Colloque emm êler et démêler la parole : prolongement du dé =?ISO-8859-1?Q?lai_?=de soumission jusqu'au 15 mars
severine equoy hutin
severine.equoy-hutin at UNIV-FCOMTE.FR
Mon Mar 3 18:17:21 UTC 2014
Emmêler et démêler la parole :
La relation de soin à l'épreuve de la communication
/Appel à communications/
*/Prolongement du délai de soumission/*
*Calendrier*
*Date limite de soumission de communication : 15 mars 2014*
Retour de l'évaluation : 30 avril 2014
Publication du programme détaillé de la manifestation : début juin 2014
Tenue du colloque : *Besançon, 16-17 octobre 2014*
Droits d'inscription
Enseignants-chercheurs et professionnels : 60EUR
Etudiants : 30EUR
La rencontre cherche à offrir un espace d'échange entre les acteurs
sociaux et le monde de la recherche en sciences humaines, en réunissant
différentes disciplines universitaires (linguistique, sciences de
l'information et de la communication, sociologie, psychologie...)
intéressé e s par la circulation des discours en relation de soin, ainsi
que des professionnels de santéentrant dans une démarche de théorisation
des pratiques et de partage de l' expérience avec les acteurs du monde
universitaire.
L e colloque vise à saisir les spécificités de la relation de soin par
le biais de la circulation des discours, en croisant différentes
approches et en privilégiant les observations de terrain. En mobilisant
toutes les sciences autour du langage, on se donne pour objectif de
mettre en exergue les mécanismes à l'oeuvre dans le déroulement des
interactions dans ce domaine, encore peu étudié s en France du point de
vue langagier.
Notre intérêt porte en particulier sur les prises en charge de
populations dites vulnérables dans les structures pluridisciplinaires,
c'est-à-dire dans toutes les structures d'accueil et d'aide regroupant
plusieurs compétences professionnelles et offrant une prise en charge
pluridisciplinaire à ces publics.
C onférence s plénière s
*Elisabeth Gülich *(Universität Bielefeld, Allemagne)
*Jean-François Laé *(Université Paris 8 - GTM, Centre de Recherches
Sociologiques et Politiques de Paris)
La relation de soin en structure pluridisciplinaire
La notion de /relation de soin/ recouvre une dynamique
pluridimensionnelle, qui sous-tend, au-delà et en-deça de la succession
d'interactions, les relations professionnelles, humaines et sociales
entre des acteurs divers ; d'après Formarier (2007) les situations
relationnelles de soin se caractérisent par des rapports sociaux à la
fois codifiés et imprévisibles, la répétitivité et une temporalité
restreinte des interactions, qui sont à articuler aux besoins de
sécurité et d'efficacité des soignants.
Dans l a relation de soin , l a vulnérabilité du public induit une
communication fragile, qui mobilise les professionnels à s'ajuster
constamment pour maintenir le processus de soin. C'est l'instauration
même d'une situation de communication (plus) stable -- pour le processus
de soin global de l'acteur-soigné/usager, mais aussi pour la coexistence
pluridisciplinaire des professionnels de la structure - qui fonde sur
ce terrain d'étude des types de « métacommunications » (Bateson 1977,
Watzlawick et al.,1979) qui caractérisent le « contrat » (Charaudeau
1995 , Ghiglione & Chabrol 2000) ou le cadre participatif (Goffmann,
1974, 1987) de la relation . Or, l'atout majeur d'une structure
pluridisciplinaire est de permettre la prise en charge globale de
l'usager pour lui proposer différentes mesures de suivi, dont les actes
seront dispensés par des professionnels de compétence s distincte s .
Pendant une ou plusieurs phases du parcours de soin, on assiste alors à
la dispersion de la parole de l'usager sur plusieurs interlocuteurs. Par
conséquent, on peut penser que les caractéristiques mêmes de la
structure pluridisciplinaire « diluent » un contrat de communication,
voire, qu'elles en favorisent la transgression. Or, loin de constituer
un épiphénomène, celle-ci semblent oeuvrer à la cohérence et à la
cohésion de relation de soin.
Si la transgression est l'action de dépasser des limites imposées (Loi,
règles, obligations), c'est aussi une remise en cause des règles mêmes,
de la légitimité d'un système, familial ou sociétal, établi et censé
aller de soi (Estellon 2005, Seguin 2012, Morel 2003). La transgression
/dit/ quelque chose de ce qui a amené la personne à ne plus être
« sujet » de son histoire en refusant les normes édictées, tout en
souffrant d'être exclu de la société. L'un des objectifs de ce colloque
est donc d'interroger les transgressions dans la reconstruction
identitaire de l'usager : dans quelle mesure l'acceptation de la
transgression permet-elle la stabilisation de la communication ? La
place du sujet et son identité étant induites par la circulation du
discours, par quels « formats » les transgressions sont-elles élaborées
formellement ? Comment l'usager parvient-il à cibler sa demande en
fonction de la spécialité de son interlocuteur ? Quels sont les sujets
jugés pertinents pour l'usager, au regard de ses initiatives
thématiques ? Quelles en sont les marques, les embrayeurs, les indices
qui font émerger l es propositions et l es contraintes de la structure ?
La Loi de janvier 2002 réforme l'action sociale et médico-sociale en
reconnaissant des droits spécifiques aux usagers ; depuis, l'on observe
dans le discours autour du travail social un « glissement sémantique »
(Langlois 2007) orienté sur des notions autour de l'autonomie (Ehrenberg
2012) : il est question d'objectifs (autonomisation, responsabilisation,
insertion), de « stratégies » pour y parvenir (pacte, contrat,
individualisation des parcours) et l'usager assume un véritable rôle
d'acteur (« adhésion » au traitement /vs./ a pplication / obéissance à
une règle). Dans un contexte juridique et institutionnel qui restreint
les injonctions, les acteurs professionnels doivent compter sur la
coopération de l'usager pour lui faire suivre un parcours de soin menant
à l'objectif de l'institution. Les « contraintes externes » ont été
substituées par l'autocontrainte (Langlois 2007). Dans quelle mesure
cette rhétorique institutionnelle se traduit-elle (ou non !) dans les
interactions de soin quotidiennes ? Dès lors, comment la manière
d'identifier et de qualifier l'usager selon des normes capacitaires
(Laforgue 2009), donne-t-elle forme, en distribuant les places et les
rôles, à la relation de soin ? Comment les places et les rôles accordés
à chacun sont-elles appropriées, ajustées, contournées et détournées en
fonction des représentations et de la relation de soin et des statuts
formels de chacun ?
Co-construction du discours et travail identitaire dans la
relation de soin
. Mobilités discursives et investissement d e la communication
L'émergence du discours en temps réel est contraint e par une
élaboration strictement linéaire . Elaborer un discours, c'est alors
prendre le temps (l'espace discursif) : comment décrire la
« densité » de cet espace entre temps vécu et temps exploité ?
L'élaboration en temps réel conditionne des incidences dans l'ordre
structurel (p.ex. chevauchements de parole, reformulations, pauses,
étayages syntaxiques, ambiguïtés et ambivalences). Si ces manifestations
sont le plus souvent décrites sous leur aspect accidentel, voire
disgracieux pour la structure, nous prendrons ici le parti de les
interroger du point de vue de leur apport pour la dynamique
interactionnelle : comment proposer de l'aide en évitant l'assistanat ?
Comment manifester une demande... illégitime ? D ire l'indicible ?
Prendre la parole, c'est élaborer le discours en co-construisant. Dans
notre cadre, c ette collaboration est précisément rendue difficile par
la fragilité de l'identité : à quelles limites et obstacles font face
les usagers ? Comment les interlocuteurs élaborent -ils ensemble la
cohésion du discours (connexions, emboîtements structurels,
troncations) ? Quels sont les marqueurs verbaux de la résilience ?
Quelles modalités spécifiques au langage de soin ?
L'étude des mécanismes formels dans la co-construction indique aussi le
positionnement du sujet dans son apprentissage du « vivre ensemble » et
l'émergence du sens (théorie du champ, Lewin 1967). D'où parle le
sujet et à qui s'adresse-t-il réellement ? Quelle place occupe-t-il et à
quelle place met-il l'autre, rejouant la situation éducative ou les
événements l'ayant amené à se positionner ainsi vis-à-vis de l'Autre ?
. Les écrits circulants : « lieux » de mémoire et travail
identitaire en co-élaboration
A la lumière des acquis du groupe Langage et Travail (Boutet 2008 ;
Borzeix, Fraenkel et Lacoste 2005), un autre objectif de ce colloque est
d'interroger les écrits circulants au sein des structures
pluridisciplinaires de soin et d'accompagnement (dossier « patients »,
cahiers , etc. ) pour observer comment, à travers le travail de
co-écriture des professionnels et au-delà de l'acte de consigner des
informations « utiles pour les autres », ceux-ci co-construisent une
identité fragmentée, disséminée et « livrée » différemment. En d'autres
termes, on pourra s'interroger sur la nature et le devenir du contrat de
communication et des rapports de places (Flahault 1978) qui traversent
ces écrits internes où il s'agit de rendre compte d'un rendez-vous,
d'une interaction, de restituer des « communications » - dires,
comportements, attitudes... - pour justifier, proposer ou pour modifier
un protocole de soin.
Dans le cadre de ce questionnement et au-delà de l'interaction de soin
en face à face, on formule l'hypothèse que les écrits de travail
(Fraenkel, 2005), considérés dans leurs matérialités, consignent autant
qu'ils travaillent le contrat de communication avec l'usager :
considérant l'opérativité et la fonction praxéologique des écrits
circulants au sein de ces structures, la question de la construction
identitaire et des transgressions du contrat peut également être
explorée à partir de l'idée que l'identité circonstanciée de l'usager se
construit et évolue dans les traces que celui-ci laisse dans la
structure par l'intermédiaire des mots du professionnel. Si ces écrits
ne s'adressent pas aux usagers mais bien aux acteurs professionnels qui
« travaillent ensemble », ils constituent des art é facts
socio-cognitifs (Paveau 2006) qui permettent aux co-écrivants de rendre
compte de ces transgressions, d'organiser, de penser et de mettre en
oeuvre un parcours de soin circonstancié. Comment, par exemple, le
dossier de soin rend-t-il compte et résout-il d'une certaine manière la
dispersion identitaire que l'intervention de différents acteurs suscite
dans les structures pluridisciplinaires ? Comment, au fil des tours
d'écriture, évoluent l'identité de l'usager et la perception de celle-ci
par le professionnel ? quels sont les axes identitaires exploités dans
le cadre du suivi par les professionnels de la structure ? Quels sont
les « lieux » (sémantiques, syntaxiques, discursifs) de ces
transgressions ?
Appel à communication
Nous sollicitons des communications ayant pour objet des études de la
relation de soin sur les différentes échelles temporelles : micro, au
travers l'analyse linguistique et thématique des interactions ; méso, au
travers de l'étude de la circulation des discours dans la structure
pluridisciplinaire ; macro, par la mise en évidence de l'évolution des
identités et des discours au fil des processus de soin.
On s'intéressera en particulier à la variabilité du genre, entre
interaction de soin et conversation, et aux marques formelles de la
résilience, dont l'expansion formelle de la parole de l'usager et les
transgressions du contrat de communication. Si nos propres observations
sont basées sur les soins en addictologie, nous invitons expressément
des co ntributions sur les relations de soin dans d'autres domaines.
*Le propositions sont à envoyer à **emmeler.demeler.la.parole at gmail.com*
<mailto:emmeler.demeler.la.parole at gmail.com>*jusqu'au 28 février 2014
sous la forme suivante :*
*- un résumé anonymé de la communication proposée de 500 mots maximum
(bibliographie en plus), en fichier texte joint au courriel électronique ;*
*- le nom complet de l'auteur et l'affiliation, et le titre de la
proposition dans le corps du message.*
Comité d'organisation
/Equipe Langues-Langage-Communication du laboratoire ELLIADD (EA4661)/
Séverine Equoy-Hutin
Laetitia Grosjean
Sabrina Hezlaoui-Hamelin
Sophie Mariani-Rousset
Katja Ploog
Line Pedersen (/Laboratoire de Sociologie et d'Anthropologie, EA 3189)/
Comité scientifique
Josiane Boutet, Professeure de Sociolinguistique à l'IUFM de Paris et à
l'Université Paris 7
Ecaterina Bulea Bronckart, Maître assistante en Sciences de l'Education
à l'Université de Genève
Gérard Creux, Attaché de recherche en Sociologie, IRTS de Franche-Comté
Andrée Chauvin-Vileno, Professeure en Sciences du Langage, LLC-ELLIADD,
Besançon
Séverine Equoy-Hutin, MCF en sciences du langage, LLC-ELLIADD, Besançon
Laurent Filliettaz, Professeur associé à l'Université de Genève
Michèle Grossen, Professeure à l'Institut de psychologie, Faculté des
Sciences sociales et politiques, Université de Lausanne
Elisabeth Gülich, Professeur émérite en linguistique, Universität Bielefeld
Christian Guinchard, Maître de conférences HDR en Sociologie, LASA, Besançon
Dominique Jacques-Jouvenot, Professeure de Sociologie, LASA, Besançon
Jean-François Laé, Professeur de Sociologie à l'Université Paris 8
Sophie Mariani-Rousset, MCF en psychologie, LLC-ELLIADD, Besançon
Lorenza Mondada, Professeure de linguistique générale et linguistique
française, Université Bâle
François Péréa, Maître de conférences en Sciences du langage à
l'Université Montpellier 3, Praxiling (UMR 5267 CNRS), Membre de l'IREMA
Katja Ploog, Maître de conférences HDR en sciences du langage,
LLC-ELLIADD, Besançon
Georges-Elia Sarfati, Professeur en sciences du langage, Université
Blaise Pascal-Clermont Ferrand II
Anna Claudia Ticca, Chercheure postdoctorante à ICAR, Université Lyon 2
Pascale Vergely, Maître de conférences, SPH / Université de Bordeaux.
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Séverine Equoy Hutin
Maître de conférences en Sciences du langage
Adjointe au rédacteur en chef de la revue SEMEN
Université de Franche Comté
Langue Langage Communication LLC-ELLIADD
UFR des Sciences du Langage, de l'Homme et de la Société
Section LSPF
30 rue Mégevand
25030 BESANCON Cedex
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