Parution : Traité de l'insulte

[Marie-Anne Paveau]

Vient de paraître (décembre 2006) :

Laurence Rosier, 2006, Petit traité de l'insulte, Bruxelles, Éditions Labor,
11 euros.

Présentation de l¹éditeur

« Petit traité de l'insulte » est le titre très évocateur de l'ouvrage que
vient de publier Laurence Rosier, professeur de linguistique, de didactique
et d'analyse du discours (ULB ) et qui est consacré à un phénomène qui ne
cesse de s'épanouir au sein de la société.
L'auteur constate que l'insulte est aujourd'hui omniprésente, des
dictionnaires aux grands quotidiens, des cours de récréation aux Cours
d'appel des tribunaux, sans oublier les clubs sportifs et les désormais très
prisés blogues. L'auteur s'est fixé pour objectif de démonter les mécanismes
langagiers qui relayent divers types de tensions sociales (racisme,
harcèlement moral, sexisme, ...) et de montrer que l'étude de la langue sert
à mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.
Mais plutôt que de collationner des insultes et de les « décontextualiser »
en les faisant figurer dans des dictionnaires, l'auteur va traiter l'insulte
dans le cadre plus large de la circulation des idées et des discours, en
situation. 
La libre circulation des idées a toutefois toujours eu pour limites
expresses un certain nombre d'abus tels que l'injure, la diffamation, ou
encore l'incitation à la haine raciale et religieuse. C'est pour cette
raison que Laurence Rosier se réfère constamment au discours juridique qui
régule la circulation de ces « clandestins du langage ».
L'auteur passe d'abord en revue la « face joyeuse » de l'insulte rhétorique
et littéraire  avant de glisser vers les eaux plus troubles de l'insulte
politique. L'auteur examine ensuite les définitions  lexicographiques,
linguistiques et juridiques  de l'insulte  et termes apparentés : juron,
blasphème, invective, ...  Enfin, elle analyse les lieux de production et de
propagation des insultes, qu'il s'agisse de l'école, de l'Internet ou des
vestiaires d'un club sportif. Elle parvient notamment à la conclusion que
l'insulte est toujours foncièrement raciste car elle s'appuie sur des
catégories ethniques, sociales et physiques qu'elle « essentialise » par
stigmatisation. L'insulte est donc, en fin de compte, un analyseur social
qui révèle la manière dont une société pense la différence.

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