JE "ANALOGIE" Universit é Paris Ouest Nanterre-La Défense, 24 nov. 2010, Bât S s.203, 9h-19h
Didier Bottineau
didier.bottineau at FREE.FR
Fri Nov 12 21:51:23 UTC 2010
Journée d’étude, mercredi 24 novembre 2010
Université Paris Ouest Nanterre-La Défense / UMR CNRS 7114 MoDyCo
Bâtiment S (STAPS), 2e étage, salle S 203
Regards croisés sur l’analogie
Le 24 novembre 2010 aura lieu à l’Université Paris Ouest Nanterre-La Défense
(Bâtiment S (STAPS), 2e étage, salle S 203) la prochaine réunion du Comité
de rédaction des Cahiers de linguistique analogique, fondés en 2003 par
Philippe Monneret, Professeur à l’Université de Bourgogne, dans le cadre de
l’EA 4178 (Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures), et édités par
l’ABELL (Association Bourguignonne d’Etudes Linguistiques et Littéraires).
En cette occasion, nous invitons Vera Zabotkina, Vice-Recteur pour les
projets innovants internationaux de l’Université d’Etat des Sciences
Humaines de Moscou, spécialiste de la relation analogie et cognition, et
membre du Comité de lecture des Cahiers de linguistique analogique, et nous
organisons une journée d’étude intitulée Regards croisés sur l’analogie en
linguistique.
L’analogie présuppose tout d’abord un regard ou un point de vue par lequel
l’observateur d’une structure statique ou d’un système dynamique reconnaît
la présence d’une similitude (conformité de conformation, de distribution ou
de fonctionnement) entre des unités ou entités de natures hétérogènes
relevant d’un ensemble partagé ou de domaines distincts. Dans le domaine du
langage, cet observateur peut être le linguiste qui inventorie et formalise
les dynamiques, comportements et objets à recenser et à modéliser du point
de vue de la forme, de la distribution, de la dynamique, ou de l’évolution.
Mais il s’agit également du sujet parlant, lui-même observateur et acteur
des pratiques environnantes et incarnées, à partir desquelles il se forme un
savoir-faire interprétatif et productif. Le sujet, par son inscription
individuelle dans une dynamique de groupe, contribue à faire évoluer les
systèmes dans une direction notamment constituée par la confrontation des
lectures qu’en ont les individus impliqués. Pour cette raison, l’analogie
œuvre également comme processus par lequel un agent langagier, engagé dans
la coproduction des objets verbaux, fait évoluer leurs conformations
respectives ou les rapports qui les lient, améliorant les affinités
structurelles et procédurales, simplifiant les typologies d’objets manipulés
et les conditions de leur manipulation, optimisant la productivité et
l’ergonomie de l’ensemble, avec les avantages que cela suppose au plan
cognitif.
La question de l’analogie se pose à tous les niveaux observables. La «
langue », quelque conception que l’on en retienne ou rejette, se manifeste
au sujet par la parole, ensemble d’occurrences ou exemplaires de « mots », «
formes grammaticales », « constructions syntaxiques », « profils prosodiques
», etc. L’analogie intervient à au moins trois niveaux :
(i) Au niveau des occurrences au sein d’un domaine donné
(occurrences d’un morphème, mot, construction…), la relation analogique des
exemplaires entre eux. Comment un locuteur constitue-t-il un savoir-faire
interprétatif ? La reconnaissance et reproduction analogique aboutit-elle à
un effet d’entraînement qui se prolonge (approche exemplariste), ou
engendre-t-elle des types de formes, structures récupérables (approche
représentationnaliste) ? Et quel rôle accorder à la « distorsion analogique
» dans la créativité individuelle et sa contribution au changement
linguistique en cas de succès de la nouvelle forme au plan collectif ?
(ii) Au niveau des types construits à partir des chaînes
d’occurrences : comment un locuteur reconnaît-il ou invente-t-il des
affinités de sens (signifié) par corrélations entre affinités de formes
(signifiant) ? Comment s’organisent les analogies liant les signes entre eux
(cohérence des paradigmes morphologiques), les analogies liant l’expérience
verbale du couple signifiant / signifié aux expériences non verbales par
rapport auxquelles la parole se positionne (motivation du signe), et comment
s’organisent les fonctions différentielles et la contingence du signe
arbitraire face à ces dynamiques ?
(iii) Au niveau des inscriptions situationnelles, dialogales et
subjectives des actes langagiers : comment s’organise la conformité ou
non-conformité des conditions d’emploi des formes lexicales, grammaticales,
syntaxiques, prosodiques, discursives, entre individus relevant ou non de
communauté partagées ? Comment se gère l’intercompréhension analogique des
regards individuels sur des formes illusoirement partagées dans leur
dimension matérielle ? Comment s’organisent les prises de conscience ou la
croyance en ces conformités et dissonances cognitives, avec quel effet sur
l’organisation des discours, les relations intersubjectives aux différents
niveaux, et le devenir des pratiques langagières qui les fédèrent et les
articulent ?
On s’intéressera donc à la diversité des observables auxquels l’analogie est
applicable en tant que principe descriptif et classificatoire, aux processus
externes et internes dans lesquels intervient l’analogie comme dynamique
distributionnelle et évolutive, au rôle de l’analogie dans la mise en place
des savoir-faire individuels et leur évolution, à ses manifestations à
travers divers types de pratiques langagières. La journée d’étude apportera
une contribution à l’étude de ces questions en confrontant les vues issues
de quatre sources :
- Vera Zabotkina pour l’Université d’Etat des Sciences Humaines de
Moscou ;
- Philippe Monneret, pour l’Université de Bourgogne et les Cahiers de
linguistique analogique ;
- Plusieurs contributeurs de MoDyco et de divers horizons
représentatifs de recherches collaboratives en cours sur le thème de
l’analogie ou sur des thématiques impliquant l’analogie comme concept
opératoire central ;
- Plusieurs intervenants, enseignants-chercheurs et doctorants, pour
la table ronde finale.
De cette confrontation il ressortira une explicitation des enjeux, des
points de convergence et de divergence, des perspectives de recherche à
développer. La teneur des présentations et le produit de la table ronde
feront l’objet de publications dans les Cahiers de l’ED 139 et dans un
numéro spécial des Cahiers de linguistique analogique en 2011.
Programme
(quelques modifications possibles dans l’organisation de la table ronde)
Matin
9h-9h15 Didier Bottineau (MoDyCo, Université Paris Ouest)
Présentation de la thématique
9h15-10h15 Vera Zabotkina (Moscou, RGGU)
Cognitive basis of semantic changes
10h15-10h45 René-Joseph Lavie (MoDyCo, Université Paris Ouest)
Pour la question cognitive : exemplaires, analogie,
et disqualification du concept de langue.
10h45-11h00 Pause
11h00-11h30 Louis Begioni (Université Lille 3) et Alvaro Rocchetti
(Université Paris 3)
Analogie et submorphologie en italien
11h30-12h15 Georges Bohas (ENS Lyon / IUF), Dennis Philps (Toulouse 2 /
IRPALL), Didier Bottineau (MoDyCo) (présentation effectuée par Georges Bohas
et Didier Bottineau)
Trois théories de la submorphologie : la théorie matrices-étymons (TME), la
théorie sémio-génétique (TSE) et la théorie des cognèmes (TC)
Après-midi
14h-14h45 Philippe Monneret (Université de Bourgogne)
La linguistique analogique
14h45-15h15 Françoise Gadet (Université Paris Ouest, MoDyCo)
L’analogie entre système et usage
15h15-15h45 Jean-François Jeandillou (Université Paris Ouest, MoDyCo)
Le démon de l'analogie
15h45-16h45 TABLE RONDE animée par
Intervenants
Diana Balaci (Doctorante, Université Paris Ouest, MoDyCo)
Pratiques d'écriture en Roumain et Français: quelle(s) continuité(s) pour
quelle(s) discontinuité(s)?
Annie Bertin (Université Paris Ouest, MoDyCo)
Analogie, grammaticalisation et dégrammaticalisation
Nadia Guillon (Doctorante, Université Paris Ouest, MoDyCo)
Analogie et disparition des déclinaisons dans les langues I.-E.
Anne Trévise (Université Paris Ouest, MoDyCo)
Quelques processus d'analogie à l'œuvre dans l'acquisition d'une langue 2
par des apprenants plus ou moins "avancés"
Michael Grégoire (Université de Clermont-Ferrand)
De la "théorie de la saillance". Illustrations par le prisme de trois verbes
espagnols sitiar, asediar et cercar (« assiéger »)
Discutants
Mihai Dat (Université de Bourgogne)
Philippe Gréa (Université Paris Ouest, MoDyCo)
Maria Kihlstedt (Université Paris Ouest, MoDyCo)
Danielle Leeman (Université Paris Ouest, MoDyCo)
Anna Makerova (Doctorante, Université Paris Ouest, MoDyCo)
Serge Sakhno (Université Paris Ouest, EA 4418 CRPM)
Thomas Verjans (Université de Bourgogne)
16h45-17h00 Pause
17h-19h Réunion ouverte du comité de lecture des Cahiers de
linguistique analogique
avec présentation de la revue et des projets sur la période à venir
--> accès libre
ACCES :
RER A, direction Rueil Malmaison / Saint Germain en Laye, arrêt Nanterre
Université
A l’entrée du campus (au bas de la passerelle) : tout droit, puis face au
Bât. B (du côté gauche), tourner à droite ; suivre l’allée : le Bât. S
(blanc) est le 3e sur la gauche (après la cafeteria « La terrasse » et le
Bât. V gris).
Plan du campus : pdf téléchargeable à partir de
http://www.u-paris10.fr/53093405/0/fiche___pagelibre/
<http://www.u-paris10.fr/53093405/0/fiche___pagelibre/&RH=FR&RF=bib2_prat>
&RH=FR&RF=bib2_prat
Didier Bottineau
CNRS, UMR 7114 MoDyCo (Modèles, Dynamiques, Corpus)
Université Paris Ouest Nanterre - La Défense
<mailto:didier.bottineau at u-paris10.fr> didier.bottineau at u-paris10.fr
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