding with the river Gete, used in Dutch
linguistic litterature
These three are relatively close to each other, but anyhow there is a
transition zone of varieties that can be as well counted to one as to
the other area.
Obviously such a continuous transition makes "cultural identification"
difficult.
Inversely "cultural identification" may influence the choice of the
dividing line: I guess the official border of Schotland does do it
better to divide Scots and English varieties than any isogloss proposed
by a linguist.
I actually doing a project in Western Wallonia, in the Borinage, an
area that is linguistically classified as "Picard" on most linguistic
maps. Just the people over there absolutely can not identify their
"borain" variety with "picard". (see comments below)
Similarely for Limburgish I guess Belgian Limburgians will never be able
to identify their Limburgish varieties with AGL, a kind of koiné based
on the Sittard area variants, promoted politically by some people at the
Netherlands side of the river Maas.
I think the "identity feeling" must be "very strong" to get one variety
promoted to a standard, and get one to identify oneself so much with
that standard, that one finally lets fade out one's own variety. If one
does it on linguistically-political motives it comes to: kill hundreds
of parish varieties in an identifyed area for getting them all replaced
with one, promoted as standard. I think it only works when a local
government imposes it strongly for school teaching and as administrative
language.
Regards,
Roger
----- Original Message --- 1 ---
From: "Lorint Hendschel" <LorintHendschel at skynet.be>
To: "Achteure" <achteure at yahoogroupes.fr>
Sent: Tuesday, January 22, 2002 12:02 AM
Subject: [achteure] Fw: Re: [viker] identité linguistique boraine
Bondjoû,
Olivier m'invite à renvoyer sur Achteure ce message initialement posté
sur Viker (équivalent d'Achteure pour le wallon) en réponse à un membre
limbourgeois qui fait des recherches dans le Borinage (Wallonie).
Bén vola k' est fwait m' fi.
Djusk' a.
Lorint
Messaedje ricassî:
Date: Vénrdi 18 di djanvir 2002 21:52:02 +0100
Di: Lorint Hendschel <LorintHendschel at skynet.be>
Po: viker at yahoogroupes.fr
Sudjet: Re: [viker] identité linguistique boraine
Li djudi 10 di djanvir 2002 23:26:52 +0100
s' apinse Roger Thijs:
> Pour le moment je fais un projet à St-Ghislain en Borinage.
> Quoique cette localité est identifiée sur des cartes dialectales comme
> parlant du picard, il me frappe que cela ne correspond pas à
> l'indentification culturelle de ces gens.
> Que ce qu'on parle dans le Tournaisis c'est du Picard, oui.
> Mais leur borain... du picard...? Certainement pas.
>
> Est-ce que cela prouve que les cartes dialectales...il faut s'en ....?
Disons qu'il ne faut pas leur faire dire ce qu'ils ne disent pas...
En particulier, un Atlas linguistique ne peut *rien* appendre sur la
*langue*. Pourquoi? Parce qu'un AL décrit le parler de un (1)
témoin. Parfois, mais pas toujours, plusieurs; en tout cas un petit
groupe. Ces témoins sont choisis selon les critères de l'enquêteur,
qui pose des questions concoctées par l'enquêteur sur des thèmes
également choisis par l'enquêteur, souvent archaïsants. Je caricature
un peu, mais c'est à peu près ça. En plus, faire des enquêtes de ce
genre est un boulot énorme et, par conséquent, au moment où les atlas
sont publiés, la situation peut avoir (et a généralement) évolué
énormément. Bref, on pourrait être un peu rosse et dire qu'un AL
renseigne surtout sur les a priori des enquêteurs d'il y a 3/4 de
siècle...
Pour revenir au fait que les Borains n'ont pas l'impression de parler
picard, il ne faut pas oublier que les *langues* (p. ex. LE picard, LE
wallon, LE français, LE chinois...) sont des constructions *sociales*
et PAS linguistiques. Ces constructions se fondent sur un matériel
linguistique (celui qui est mis en évidence par les AL) mais plusieurs
constructions sont toujours possibles avec le même matériel au gré des
forces sociales: p. ex. les locuteurs du serbo-croate se retrouvent à
parler, pratiquement du jour au lendemain, une langue identique quand
on construit la Yougoslavie; puis deux langues différentes quand elle
se défait. Le slovaque n'était qu'un dialecte du tchèque, et puis le
voilà qui devient une langue. Le galicien est tour à tour considéré
comme un patois espagnol, un dialecte du portugais ou une langue à
part entière. Pourtant la façon des gens de parler, telle qu'elle est
décrite par un AL, n'a pas changé (ou pas de cette façon-là. Il faut
noter aussi qu'il est possible et même fréquent, voire carrément
systématique, que les représentations sur les langues finisse par
influencer la manière dont les gens parlent).
Bref: quand un dialectologue dit «on parle picard (ou wallon, ou
lingala...) dans ce village», ça veut simplement dire que certains
témoins (soigneusement choisis pour correspondre à ce que l'enquêteur
voulait trouver) avaient au moment de l'enquête un matériel linguistique
de type picard, et pas nécessairement qu'ils ont l'impression de parler
picard (ou wallon). Pour ça, il faut que les gens conceptualisent la
parenté de leurs façons de parler avec celles d'autres régions, ce qui
ne se fait
pas toujours - et pas toujours dans le sens où les dialectologues
l'attendent: il est très fréquent que les gens affirment parler une
autre langue que celle que voient les dialectologues.
À cela se mèle le fait que le Borinage est une région qui, tant du point
de vue linguistique que du point de vue social, a une identité forte,
c.-à-d. un discours sur elle-même et ce qu'elle est censée être.
Linguistiquement, il est également vrai que c'est une région très
décentrée par rapport à ce qui est généralement identifié comme étant
"le" picard, notamment à cause d'une forte immigration wallonne
relativement récente. Dans leur façon de parler français aussi, les
Borains se différencient des autres Wallons (au sens politique) et des
autres Wallons des régions picardophones de Wallonie. Si le picard et
le wallon se normalisent (quel que soit le sens de ce mot), je serai
curieux de voir comment se situent les régions excentriques par rapport
à l'une et à l'autre langue.
Mais AMHA, tous ces "faits" linguistico-dialectologiques ne sont pas
directement liés au sentiment d'appartenance, même s'ils peuvent
l'influencer.
Les langues sont des constructions sociales à partir des faits
linguistiques, pas des faits linguistiques.
Un AL n'étudie que les faits linguistiques (et parfois ethnologiques)
et, par conséquent, ne peut rien nous apprendre sur les dimensions
sociales d'une langue (ce qui est un pléonasme: une *langue* n'est QUE
un fait social).
Dji di ça, dji n' di rén.
Ki tot v' våye bén.
Lorint
----- Original Message --- 2 ---
From: Jean-Michel ELOY
To: achteure at yahoogroupes.fr
Sent: Monday, January 21, 2002 2:22 AM
Subject: Re: [achteure] Fw: Re: [viker] identitX linguistique boraine
Cha me parait bien intéressant, ll'affoaire-lo !
ej sus d'accord avu Lorint, et j'croès qu'Roger i pose inne vraie
tchestion s'i vut inne lecture à foaire :
PRESTON Dennis R., 1989, Perceptual Dialectology. Nonlinguists'Views of
Areal Linguistics., Dordrecht, Foris, 141 p., ISBN 90 6765 393 4
el tchestion d'chés "erprésintations lindjuistiques", achteure, tout
l'monne i l'trouve importante
adé
----- Original Message --- 3 ---
From: <lanchron at dyadel.net>; "secrétaire" <lanchron at dyadel.net>
To: <achteure at yahoogroupes.fr>
Sent: Monday, January 21, 2002 3:23 PM
Subject: Re: [achteure] Fw: Re: [viker] identitX linguistique boraine
Bonjour
n'étant pas Borain mais Picard, du sud du domaine, je dois dire que je
n'ai pas de difficulté majeure (voire mineure) à comprendre un Picard de
Tournai, quel qu'il soit, dans une conversation courante, un spectacle,
ou autre. On se fait vite
aux triphtongues et autres particularismes. Par contre un Borain m'a
toujours semblé linguistiquement étranger, même
à la lecture. Ça commence dès la première personne - pronom personnel
"je" en français - que je n'identifie pas.
Je ne sais où vous situez Tourines la Grosse, mais les textes dits par
Julos Beaucarne me semblent familiers (ceux de sa sour Tournaisienne,
aussi)
Un Wallon a t il les mêmes difficultés ? je ne pense pas
Un Tournaisien les a t il ? probablement pas. La proximité géographique
peut aider. Elle peut aussi aider à différencier, comme nous le faisons
ici avec des personnes influencées par le normand (dans les
conjugaisons, type "j'avions", voire "moé" au
lieu de mi)
adè !
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