conférence de D. Harbour à Saint Denis lundi 16 mars à 10h00

[AROUI Jean-Louis]

L'UMR 7023 a le plaisir de vous convier, dans le cadre des séances de son 
séminaire (http://www.umr7023.cnrs.fr/spip.php?article667),

le lundi 16 Mars 2009
10h00-12h00,
Université Paris VIII, 2, rue de la liberté, 93200 Saint-Denis (métro 
Saint-Denis Université, ligne 13), bâtiment D, salle D 143

à une conférence de Daniel HARBOUR (Queen Mary, Londres)

intitulée

« La semantique, et la generalite, des traits ; ou, comment ne pas developper 
une theorie de l'evolution cognitive »

Résumé :
La théorie de l'évolution cognitive doit expliquer les aptitudes humaines à 
des activités comme l'action collective, la musique, la mesure, 
l'arithmétique, et le langage.  On pourrait imaginer que la théorie 
linguistique contribue uniquement, ou principalement, à la dernière de ces 
activités.  A l'encontre de cette idée, je fais l'hypothèse pour la 
linguistique  d'un rôle beaucoup plus fondamental à jouer dans la découverte 
des primitives cognitives que l'évolution nous a fournies.  En particulier, 
je demontrerai qu'un certain nombre de capacités cognitives pour lesquelles 
on pourrait imaginer des motivations évolutives distinctes ne sont en réalité 
que des usages différenciés du même ensemble de primitives.  Après une brève 
discussion des capacités susmentionnées, je présenterai une étude de cas 
basée sur les primitives d'aspect proposées par Krifka.  Etant donnée une 
notion faible de récursion, ces primitives suffissent pour générer les 
systèmes de dénombrement les plus complexes (y compris le triel, l'augmenté 
par unité, le paucal, etc, ainsi que leurs mutuelles implications); et étant 
donnée une notion plus forte de récursion, essentiellement celle de la phase, 
elles suffissent pour générer l'infinité des nombres entiers 
positifs.  Evidemment, ces résultats sont d'importance pour la théorie 
linguistique (ils impliquent que l'inventaire des traits, le "syntacticon" 
d'Emonds, est potentiellement beaucoup plus limité que ne le suggèrent des 
categories traditionnelles comme "l'aspect" et "le nombre").  Mais ils sont 
également d'importance pour la théorie de l'évolution cognitive, parce qu'ils 
constituent un cas ou il serait une erreur de chercher des motivations 
évolutives distinctes pour des capacités cognitives apparemment 
indépendantes.


-- 
Jean-Louis AROUI
Université Paris 8
UFR des Sciences du Langage
2, rue de la liberté
93200 Saint-Denis
FRANCE
http://www.umr7023.cnrs.fr/spip.php?rubrique77
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