Revue Faits de Langues-2 ème appel
Didier Bottineau
didier.bottineau at FREE.FR
Sun Dec 12 20:24:42 UTC 2010
Cher(e)s collègues,
Je vous transmets cet appel à articles de la part de Reza Mir-Samii
(Université de Le Mans)
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Un prochain N° de la revue Faits de langues, dirigé par J. Bres, S.
Azzopardi et S. Sarrazin, sera consacré au thème : « Ultériorité dans le
passé et valeurs modales : le conditionnel, en avoir ou pas » (titre
provisoire).
Appel à contribution
Soit le fait linguistique suivant : le conditionnel, dans les langues
romanes, a (i) une valeur temporelle : il permet dactualiser un procès
comme ultérieur, non par rapport au moment de lénonciation (ce que fait le
futur), mais par rapport à un repère situé dans lépoque passée (1) :
(1) Angela Merkel a admis que la Géorgie rejoindrait un jour lAlliance
atlantique. (Le Monde, 19 août 2008)
Et (ii) une valeur modale, ou plutôt un ensemble de valeurs modales, en
grande partie identiques dans les diverses langues romanes, que lon peut
rassembler, en reprenant la tripartition proposée par Dendale (2001 : 9), en
trois grandes catégories demploi : éventualité (2), emprunt (3),
atténuation (4) ; et regrouper autour de lidée sémantique de modalisation,
plus précisément de conditions de validation :
(2) Jaurais été un peu ivrogne, dès mes débuts, je me serais aperçu de
rien. (Céline, Dun château lautre)
(3) Julie oui elle vient de se marier et elle serait enceinte (conversation)
(4) Oh! je voudrais tant que tu te souviennes / Des jours heureux où nous
étions amis (Prévert, Les Feuilles mortes)
On partira de ce fait pour poser deux types de question :
1. concernant les langues à conditionnel :
Retrouve-t-on la dualité valeur temporelle dultériorité dans le passé /
valeurs de modalisation dans les langues à conditionnel autres que les
langues romanes (anglais, breton, langues slaves, etc
) ?
Sur quelle(s) base(s) sarticulent ces deux ensembles de valeurs dans les
différentes langues à conditionnel ?
Sur quelles bases morphologiques se construit le conditionnel ? Sagit-il
initialement dun tour périphrastique ? Fondé sur la grammaticalisation dun
verbe en auxiliaire ? Si oui, lequel (langues romanes avoir, langues slaves
: être) ? Cet auxiliaire est-il au départ actualisé à un temps du passé
(limparfait pour les langues romanes (cantare habebam > chanterais), mais
également le prétérit pour litalien (cantare habui > canterei) ainsi que
pour lune des deux formes de conditionnel en corse) ? Le tour reste-t-il
périphrastique (anglais would sing) ou évolue-t-il vers une forme
synthétique (langues romanes) ? Cette formation morphologique est-elle à
même dexpliquer lassociation valeur temporelle dultériorité dans le passé
/ valeurs de modalisation ?
Y a-t-il un parallélisme morphologique entre conditionnel et futur
(langues romanes : chantera / chanterait ; anglais : will sing / would sing)
? Ce parallélisme se poursuit-il au niveau des valeurs : le futur associe-il
de façon similaire valeur temporelle dultériorité et valeurs de
modalisation ?
2. Concernant les langues sans conditionnel
Comment se réalise lexpression de lultériorité par rapport à un repère
autre que le moment de lénonciation ? Y a-t-il des différences entre les
langues qui, tout en se fondant sur la tripartition des époques (passé /
présent / futur), ne disposent pas de conditionnel, et celles qui, telles
le japonais et le coréen, ne distinguent que deux époques (passé et
présent/futur) ?
Comment se signifient les valeurs de modalisation que prend en charge le
conditionnel?
les langues usent-elles des mêmes outils pour ces deux ensembles ou au
contraire doutils différents ?
Quel impact peuvent avoir les différents types de représentation
temporelle sur 1expression de lultériorité et son association à diverses
valeurs modales de validation ?
Plus généralement, on pourra se poser la question, qui concerne tant les
langues à conditionnel que les langues qui nen ont pas, du lien entre
lexpression de lultériorité et celle des conditions de validation.
Préparation
Les propositions de contribution (entre 3000 et 5000 caractères,
illustration par des exemples + 5 mots-clés et références bibliographiques)
seront examinées anonymement par deux membres du comité scientifique de la
revue. Elles sont à envoyer, sans mention du nom de lauteur / des auteurs,
par courriel en fichier attaché aux adresses suivantes :
jacques.bres at univ-montp3.fr, sophie.sarrazin at univ-montp3.fr,
azzo.soph at gmail.com, Reza.Mir-Samii at univ-lemans.fr
Préciser, pour lobjet du message : « Faits de langues »
Indiquer dans le corps du message :
- nom de lauteur / des auteurs ;
- titre de la contribution
- affiliation
- adresse électronique
- téléphone(s)
Calendrier
30 janvier 2011 : date limite de soumission des
propositions
février 2011: sélection des propositions par le
comité scientifique
fin février 2011 : notification dacceptation
avril 2011 : envoi dun texte provisoire (environ
10 pages) pour le mini- colloque
Octobre 2011 : mini-colloque dune journée à Paris
Novembre 2011 : envoi par les auteurs d'un
nouveau texte, qui sera relu et commenté par deux relecteurs du comité
international de lecture
Décembre 2011 texte définitif et publication
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Didier Bottineau
CNRS, UMR 7114 MoDyCo (Modèles, Dynamiques, Corpus)
Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense
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