Annonce COLL "EN" Gabes 4-6 avril 2010, date limite soumissions 30 d écembre 2010

Didier Bottineau didier.bottineau at FREE.FR
Fri Nov 12 13:04:26 UTC 2010


 

Cher(e)s collègues, veuillez trouver infra l’appel à communications au
colloque :

 

 

Préposition en et locutions prépositionnelles à tête en

 

 

Colloque international organisé par

Mongi Kahloul (Institut supérieur des Langues, Gabes, Tunisie) et

Didier Bottineau (CNRS, UMR 7114 MoDyCo, Université Paris Ouest, France)

 

Institut supérieur des Langues, Gabes, Tunisie, 4, 5 et 6 avril 2011

 

 

L’objet de ce colloque est de se concentrer sur un objet précis, la
préposition en et ses emplois comme tête dans le cadre de locutions,
constructions et expressions figées. Son objectif est de mettre en question
la définition traditionnelle selon laquelle les locutions se
caractériseraient par la non-compositionnalité, et de tester l’hypothèse de
la compositionnalité relative des locutions prépositionnelles en en : pour
la compositionnalité, dans quelle mesure les propriétés morpho-syntaxiques
et sémantiques des locutions prépositionnelles à tête en sont-elles
explicables à partir d’un modèle que l’on peut proposer pour la préposition
en en général dans le cadre d’un modèle théorique donné (structuralisme ;
théories de l’énonciation, psychomécanique du langage, linguistique
cognitive, théorie des formes, la liste est ouverte) ? et corollairement,
pour la relativité, dans quelle mesure les faits de figement, d’insertion et
de renégociation contextuelle, de reprofilage, d’appropriation par des
genres dialogaux et discursifs, de recrutement lexical par des jargons
communautaires, induisent-ils pour la locution une mise à distance du modèle
prépositionnel originel et favorisent-ils l’apparition de propriétés
secondaires non extraites des propriétés primitives ?

Cette question générale se décline en diverses facettes, à considérer comme
autant d’angles d’attaque à coarticuler :

 

*     Du côté du signifié : quelle conception de la sémantique
prépositionnelle retient-on, en fonction de quelle conception du fait
langagier, avec quelles conséquences pour les locutions ? 

 

-        La préposition est-elle incolore, polysémique, ou est-elle munie
d’une valeur centrale ? Le cas échéant, quel modèle sémantique appliquer
(référentialiste, représentationnaliste, cognitiviste, topologique et/ou
cinématique, compositionnaliste, ensembles stabilisés de traits vs
combinaisons de traits occasionnant un « air de famille » liant les emplois
(Vandeloise 1986), centrage sur la production et/ou l’interprétation
) ?
Quels enseignements tire-t-on des oppositions locales à d’autres
prépositions (en / dans, en / par
) ?

-        Comment s’articulent les domaines de prédilection (espace : en
Tunisie ; espace et mouvement : de part en part ; moyen / instrument :
voyager en train ; transformation : se mettre en colère ; avec métaphore :
partir en vrille ; repérage dans le temps, valeur situative : en l’an mille
; modalité et interlocution : en fait ; cohésion discursive et argumentation
: en l’occurrence, en plus / outre, en (guise de) conclusion
) ? des valeurs
secondaires se dérivent-elles d’une valeur primitive (spatiale ou autre) par
métaphorisation et/ou profilage négocié contextuellement, ou faut-il
construire un « signifié de puissance », une « forme schématique », un «
invariant métaopérationnel »
 (mutatis mutandis selon les théories de
référence, la conception du sens grammatical qui les caractérise) ? ou
part-on d’une valeur indifférenciée (« valeur situative ») dont seraient
extraites des interprétations plus pointues ou abstraites par
différenciation contextuelle ? Faut-il invoquer une sémantique de nature
concrète (empirique ou phénoménologique, motivée par les expériences
individuelle et sociale, incarnée et conceptualisée, sensible et symbolique
des situations et de l’environnement) et/ou abstraite (fondée sur la logique
et/ou des systèmes formels et dynamiques indépendants du vécu) ? 

-        Faut-il récuser l’hypothèse d’un rapport unité / variabilité
sémantique et penser les emplois prépositionnels et locutionnels de en dans
le cadre d’oppositions à d’autres prépositions et locutions ? Les deux
options doivent-elles être opposées, ou se complètent-elles ?

 

*     Du côté du signifiant : quelles conceptions retient-on des catégories
préposition et locution prépositionnelle et comment s’appliquent-elles aux
emplois et propriétés de en dans leur relation à la transcatégorialité de ce
marqueur, sa polysémie (ou les faits d’homonymie) et ses rapports bien
particuliers à la détermination ?

-        De combien de en parle-t-on ? faut-il considérer comme homonymiques
le « pronom adverbial » (j’en pars), la préposition (en partance) et la
marque introductrice du gérondif (en partant), de la périphrase verbale «
progressive » (être) en train de, des locutions plus ou moins figées ?
Faut-il raisonner en termes de multicatégorialité, transcatégorialité
(Robert 2003), catégorialité flexible, ou renoncer localement ou totalement
à ce critère, ou réaliser des ajustements ad hoc ? 

-        Convient-il de traiter en comme une préposition à part entière et
munie de tous les traits de la catégorie ? Quels enseignements tire-t-on
pour les hypothèses de la compositionnalité graduée ou de la
non-compositionnalité de l’importance remarquable des faits de figement
concernant en, des multiples anomalies autour de la détermination (rareté de
en + déterminant, et avec de multiples contraintes), des interactions avec
le genre (au travail / en mission, en Tunisie / au Maroc) et la structure
syllabique par le biais de la liaison (en Uruguay / en Inde) ? 

-        En syntaxe, les prépositions relationnelles qui rattachent un
complément obligatoire à un verbe (transformer le plomb en or) ou
s’inscrivent dans des constructions (de
 en
 ; voir la vie en rose ; être /
se mettre / un homme / en colère) doivent-elles être traitées différemment
des prépositions introductives de locutions plus autonome (En raison de la
défaillance d’un système de signalisation, 
 ) ? En grammaire des
constructions, quel traitement réserve-t-on à la variation locale
d’alternances telles que être en colère / fureur (*avoir la ~), avoir la
haine (*être en haine), mais être en rage / avoir la rage (polysémique :
émotion vs maladie), avoir horreur de qqch / avoir X en horreur (*être en
horreur de) ? Explique-t-on ces distributions par les constructions et leurs
valeurs, les faits d’analogie, et de métaphore, le « sens » ou la «
décoloration » de la préposition ? Et comment articule-t-on ces critères ?

 

*     Le rapport préposition / locution à tête en est-il caractérisable par
des propriétés générales appréhendables formellement et statistiquement à
travers des corpus, et/ou observe-t-on dans le lexique et sa mise en oeuvre
contextualisée des phénomènes locaux qui ne se laissent pas réduire à des
modèles généraux ?

-        Des alternances spécifiques autour d’une unité lexicale déterminée
tels que en avance / par avance / d’avance / à l’avance sont-elles
analysables en rattachant l’occurrence locutionnelle de la préposition à une
valeur générale ? Des contrastes locaux comme en / par / de / à sont-ils
représentatifs d’oppositions générales au niveau des prépositions non prises
dans des locutions, ou forment-ils des systèmes ad hoc centrés sur un nom
(avance), voire un nom dans un type de contexte (genre discursif en relation
avec l’activité sociale (remerciement, réservation, préparation
) ?

-        Quels traitements réserver aux figements émergeant dans les
discours de spécialité ? (Prions en église, mensuel ; Tablier polyester &
coton avec col V et double poche centrale. Attractif et pratique, parfait
pour une utilisation en bistro, café et restaurant., publicité adressée à
des professionnels)

 

Les propositions de communication doivent être développées (de 2 à 3 pages
avec une liste de références bibliographiques). Les textes doivent être
anonymes. Chaque proposition sera évaluée par deux relecteurs. La langue du
colloque est le français.

Les propositions sont à envoyer par email en fichier attaché (MS-WORD -- doc
ou rtf -- OpenOffice, PDF) aux adresses suivantes :

 

mongikahloul at yahoo.fr                 didier.bottineau at u-paris10.fr

 

 

Dates importantes

 

1e appel à communications : novembre 2010

2e appel à communications : décembre 2010

 

 

Date limite de réception des propositions: 30 décembre 2010

 

Date de réponse du comité de sélection: 30 janvier 2010

Envoi du résumé définitif de la proposition pour le livret du colloque: 30
décembre 2010

4, 5 et 6 avril 2011 à l’Institut Supérieur des Langues de Gabès (Tunisie).

Les contributeurs devront être en mesure de fournir leur communication
entièrement rédigée à l'issue du colloque, de manière qu'il soit possible de
soumettre les actes à un éditeur dès le mois de mai pour une publication
avant la fin de l'année 2011.

 

Les propositions seront examinées et sélectionnées par un Comité
scientifique composé de

 

Peter Blumenthal (Université de Cologne, Allemagne)

Pierre Cadiot (Université d'Orléans, France)

Pierre Larrivée (Aston University, Royaume Uni)

Ben Rejeb Bourguiba (Institut Supérieur des Langues de Tunis, Tunisie)

Raffaele Simone (Université de Roma Tre, Italie)

Denis Vigier (Université Lyon 2, France)

 

 

 

Didier Bottineau

CNRS, UMR 7114 MoDyCo (Modèles, Dynamiques, Corpus)
Université Paris Ouest Nanterre - La Défense
 <mailto:didier.bottineau at u-paris10.fr> didier.bottineau at u-paris10.fr

 

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