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Pierre PICA pica at MSH-PARIS.FR
Tue Sep 9 20:14:49 UTC 2008


Bonsoir 
Peut-être utile (à tous)
Cordialement
Pierre (Pica)
*Denis Peschanski*
> 
>     directeur de recherche au CNRS
> 
>     ex-DSA du département SHS du CNRS
> 
>     représentant, jusqu'il y a peu, le CNRS au CS et au CA de l'EHESS
> 
> 
>     Chère collègue,
> 
>     Suite au compte rendu que vous avez diffusé sur "tlm", je vous
>     serais reconnaissant de bien vouloir faire connaître ma réaction
>     comme ex-directeur scientifique adjoint du département des SHS du
>     CNRS. Beaucoup le savent maintenant : tous les DSA (sauf un) ont
>     démissionné de leur poste à la suite du véritable limogeage de
>     Marie-Françoise Courel. Cette démission n'est pas un événement
>     anecdotique : c'est la première fois qu'une direction scientifique
>     de département démissionne dans sa totalité (sauf un).
> 
> 
>     Je limiterai mon propos à distinguer entre fausses pistes et vrais
>     enjeux.
> 
> 
>     *Fausses pistes*
> 
> 
>     * "Marie-Françoise Courel était atteinte par la limite d'âge".
>     Elémentaire, mais je suis surpris que les propos de la gouvernance
>     n'aient pas été mis en cause sur ce point lors de l'entretien avec
>     le bureau du conseil scientifique de département car, pour
>     l'instant, c'est la seule position de défense de la direction du
>     CNRS. MFC a eu 66 ans le 23 août 2008. Réponse 1 : MFC a un
>     détachement qui court jusqu'en novembre 2009 à la direction du CNRS
>     et, en outre, ne prendra sa retraite qu'en février 2011. Réponse 2 :
>     Coutume du CNRS, comme le montre le départ récent de Delay (ex-DS du
>     département Environnement et Développement Durable) ? Maurice Gross,
>     personnage ô combien important dans le dispositif du CNRS (directeur
>     des partenariats), a dépassé depuis longtemps les 65 ans. En outre
>     Bernard Delay a refusé la proposition qui lui a été faite de
>     continuer au-delà de la limite d'âge. Réponse 3 : Le DG a convoqué
>     MFC fin juillet pour lui dire qu'elle devrait quitter ses fonctions
>     début janvier suivant avec la mise en place du nouveau directeur de
>     l'INSHS. C'est d'ailleurs ce qui est repris dans l'appel à
>     candidatures.  Le 26 août, elle apprend qu'elle est balancée le 15
>     septembre. Le 1er septembre que c'est le jour même. La date de
>     l'anniversaire de MFC a-t-elle changé entre temps ?
> 
> 
>     * "5 des DSA étaient déjà partants". De fait, le processus de départ
>     était amorcé. Cela doit se comprendre dans la perspective de la mise
>     en place de l'Institut dont nous savions qu'il serait dirigé par un
>     autre, bien entendu. Mais quand on apprit, de façon assez inélégante
>     mais nous l'avons accepté, le départ de MFC en janvier 2009, il a
>     été convenu que la plupart des DSA resteraient en place ces quelques
>     mois ou suivraient les dossiers en liaison avec les restants.
> 
> 
>     * Le découpage du futur institut en 3 domaines. Je ne suis jamais
>     apparu comme un défenseur obsessionnel des sciences cognitives. Mais
>     je ne fais pas non plus une fixette sur ce domaine. A lire certains,
>     tel serait l'enjeu principal d'aujourd'hui. Je conçois parfaitement
>     qu'on puisse avoir un avis différent sur le découpage du futur
>     institut, même qu'on revienne à un autre découpage. Mais attention
>     aux erreurs de cible : tel n'est pas aujourd'hui l'enjeu central. Je
>     serais la direction que je m'amuserais, immédiatement, à créer une
>     commission pour revoir ce découpage ; ou, à l'inverse, à focaliser
>     le conflit sur ce point, histoire de cacher l'essentiel.
> 
> 
>     * Certains ciblent l'intérimaire récemment nommé à la tête du
>     département. Son attitude est évidemment méprisable, mais c'est ô
>     combien réducteur de focaliser sur la personne et ses actes. Il
>     disparaîtra très rapidement dans les oubliettes de l'histoire
>     administrative. Il est simplement l'exécuteur intérimaire des basses
>     ¦uvres et donne l'apparence de la continuité.
> 
> 
>     *Vrais enjeux*
> 
> 
>     * Commençons par le plus simple : l'Institut national SHS. Nous
>     avons bataillé des mois pour faire reconnaître le caractère national
>     au futur Institut, au même titre que les autres déjà existants ou à
>     venir. La chose n'était pas facile puisque tel n'était pas le point
>     de vue de la ministre au printemps dernier et qu'elle a changé sur
>     ce point. Belle victoire, donc que de voir reconnu le caractère
>     national de l'institut des SHS. Par ailleurs, la caractéristique du
>     débat sur l'institut est d'avoir associé la communauté scientifique.
>     Dernière preuve en date: les visites programmées dans les régions en
>     compagnie du président du conseil scientifique de département. Il
>     apparaît clairement aujourd'hui que nous étions les plus avancés
>     dans la procédure de mise au point institutionnelle (outre l'INSU et
>     l'IN2P3 déjà existants bien entendu), et, surtout, que l'association
>     de la communauté rendait l'opération d'autant plus forte face à tous
>     ceux qui souhaitaient l'éclatement des SHS et l'abandon de tout ou
>     partie de ces champs disciplinaires par le CNRS. Donc, de fait,
>     laisser MFC à la tête du département en plein exercice avec son
>     équipe, c'était rendre difficile toute tentative de détricottage,
>     voire de démantèlement.
> 
> 
>     * Est apparue bientôt avec évidence une autre pièce, décisive, du
>     puzzle : le budget. Rappel : fin mars dernier, toute la direction
>     scientifique avait déjà donné sa démission, après des déclarations
>     de Catherine Bréchignac (CB) suivant lesquelles il fallait revoir le
>     périmètre des SHS au CNRS en raison de pressions politiques et
>     surtout de... contraintes budgétaires. Or ces contraintes
>     budgétaires aujourd'hui n'ont plus guère à voir avec celles qu'on
>     pouvaient encore prévoir (espérer?) en mars dernier. Nous avions
>     repris notre démission car des engagements avaient alors été pris
>     sur l'unité des SHS. Aujourd'hui comme hier, CB sait que notre
>     direction n'accepterait ni ces contraintes, ni le choix de revoir le
>     périmètre. La procédure choisie (le lien constant avec la
>     communauté, comme ce fut la règle pour CB il y a dix ans) rendait la
>     situation explosive. C'est donc bien sur le budget et le périmètre
>     des SHS qu'il faut enfoncer le coin. La direction du CNRS répond
>     que, bien entendu, on ne touche à rien, tout en glissant qu'il y
>     aura deux statuts d'unités, et deux statuts de financement
>     (opérateur de recherche / agence de moyens). A votre avis : quand
>     une direction aura le choix de financer les unités "stratégiques" et
>     les "UMR Universitaires", que privilégiera-t-elle ? Par ailleurs, le
>     directeur général glisse dans la conversation qu'il faudrait faire
>     le tri à l'intérieur des disciplines, malgré tout.
> 
> 
>     * Reste la question des pressions politiques. Directement : pas le
>     ministère; pas Matignon. CB a parlé de l'Elysée, mais on sait que ce
>     n'est ni Belloc ni Munnich, les deux conseillers recherche du
>     président. On parle de Guaino et de son récent conseiller. La montée
>     en puissance d'Allègre constituerait peut-être une piste. Mais je
>     crois davantage à une "anticipation" de la décision politique. Vu la
>     situation budgétaire et le rejet des SHS par des courants importants
>     du pouvoir et, plus généralement, de la technostructure, on a
>     anticipé à la présidence et à la direction générale.
> 
> 
>     * Il ne faut donc pas sous-estimer la dimension interne de
>     l'opération. Des membres importants de la direction du CNRS ont
>     voulu le départ anticipé de Marie-Françoise Courel et la
>     neutralisation de la direction SHS.
> 
> 
> 
>     Il me semble qu'en rappelant ces points, on peut hiérarchiser les
>     urgences de la contre-attaque. Ce qui est en jeu est grave : c'est
>     la place des SHS au CNRS et donc, vu le système français, la
>     recherche en SHS en France. Non pas qu'elle ne se fasse qu'au CNRS,
>     mais le système associant le CNRS aux établissements et aux
>     Universités est la garantie de l'excellence. Au-delà, avec des SHS
>     amputées et terriblement amoindries et des SDV fortement menacées,
>     le CNRS dans son ensemble sera une proie facile.
> 
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>     Denis Peschanski
> 
>     Directeur scientifique
> 
>     Cell: +33 (0)6 85 66 20 87
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