[parislinguists] Journée d'études ConSciLa : Blanc(s) de l'écrit, blanc(s) de l'écriture : approches linguistiques

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Tue Mar 10 14:05:24 UTC 2015


Journée d’études ConSciLa – Vendredi 27 mars 2015
 Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, salle 410 (4ème étage du bâtiment principal), Campus Censier, 13 rue de Santeuil, 75005, Paris
  
  
 Blanc(s) de l’écrit, blanc(s) de l’écriture : approches linguistiques
 organisée par Julie Lefebvre (Université de Lorraine, CREM) et 
 Pierre-Yves Testenoire (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, HTL)
  
 Dans l’univers de l’écrit, qu’est-ce que le « blanc » ? — Coloration du papier « [e]xtrêmement désagréable pour les yeux et crime envers la santé publique » pour reprendre les propos d’un typographe (voir Tschichold 1994 : 227) ? Trace d’une absence, comme l’a perçu la civilisation occidentale de l’alphabet (voir Christin 2009) ? Élément partie prenante de l’« espace graphique du texte », comme ont pu le concevoir des linguistes de l’écrit (Anis et al. 1988 : 174) ? C’est en partant de ce dernier point de vue, linguistique, que nous proposons de travailler cette question sur la base de quelques remarques formulées à l’occasion d’un précédent travail collectif consacré à la mise en espace des signes graphiques dans divers processus scripturaux examinés dans des genres discursifs variés — écriture littéraire, théorique, « de travail » —, et engageant les domaines de l’écriture manuscrite, de l’écriture imprimée, ou encore de l’écriture sur traitement de texte[1]. 
 Dans le domaine de l’écrit imprimé, nous avons ainsi proposé de tracer une frontière entre, d’une part, des blancs « de mise en texte » liés à l’apport de signes écrits et comptabilisables, en lien notamment avec le signe « espace » (« barre d’espace » sur le clavier d’un ordinateur), et, d’autre part, des blancs « de mise en page » liés au support de l’écrit et au choix des « bons rapports ou proportions » (Tschichold 1994 : 11) dévolu au typographe. Les blancs de mise en texte, relevant de la linéarité, sont de deux types, selon qu’ils sont verticaux — dans le cas de la division d’un texte en colonnes —, ou horizontaux. Dans ce cas, on distingue blancs « intralinéaires » — « blancs inter-mots » qui servent à diviser la chaîne en mots et équivalent, selon l’usage typographique, à une espace, mais qui peuvent aussi occuper un espace plus large, par exemple dans les textes poétiques —, et blancs « interlinéaires », qui divisent le texte en parts (en chapitres, ou en sections par exemple). Les blancs de mise en page, liés au support, tels les blancs formant les marges, ne s’inscrivent en revanche pas dans la linéarité — la lecture ne les saisit pas dans la continuité des signes graphiques, contrairement aux premiers. 
 Le cas des écrits qui témoignent d’une étape dans un processus d’écriture — brouillons dans le cadre de l’écriture manuscrite, enregistrements dans le cadre de l’écriture sur traitement de texte — complique cette typologie en chargeant les blancs d’une dimension temporelle. Le blanc de la page est alors un lieu de virtualité énonciative, l’espace d’un possible à dire et à écrire. Parmi les blancs qui structurent le déjà écrit, certains sont l’indice d’une interruption de l’écriture. Si l’on admet que l’interruption est une opération constitutive du processus d’écriture d’un texte élaboré (Lebrave 1986), ces « blancs d’interruption » qui fragmentent les énoncés (coupant parfois un syntagme ou une unité lexicale) sont, de fait, des organisateurs textuels du texte en train de s’écrire. D’autres blancs intralinéaires observables dans les manuscrits semblent au contraire liés à la concomitance d’une non-interruption de l’écriture et d’une non-sélection sur l’axe paradigmatique. Ces deux types de blancs, dont la distinction sera à interroger, ont en commun de soulever d’importants problèmes de cohérence syntaxique et textuelle.  
 Ces caractéristiques seront éprouvées et questionnées à travers des études de corpus d’écrits imprimés ou de brouillons, engageant des genres discursifs écrits variés. À la lumière de ces observations, on s’interrogera sur la possibilité d’un statut sémiotique du blanc, et sur les enjeux discursifs et textuels de sa définition.
  
 Programme 
  
 09h30-09-40 : Présentation de la journée
  
 09h40-10h20 : Les blancs typographiques. Présentation d’un cas exemplaire : Glas de Jacques Derrida (1974) 
 Rossana De Angelis (Università della Callabria, LATTICE)
  
 10h20-11h : Cinquante nuances de blanc ? Analyse de la topographie des Signes parmi nous (C. F. Ramuz, Cahiers vaudois, 1919) et de La Main coupée (B. Cendrars, Denoël, 1946).
 Julie Lefebvre (Université de Lorraine, CREM) – Rudolf Mahrer (Université de Lausanne, ITEM)
  
 11h-11h10 : Pause 
  
 11h10-11h50 : Le blanc dans le discours littéraire
 Stéphane Bikialo (Université de Poitiers, FORELL)
  
 11h50-12h30 : Blancs et « modèles » de tracts dans un corpus extrait des Archives Nationales, France, Paris, 1950-60.
 Fanny Delbreilh (EHESS – Équipe Anthropologie de l’écriture)
  
 12h30-14h30 : Déjeuner 
  
 14h30-15h10 : Le blanc comme ponctuation spatiale et temporelle : exemples sur des documents manuscrits et traitement de texte.
             Claire Doquet (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, CLESTHIA)
  
 15h10-15h50 : Que faire du blanc dans la description linguistique de l’écriture manuscrite ?
 Pierre-Yves Testenoire (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, HTL)
  
 15h50-16h : Pause
  
 16h-17h30 : Table ronde : Quelle place réserver au(x) blanc(s) dans les approches du texte aujourd’hui ?
  
 Le blanc d'alinéa dans les récits en prose médiévaux et classiques. 
 Des origines aux genres, après Roger Laufer
 Marc Arabyan (Éditions Lambert-Lucas)
  
 Blanc, blancs et ponctuation blanche : quelles structurations des textes et quels modes de lecture ?
 Michel Favriaud (ESPE, Université Toulouse – Jean Jaurès, LLA-Créatis)
  
 Le charme discret des blancs
 Elisa Tonani (Università degli studi di Genova)
  
 
 [1] Symposium « Mise en espace des signes graphiques dans les processus scripturaux », Writing Research Across Borders III, 20 février 2014, Université Paris Ouest Nanterre la Défense. 
 
 
 

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